UL : La répression n’a pas épargné le personnel du CHU Campus !

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A coups de bâtons, de matraques et d’arrestations, la police universitaire a réussi ce mardi à étouffer la manifestation des étudiants à l’Université de Lomé. Ces derniers, réunis pour une assemblée générale en appui à leurs plateformes revendicatives, ont été systématiquement dispersés, poursuivis. Une sombre journée, nanti de son lot de blessés, qui semble avoir posé les germes de graves troubles dans les jours à venir.

Déjà, dans un communiqué rendu public par la LTDE et le MEET, deux mouvements qui militent en faveur des droits des étudiants, ces derniers appellent à une journée « CAMPUS MORT ce mercredi, jeudi et vendredi pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle des camarades arbitrairement arrêtés, la dissolution du corps de la police universitaire, le respect des libertés académiques et franchises universitaires et enfin la satisfaction des légitimes et inoffensives revendications posés ».

Plus loin sur le tableau d’affichage, une autre association dénommée ACE (Association pour la Cause Estudiantine) qui convoquait plus tôt, une Assemblée Générale pour faire le point sur les revendications et réfléchir sur les mots d’ordre dans les jours à venir.

Un mardi, mal géré ?

Mardi matin, la LTDE et le MEET tiennent un rassemblement dans l’enceinte de l’université. «Tout d’un coup, on a vu des agents du COPUL (police universitaire) qui se sont mis à nous disperser à coups de matraques », raconte un étudiant. S’en suivent des affrontements essentiellement caractérisés par des jets de pierres. « Nous avons remarqué que la police universitaire a ciblé certains responsables des mouvements et les pourchassaient », ajoute un autre étudiant tous témoins et acteurs de événements.

« Le mouvement concernait essentiellement les étudiants en médecine, semble-t-il. Moi je ne suis pas en médecine et donc je n’étais au courant de rien. Je venais sur le campus quand mon ami et moi en moto avions remarqué une atmosphère inquiétante. Devant une barricade de la police universitaire au niveau du CHU campus, nous avons décidé de reculer quand une meute d’agents de police universitaire se sont jetés sur moi. Ils m’ont tabassé et comme je suis asthmatique, j’ai commencé une crise. Cela n’a pas calmé leurs ardeurs. Ils continuaient de plus belle quand une dame est venue à ma rescousse. Ils se sont rabattus sur elle d’où la sortie massive des riverains de l’hôpital », raconte un étudiant victime de la répression dont la photo fait déjà le tour des médias et réseaux sociaux.

Jusqu’aux médecins, la police universitaire écrase tout sur son passage

Les témoignages au CHU campus font froid dans le dos. Même le médecin qui a accouru au secours des étudiants blessés a reçu un coup dans l’abdomen de la part de agents de police universitaire. Ceux-ci se sont introduits dans le centre hospitalier, en tabassant tous ceux qui s’y trouvent.

Des bourreaux victimes en victimes?

Ces agents qui brandissent leur muscles, menacent les étudiants et écoutent peu leur hiérarchie, tout en essayant même d’intimider les journalistes dans l’exercice de leur travail, se plaignaient eux aussi d’être victime de la violence des étudiants. Ils nous ont effectivement montré de légères blessures (En photos), blessures qu’ils attribuent aux étudiants.

« Notre travail est de veiller à la sécurité des étudiants eux-mêmes et sur les infrastructures. Nous ne sommes pas fous pour tabasser les étudiants sans raison », nous ont-ils confié.

Sur leurs têtes, des casques qu’ils auraient arrachés sur les engins des étudiants. Alors qu’ils crient et dénoncent la violence des étudiants, les journalistes ont été témoins d’arrestations musclées, des étudiants embarqués par la police pour la simple raison qu’ils auraient filmé les événements avec leurs téléphones portables. Pourquoi se cacher si on ne fait rien de mal ?

Devant ces blessés et et autres personnes arrêtées, le maître des lieux, le prof Dodzi Kokoroko a condamné l’attitude des mouvements estudiantins qui auraient violé l’espace à eux réservé pour l’AG. « Il est temps que chaque Togolais.e. accompagne le renouveau sur le campus de Lomé, en élevant le débat pour l’avenir du Togo. Somme toute, il reste encore beaucoup à faire…», a-t-il reconnu dans un communiqué.

Toutefois, l’atmosphère semble loin de s’adoucir à l’Université de Lomé dans les jours à venir. Une horde de forces de l’ordre et de militaires ont pris d’assaut les environs du temple du savoir.

A. Lemou

Source : www.icilome.com