Trump sanctionne Moscou pour ingérence dans la présidentielle américaine

0
408

Washington a annoncé, jeudi 15 mars, une série de sanctions contre des citoyens et des entités russes en réponse à l’ingérence de Moscou dans l’élection présidentielle américaine de 2016 et à plusieurs cyberattaques.

Cette décision a été prise après plusieurs mois de tergiversations qui ont suscité des interrogations sur la réelle volonté du président Donald Trump de tenir tête à Vladimir Poutine. Elle intervient dans un climat particulièrement tendu entre les puissances occidentales et la Russie. Le Kremlin est accusé d’être responsable de l’empoisonnement en Angleterre de l’ex-espion russe Sergueï Skripal.

Au total, l’administration Trump a ciblé 19 individus et cinq entités, parmi lesquelles le FSB (services de renseignement intérieurs) et le GRU (services secrets de l’armée russe). Les sanctions se traduisent en particulier par le gel des avoirs des personnes concernées et par l’interdiction pour des sociétés américaines de faire des transactions avec elles.

La Russie, qui a toujours contesté toute ingérence, a immédiatement promis, par la voix du vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, « des mesures de représailles » contre Washington. Ce dernier a estimé que les sanctions américaines étaient liées à l’approche de l’élection présidentielle russe, prévue dimanche, dont Vladimir Poutine est le grand favori.

Une opération concertée et planifiée

Selon les services de renseignement américains, le pouvoir russe a mené une opération concertée et planifiée pour influencer l’élection présidentielle de 2006 en faveur du milliardaire républicain, notamment à travers l’utilisation des réseaux sociaux et la diffusion de « fausses nouvelles » (fake news). L’impact réel sur le résultat de l’élection est par définition extrêmement difficile à évaluer.

Le Congrès s’était déjà prononcé pour des sanctions contre la Russie mais le Trésor s’était contenté de publier fin juin une liste de 200 responsables russes, sans annoncer de mesures punitives immédiates.

L’absence de sanctions concrètes avait soulevé des questions sur la réelle volonté de la Maison Blanche de les appliquer sur fond d’interrogations sur une éventuelle collusion pendant la campagne entre des proches de Donald Trump et Moscou. Plusieurs des personnes visées, jeudi, avaient déjà été inculpées mi-février dans l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’interférence russe lors de la campagne.

Les sanctions américaines sont aussi une réponse à plusieurs cyberattaques attribuées par les États-Unis à la Russie, y compris une tentative de pénétrer le système de distribution énergétique, a indiqué un responsable américain.

Source : www.cameroonweb.com