Si vous êtes plutôt actif sur Twitter vous aurez sans doute remarqué l’utilisation d’une nouvelle expression devenue un mème : « Sco pa tu manaa ». Hein, sco quoi ? Pas de panique, 20 Minutes vous explique tout.
Ces dernières semaines, ce mème a émergé sur Twitter. De nombreux utilisateurs se sont alors demandé ce que cela signifiait.
Sco pa tu manaa par ci Sco Pa tu manaa par la mais ça veut dire quoi ??
— Antonio Alexandre (@tonio_life) 10 juin 2019
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« Scopa quoi» ?
Cette expression vient de la chanson Skopatumana de l’artiste ghanéen, Patapaa. Le titre a récemment fait le buzz auprès des pays africains anglophones car personne ne comprend vraiment ce que dit le rappeur. Les internautes en ont même fait un challenge, dans lequel le but était de tenter de baragouiner le mieux possible, le charabia énoncé par Patapaa. L’expression en elle-même trouverait son origine étymologique dans un dialecte ghanéen.
Au cas où vous vous demandiez, voici d’où vient Sco Pa Tu Manaa😂 pic.twitter.com/BHyHRhQZRV
— Elvira (@ElviraTchinda) 11 juin 2019
Plusieurs sens possibles
On peut utiliser « Sco pa tu manaa » ou « Skopatumana » dans plusieurs contextes. Quand on l’accole à une photo par exemple, cela peut être pour inviter le public a avoir une réflexion sur l’objet. Les autres Twittos peuvent ainsi exprimer leurs unpopular opinions (opinions impopulaires) sur la question ou plus objectivement juste dire ce que ça leur évoque. Mais cette locution peut aussi être simplement utilisée pour attirer l’attention sur quelque chose comme on le fait avec l’expression en anglais « Caption this » (Donne une légende à ça).
Sco pa tu manaa? pic.twitter.com/BinnLqXhT4
— I’m A Vibe 🎳 (@ThisEnesi) 2 juin 2019
Il est courant de voir des mèmes de ce genre apparaître sur Twitter, chaque réseau social a ses propres codes et l’ADN de Twitter favorise ce format. « C’est un phénomène culturel. Le mème crystalise un morceau de sens – un moment qui résonne dans la culture populaire – et en fait un signe de son époque. Il peut avoir une valeur universelle », explique Fabrice Epelboin, spécialiste des médias sociaux et web, enseignant à Sciences Po Paris. Et de poursuivre : « Avec sa limite de 280 caractères, Twitter présente une contrainte littéraire. Il faut être concis et pertinent à la fois. Un bon jeu de mots ferait un flop sur Facebook alors que sur Twitter, il serait retweeté des milliers de fois. »
Le buzz est indissociable de l’influence
Même si la porosité de l’art du mème fait qu’il sort de l’univers « twitterien », on ne peut pas parler d’argotisme. En effet, le mème offre un kit sémantique mais n’a pas de dimension linguistique à proprement parler. Pour le spécialiste, le succès de ce format s’explique par le fait que le buzz est indissociable de l’influence. Sans public, il n’y a pas d’influence. « On sort du principe de la dialectique », précise-t-il. Le buzz dont est capable Twitter peut s’avérer redoutable surtout lorsqu’il est utilisé dans une visée politique. Là, il devient un véritable dispositif militant
Source : Togoweb.net