Tradition : Cérémonies de fiançailles, un autre visage de la mode…

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Jadis, les cérémonies de fiançailles, encore appelées « mariage coutumier ou traditionnel », furent sacrées. Elles se font la plupart du temps en présence des garants des us et coutumes, outre les parents des deux futurs époux, ce qui donne un caractère authentique et sacré à ces cérémonies. Mais aujourd’hui, les temps ont changé, la mode semble prendre le pas sur la tradition.

Les fiançailles, la cérémonie de dot ou de « premier pas », précèdent le mariage civil, lui-même suivi du mariage religieux. Dans beaucoup de familles, les fiançailles équivalent au mariage. Puisque certains couples en reste là et ne pensent généralement plus au mariage civil ou religieux.

Mais toujours est-il que la cérémonie traditionnelle au cours de laquelle deux familles différentes se mettent d’accord pour unir leurs enfants, suite au consentement de ces derniers, est devenue une occasion d’exhibition de richesses.

Aujourd’hui, il faut montrer qu’on est capable de bien s’occuper de sa future femme. Et pour cela, l’étalage des richesses ou de capacité est le meilleur moyen pour impressionner ses futurs beaux-parents, ses amis, ses proches, surtout les curieux qui pourraient dire du mal des fiancés.

« C’est la mode maintenant », glisse Ama, une infirmière qui n’est pas encore mariée. « Lorsque mon tour arrivera, je voudrais des fiançailles à l’image de celles du clip du chanteur nigérian Flavour », ajoute-t-elle avant de se rappeler que le titre de la chanson dont elle fait référence s’appelle « Ada ».

Le caractère extravagant de ces cérémonies qui ressemblent plus à un concours d’exhibition ou à un défilé de mode, entraîne parfois des conséquences sur la vie du couple. « Après la dot ou le mariage, la vie continue. Il faut surtout dans le contexte actuel où la vie est dure, respecter certaines limites », conseille Koudjo qui a fait l’amère expérience.

Après qu’il a doté sa femme, se rappelle-t-il, il a énormément fait des sacrifices pour payer les dettes. Ce qui, ajoute-t-il, a failli déteindre sur son foyer, puisqu’il devenait difficile même pour manger certaines fois à la maison. « Heureusement que j’ai épousé une femme simple et compréhensible. Personne ne savais ce qui se passait dans mon couple. Ma femme et moi gérions cette situation en silence. Nous donnions l’impression aux gens comme si tout allait bien pour le meilleur des mondes », a-t-il confié.

Et de souligner en guise de conseil aux jeunes : « Il y a une vie après la dot ou le mariage. Il y a des projets qu’il faut faire et exécuter. Il ne sert à rien de faire un mariage grandiose et de trimer après. Il faut que nos jeunes frères et sœurs comprennent ça et garantissent un meilleur avenir pour leur couple. Cela pourrait éviter ces problèmes qu’on remarque dans de nombreux couples aujourd’hui ».

Evidemment, d’autres plus conscients (sic) de la situation économique du pays préfèrent des cérémonies symboliques. Et personne ne leur en veut pour ça. Les sondages montrent d’ailleurs que ces types de couples marchent plus que ceux qui font des cérémonies de dot grandioses.

Malgré qu’elle soit une étape très importante avant le mariage civil ou religieux, biens des femmes et jeunes filles n’aient malheureusement pas la chance d’être fiancées ou dotées, les cérémonies de fiançailles ne constituent qu’une preuve de responsabilité, une prise d’engagement sacré d’une famille envers une autre.

Agathe Kunyeke (stagiaire)

Source : www.icilome.com