La semaine dernière a été marquée par deux faits policiers qui font réfléchir plusieurs Togolais. D’abord en Mauritanie, trois policiers du Groupement général pour la sécurité routière ont été arrêtés dimanche 24 et radiés mardi 26 mai de leur corps pour avoir infligé des traitements dégradants à certains de leurs compatriotes interpellés durant les heures du couvre-feu.
Mardi 26 mai dernier, la sanction tombe dans la principale édition de 20H à la TVM. C’est le directeur régional de la sécurité routière de Nouakchott sud, le capitaine Ismaël Atik, qui en fait l’annonce : « les policiers qui ont violé les lois de la République en perpétrant ces traitements humiliants inadmissibles contre des citoyens interpellés pendant les heures du couvre-feu, le samedi 23 mai, jour de l’Aïd el-Fitr, ont été arrêtés et le commandement a ordonné leur radiation immédiate du corps de la police de la sécurité routière. »
Les faits se sont déroulés samedi 23 mai dernier, le jour de l’Aïd el-Fitr qui marque la fin du Ramadan. Ce jour-là, les trois policiers arrêtent un groupe de jeunes gens de façon musclée. Ils se répartissent les tâches : deux d’entre eux frappent les contrevenants puis les obligent à ramper en se tenant les oreilles, tandis que le troisième agent se charge de filmer et de diffuser la scène sur les réseaux sociaux.
Une manière de dissuader d’autres prétendants à la violation du couvre-feu. Mais la vidéo suscite l’indignation jusqu’au sommet de l’État.
Le capitaine a précisé qu’une enquête avait été ouverte et que les ex-policiers seraient envoyés devant la justice.
Un peu plus loin aux Etats Unis d’Amérique, c’est Derek Chauvin, l’ancien officier de police de Minneapolis qui a été vu en vidéo à genoux sur le cou de George Floyd, un homme noir menotté qui est mort en détention après avoir plaidé qu’il ne pouvait pas respirer, a été arrêté vendredi 29 mai et accusé de meurtre..
Le policier licencié de Minneapolis vu dans une vidéo avec son genou sur le cou de George Floyd a été arrêté et accusé de meurtre et d’homicide involontaire coupable au troisième degré, selon le procureur du comté de Hennepin, Mike Freeman.
« L’enquête est en cours », a déclaré M. Freeman, ajoutant qu’il anticipait des charges contre les trois autres officiers impliqués dans l’incident. « Nous confions à nos policiers le recours à une certaine quantité de force pour faire leur travail afin de nous protéger. Ils commettent un acte criminel s’ils utilisent cette force de manière déraisonnable », a-t-il déclaré.
Cette affaire suscite de vives émeutes depuis plusieurs jours. Des policiers américains se sont agenouillés pour demander pardon au peuple américain.
Lorsqu’on rapporte les deux faits de la Mauritanie et des Etats d’Amérique au Togo, on doit bien être indigné. Les forces de sécurité et de défense baignent trop dans l’impunité au Togo. Rien que pour le couvre-feu relatif à la riposte contre la Covid-19, que de morts et de blessés dans le pays.
Le plus barbare et criminel de leur fait d’arme est l’assassinat du jeune Mohamed le 21 mai dernier à Avédji à Lomé. Devant toute cette évidence, le ministre de la Sécurité parle encore d’enquête ouverte. Or, il suffit juste de sévir comme en Mauritanie pour dissuader les autres candidats à des exactions qui ont cours. On se demande ce que ressentent les autorités togolaises en regardant mourir leurs concitoyens au bout des balles policières ou militaires sans motif?
Il n’est que temps que Faure Gnassingbé bouge son cul pour faire cesser cette impunité rampante qui porte gravement atteinte à la cohabitation pacifique entre corps habillés et civils au Togo.
Kokou Agbemebio
Source : Le Correcteur
Source : 27Avril.com