Au Togo, s’il y a une période où l’on enregistre des cas de violences gratuites, et au-delà, des morts, c’est bien la saison de la transhumance. Cette courte période où les peuls sont autorisés à fouler le territoire togolais avec leurs troupeaux de boeufs s’avère très dangereuse pour les populations togolaises, spécialement celles de l’intérieur.
Cette année, la transhumance a démarré au Togo le 30 janvier 2017 et prendra fin le 31 mai prochain. Au total, 50 000 têtes de bovin sont autorisées à rentrer au Togo, du moins à en croire le communiqué officiel annonçant la transhumance 2017.
Et selon les autorités togolaises, le plan opérationnel prévoit des couloirs d’entrée et sortie à emprunter sur les nouvelles cartes régionales, et définit clairement les consignes à respecter à chaque étape par les acteurs impliqués dans le processus.
Aussi, avaient-elles mis en garde les transhumants contre d’éventuels cas de violences et promis de lourdes sanctions aux contrevenants.
Malheureusement, ces dispositions ne semblent pas suffire pour responsabiliser chaque acteur. L’on en tient pour preuve les cas de violences enregistrés et les dégâts occasionnés par les peuls dans certaines localités du Togo, plus précisément dans la préfecture de Blitta et qui, comme à l’accoutumée, restent impunis.
En effet, l’agression d’Assim Kossi dans le village d’Apapassou, est un cas parmi tant d’autres. Selon les recoupements, dans une localité à Agbandi (préfecture de Blitta), le champ d’ignames d’un cultivateur aurait été dévasté par un troupeau de bœufs le mois dernier.
Devant la Brigade de la localité, l’infortuné (propriétaire du champ) aurait signifié au CB et représentant des peuls, la valeur des destructions estimée à 300 000fcfa. Mais ce dernier aurait été rapidement rabroué par le CB qui l’accusait de vouloir profiter de la situation pour s’enrichir. Au finish, il lui a été prévu un dédommagement de 150 000fcfa, mais jusqu’alors, le pauvre paysan n’est pas encore rentré dans ce fonds.
L’on apprend aussi qu’un homme a été déposé à la prison civile de Blitta. Il est accusé d’avoir abattu trois bœufs appartenant à des peuls. Mais ces derniers soutiennent que l’homme aurait plutôt abattu au moins 50 bœufs. Après les tractations, seulement trois bœufs ont été retenus, mais le tribunal de Blitta a condamné l’accusé à verser une somme de 2 millions de cfa aux peuls.
Des violences gratuites, impunies, des litiges tranchés en faveur des bouviers sont, entre autres, ce à quoi l’on assiste encore cette année à l’intérieur du pays. Selon les indiscrétions, les peuls auraient en charge des troupeaux appartenant à des sommités, ce qui leur confère des privilèges et qui les amène à exercer ces violences sur les populations.
Quoi qu’il en soit, l’idéal serait que les autorités prennent la mesure de la situation pour garantir la paix sociale. Sinon, le pire est à craindre dans ces localités où les populations autochtones commencent par s’organiser pour
répondre aux attaques des peuls.
Il est évident que ces populations, lorsqu’elles seront au taquet, répondront peut-être aussi par la violence. Or en réalité, le Togolais est naturellement pacifique.
JA
www.icilome.com