L’usage de la drogue pose un problème crucial à tous les Etats du monde et la lutte contre ce fléau est loin d’être un projet à temps partiel si l’on observe l’impact du cycle quotidien que réalise ce produit. A Lomé, nombreux sont ces jeunes qui trouvent refuges dans les extasies pour diverses raisons. Pour Blacki, jeune homme de 27 ans, portefaix au grand marché de Lomé, sa capacité à transporter des bagages toute la journée dépend du « tramadol ».
« Je ne peux pas me passer de ça. Je fais un travail pénible, il m’aide à être lucide durant toute la journée. Le problème est que mon corps commence par s’habituer à la dose quotidienne, plus j’en prends, plus mon corps en réclame », a déclaré le jeune portefaix.
Selon certains experts en traitement de douleur, le tramadol est un analgésique opioïde synthétique utilisé pour prévenir ou traiter la douleur modérée et sévère. C’est un antalgique semblable à la morphine, une substance dangereuse qui entraine de multiples interactions. Un produit de classe OMS II comme le paracétamol Codéine ou même classe III morphinique. Mais pour le jeune Blacki, le tramadol n’a rien de dangereux.
« A mon avis, ce n’est pas un produit aussi dangereux que ça. Ici au grand marché de Lomé, je ne suis pas le seul à en prendre. Le travail que je fais est comme un travail à la tâche. Ton gain dépend de tes efforts quotidiens. Nous n’avons pas le choix. Il y a même des bonnes dames qui prennent le tramadol pour pouvoir bien travailler », a-t-il confié.
A l’en croire, il peut porter des bagages sur une distance que ses collègues du grand marché n’arrivent pas à parcourir. Ce qui, poursuit-il, lui permet de faire plus de recettes dans la journée. Mais lorsqu’il ne travaille pas, Blacki n’en prend pas.
« Je ne vois même pas la nécessité. Pourquoi le prendrai-je, étant donné que je ne vais faire aucun travail qui nécessité la force ? Donc pour moi, tramadol est un élément dopant pour faire face à mon quotidien », a-t-il indiqué.
Les témoignages sur les effets directs liés à la consommation de ce produit ne sont guère encourageant. Les réactions indésirables les plus fréquemment rapportées sont celles des opiacés : des nausées, des vomissements, des sueurs, des démangeaisons et la constipation. La somnolence est signalée, même si elle est moins problématique que pour d’autres opioïdes. Pour Blacki, à chacun son organisme.
« Je ne ressens aucun effet secondaire lorsque je prends le tramadol. Moi je le prends juste pour travailler, rien de plus. Les seuls fois ou je sens de effets du produit sont les jours où je ne mange rien avant de prendre le produit. Ces jours-là, je finis plutôt vite qu’à l’heure habituelle », a-t-il mentionné.
Selon l’Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement au Togo (ANCE-Togo), les résultats issues d’une collecte de données sur l’usage des drogues dans les quartiers Agbalépédogan et Kélégougan, à Lomé ont révélé que sur 496 jeunes de 12 à 24 ans, 64,11% consomment de l’alcool, 17,94% le tabac et 8,27% la drogue. En matière de drogue, le cannabis vient en tête avec 60,98% suivi du tramadol, 36,59% et la cocaïne, 17,04%. Et ceci rien que pour ces deux localités.
Les conséquences liées à la prise de ces extasies ne sont rien d’autres que les accidents de circulation, la violence gratuite, le viol, la mort et autres.
Il est donc souhaitable que les autorités compétentes minimisent les mesures de répression au profit des moyens de prévention afin de ralentir la croissance de ce phénomène pour la sécurité de la population.
Quant à Blacki, il est devenu accro au tramadol. Et tout indique qu’il ne peut plus s’en passer.
Nicolas
Source : www.icilome.com