En difficulté financière depuis quelques mois, Global Trade Corporation SA, la société portée par le jeune entrepreneur togolais à succès Ghislain Emerice Awaga, fait face depuis quelques jours à une vague d’informations, rumeurs et clameurs aussi discordantes qu’alarmantes venant de la presse, des acteurs du secteur de la finance,…
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Mêlant entre autres la vie privée de certains acteurs de l’entreprise, allégations de détournement de fonds ou fuite, ces informations de nature à plonger davantage l’entreprise dans la tourmente n’ont pas été de nature à rassurer les investisseurs, de même que le premier responsable de la société.
Dans cet entretien, Ghislain Emerice Awaga brise enfin le silence et fait un grand déballage sur la situation réelle qui prévaut et les différentes actions pour une sortie de crise que GTC SA est en train de mener.
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Pourquoi avoir créé GTC SA?
Ghislain Emerice Awaga : À la base, cela devait être Gf corporation SA , malheureusement quand vous créez une entreprise à partir de rien, vous n’avez pas la possibilité d’avoir les meilleurs comptables ni les meilleurs techniciens. Ceci a occasionné la première migration de la société en société anonyme, une nécessité pour nous car étant inscrits dans un format de faire évoluer GF CORPORATION SARL en GF CORPORATION SA. Malheureusement les lacunes qu’on traînait rendait cette mutation impossible dans l’immédiat ce qui nous a emmené à créer GTC SAS qui deviendra GTC SA.
À sa création , GTC avait hérité de nombreux passifs de Gf, à côté des clients qui devaient être payés sur les bénéfices dégagés à GTC et les fonds de la GF STORE qui devaient transiter par notre salle de marché. LaZgestion de GF CORPORATION devait alors être assumée par M. Junior SEWODO. Également faut-il le souligner, une partie des fonds sous gestion à GF CORPORATION était transférée à GTC SA.
Que s’est-il passé à GF CORPORATION par la suite ?
Bien de choses, GF STORE à la base a connu deux administrations et la seconde a hérité des difficultés et de la non-rentabilité de la première avec un déficit de près de 16 millions.
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À la base, les fonds issus des commandes devaient être fructifiés à GTC SA sur la base d’un contrat d’investissement comme un autre puisqu’il s’agit de deux structures distinctes. Le gérant d’alors de GF CORPORATION a pris l’initiative de rentabiliser à l’interne les fonds collectés qui s’est soldée avec des pertes et des écarts injustifiés dans la comptabilité. La sonnette d’alarme a été tirée en octobre par un employé qui a attiré mon attention sur la gestion des fonds.
La première disposition que j’ai prise était de faire cesser toutes les activités et faire auditer les comptes. Le rapport d’audit était clairement différent des rapports que j’avais reçus sur la durée avec un statut d’actionnaire. Cela faisait mention d’une différence de près de 150 millions.
En attendant la justification de cet écart, la signature des contrats a été transférée à GTC SA, qui a recueilli les nouveaux contrats. GTC SA et aucun de ses responsables n’ont été mêlés de près ou de loin à la gestion des fonds de GF STORE ou de GF CORPORATION jusqu’en octobre 2020. Même au-delà du mois d’octobre certains contrats ont été signés à GF CORPORATION dont les fonds n’ont jamais été transférés à GTC SA.
Quel sort est réservé aux clients ?
GTC SA et ses responsables déclinent toute responsabilité liée aux commandes recueillis à GF CORPORATION SARL. Un travail de contre-expertise est en train d’être mené et les résultats seront rendus publics. Les commandes rebouillies ou les fonds gérés par GTC SA seront honorés à partir du jeudi 25 mars 2021.
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Les autres contrats seront honorés sur proposition d’un moratoire de Monsieur Junior SEWODO, moratoire qui sera communiqué aux clients et aux médias avec un suivi strict des livraisons et de restitution des fonds.
Pourquoi la résiliation des contrats GF CORPORATION ?
GTC SA avait hérité des passifs de GF CORPORATION et de ses clients, contrats qui ont été honorés sur près de 7 mois à des taux qui étaient devenus difficiles à tenir. La situation de GF STORE aussi s’étant ajoutée à l’équation et la première crise de GTC en octobre qui nous avait secoué, rendait difficile le paiement des clients.
La seule alternative était la résiliation des contrats et le retour des fonds aux investisseurs qui malgré tout ont perçu leurs rémunérations sur la durée du contrat à part ceux ayant des contrats bloqués. La restitution des fonds avait commencé et s’était interrompu avec les difficultés actuelles de GTC SA.
Quelle est l’origine actuelle de la crise de GTC SA? Mutation vers l’économie réelle ou la pandémie ?
Aujourd’hui plusieurs de nos clients se plaignent de la mutation de l’entreprise vers l’économie réelle, mais pourquoi a-t-on voulu migrer vers des valeurs sûres ?
Le travail que nous faisons s’apparente à l’activité des banques ou des SFD. En août, j’avais entrepris plusieurs voyages dans l’optique d’obtenir une réglementation ou une accréditation afin d’exercer légalement et librement sans tomber dans l’illégalité. Ailleurs, nous avons des fonds spéculatifs qui bénéficient d’un encadrement solide et qui profitent à l’éclosion économique des pays.
Aujourd’hui, nous togolais ne sommes leaders dans aucun secteur sur le plan sous-régional et continental. Tous les voyages se sont soldés par un échec cuisant et continuer dans cette voie nous aurait conduit à une fermeture pure et simple de l’entreprise. Nous avons choisi la voie de la pérennité, pas par plaisir, mais par obligation.
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Cette nouvelle orientation devait nous permettre progressivement de changer de mode de fonctionnement et d’être encrée dans l’économie réelle et les valeurs sûres non-volatiles. Si on avait continué à brandir le trading, on aurait fermé depuis. En novembre, nous avons diminué notre taux mensuel à 8% ce qui nous avait fait perdre énormément de clients, mais pour quelle raison l’avons nous fait ?
Les problèmes de GTC SA ne datent pas d’aujourd’hui et sans l’acharnement des médias, ce problème aurait été vite mis aux oubliettes.
En créant GTC SA nous avons très vite été dépassés par les fonds sous gestion. Notre entreprise avec son caractère particulier n’a pas eu la chance de copier un business model comme d’autres le font avec nous, nous avons dû tout imaginer et s’adapter continuellement.
C’est avec GTC que nous avons compris que gérer 10 millions et gérer 1 milliard n’est pas vraiment la même chose. Nous étions 7 traders au départ, à la création de GTC SA, on ne pouvait pas à nous seuls gérer tous les fonds, donc nous avons recruté près d’une vingtaine de nouveaux traders qui ont peiné à trouver leurs marques. Sur deux à trois mois, malgré l’organisation particulière en salle de marché, les résultats n’étaient pas réellement au rendez-vous, nous nous sommes quand même efforcés de payer les clients réduisant considérablement les fonds sous gestion.
Le deuxième problème était directement lié à l’achat des monnaies électroniques et leur écoulement. Après le dépôt des clients, il faut acheter de la monnaie électronique et approvisionner la salle de marché; au fur et à mesure que les dépôts devenaient importants, plus dur était l’acquisition de la monnaie qu’on utilisait. Également après les opérations sur les marchés, il était difficile de vendre à temps cette monnaie pour payer les investisseurs et aucune structure de la place, s’ils font réellement du trading n’échappe à cette réalité.
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En trois mois on avait perdu près de la moitié de notre portefeuille en paiement des clients ce qui nous rattrapait progressivement.
Comment fonctionnaient vos salles de marché?
Les traders travaillaient individuellement avec des comptes de près de 30 000 dollars chacun et d’autres allaient bien au-delà. Ils avaient un objectif de 1-5% de gain journalier et un seuil de 2-3% de pertes ce qui devait nous permettre d’atteindre une rentabilité mensuelle de 25% et plus malgré les mauvaises journées mais c’était difficile.
Ils avaient des contrôleurs qui surveillaient leurs trades et intervenaient au besoin.
Avec les difficultés rencontrées progressivement on a plusieurs fois changé de mode de fonctionnement en adoptant soit le travail en groupe (qui présentait ses avantages ou ses inconvénients) ou le travail individuel.
Quelle a été votre première crise?
En octobre 2020, avec la diminution de notre portefeuille et suite à une rupture de contrat avec un investisseur de taille qui représentait à lui tout seul près du quart de notre portefeuille, nous nous sommes retrouvés dans de grandes difficultés. À quelques jours du paiement des investisseurs, il nous restait près de 300000 dollars en salle de marché pour honorer près de 1,5 million de dollars de paiement.
Durant ce mois j’ai réalisé une performance de près 1 million de dollars de profit en salle de marché et nos traders ont commencé par produire des résultats explosifs. De ces 300 000 dollars auxquels j’ai ajouté mes comptes personnels de près de 450 000 dollars, nous avons encore honoré nos paiements sur plus de 4 mois pour plus de 4 millions de dollars. En plus de ça durant la crise, j’avais vendu des biens personnels à savoir l’une de mes maisons à totsi pour réinjecter des fonds en salle de marché.
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Depuis cette crise, nos traders ont fait des résultats exceptionnels comme M. GANDIGBE qui a gagné plus 600 000 dollars de décembre à janvier ou M. HONVO ROLAND qui a gagné plus de 200 000 dollars représentant des performances de plus de 300% mensuel par rapport au capital qui leur a été confié. La crise également ne nous avait pas loupé et rendait difficile nos opérations.
Récemment j’ai affirmé que GTC a payé plus qu’elle n’a mobilisé et cela a fait rire plus d’un, ce n’est pas dans une optique de justifier nos difficultés mais pour faire comprendre que GTC n’a pas été créé dans une optique de faire du pay to pay.
Pour assurer une stabilité définitive, au début de cette année nous avions pris plusieurs dispositions en l’occurrence la suppression de nos packs mensuels pour se donner beaucoup plus de temps, la diminution de notre fourchette de taux, le démarrage des projets dans l’économie réelle et une mutation progressive dans ce secteur, le lancement d’une plateforme numérique d’envergure internationale et celle de notre politique d’expansion avec des offres réalistes et basées sur l’expérience accumulée.
Qu’en est-il des projets que vous avez lancés ?
Nous travaillons depuis le mois d’octobre sur deux projets. Il s’agit du projet de la chaîne agroalimentaire qui devait être une chaîne de production et de transformation de spéculations végétales et animales et du projet immobilier qui était beaucoup plus social.
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Nous avons mis sur pied un mode de fonctionnement qui nous permettait de financer progressivement nos projets et de payer également les rémunérations de nos clients. Les travaux ont été suspendus suite aux difficultés rencontrées par après, le temps de stabiliser les choses. La première phase expérimentale devait être menée à Notsè et à Avetonou sur un total de 80 hectares, et l’ensemble du projet sur 500 hectares répartis dans les 5 régions. Le ministère de l’agriculture a voulu nous accompagner également et l’on espère que cette crise passera assez tôt pour reprendre les discussions.
Que retenez-vous de cette crise que vous traversez ?
Beaucoup de choses mais surtout qu’une crise n’est pas nécessairement synonyme de fatalité. Une partie de la presse locale a fait le nécessaire pour écorner notre image et s’assurer qu’on puisse nous attaquer sur plusieurs terrains, et surtout ce qui est déplorable c’est qu’ils font tout ce qui est possible pour enfoncer l’entreprise plutôt que de donner les vraies informations et voir comment on peut sauver ensemble cette situation.
Cette crise ne profite à personne à part nos concurrents quitte à savoir comment ils ont participé de près ou de loin à l’acharnement des médias et des blogueurs sur GTC. Nous avons mis sur pied un comité restreint de gestion de cette crise pour à la fois perreniser les activités de l’entreprise et satisfaire progressivement nos clients.
(…)
Comment comptez-vous vous sortir de cette crise ?
La volonté et les compétences y sont, mais il reste un facteur crucial, l’accompagnement de nos partenaires. Nous travaillons d’abord pour eux et ensuite pour nous et porter haut le nom de notre entreprise. Une partie de la presse locale et de nos détracteurs incitent à la révolte. À quoi bon mettre en danger la vie des employés et de tous ceux qui travaillent à régler cette situation pour satisfaire l’ensemble de nos clients.
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Beaucoup reçoivent des menaces et subissent des agressions. Il faille que l’environnement de travail soit sain et sécurisé pour qu’on puisse rentabiliser les fonds et reprendre nos paiements à partir du 25 mars 2021. Un protocole a été défini pour les cas d’urgence afin d’aller progressivement à la sortie de crise.
GTC n’est pas une entreprise de ponzi à la différence que aujourd’hui même si c’est 5 francs dont nous disposons, nous avons la capacité de la rentabiliser pour honorer nos engagements progressivement. Nous n’avons besoin que de trois choses. Il agit de l’accompagnement de nos partenaires, de la pérrenisation nos activités à travers un plan de continuité (BCP) et la rentabilisation progressive des fonds. Tant que nous avons un personnel dévoué et un plan stratégique, cette crise sera bientôt derrière nous.
En parlant de personnel, que nous dites-vous sur la démission de votre DGA ?
Contrairement à ce que certains essaient de vous faire croire, le DGA a démissionné pour deux raisons d’après ce qu’il m’a dit. La première serait une tentative d’empoisonnement et la seconde des menaces et agressions de certains clients.
Comment comptez-vous régler le problème de la prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux susceptibles de ruiner les efforts consentis pour cette sortie de crise?
L’expérience nous aura appris récemment deux choses. La première est que la communication de crise repose totalement sur un langage véridique et transparent. La dernière, les médias sont notre plus grand atout pour espérer voir le bout du tunnel.
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Pour cela nous avons pris certaines résolutions et dispositions notamment la mise à la disposition des médias accrédités, à leur demande, des preuves pour confirmer ou infirmer une rumeur, un point de presse qui sera organisé chaque vendredi soir pour situer l’opinion sur nos avancées en cette période de crise.
Quel est votre plan de gestion de cette crise et de continuité des activités ?
Cela passe par plusieurs phases qui seront connues dans les jours à venir à travers nos actions mais néanmoins nous avons sollicité également des aides de part et d’autres, même des structures de la place comme J-Global capital International qui n’a pas hésité à nous tendre la main.
Certains médias affirment que vous négociez votre retour au pays, cela porte à croire que les versions sur le détournement et la fuite sont fausses?
Fuir pour aller où ? Ou détourné les fonds d’une entreprise pour laquelle j’ai bossé durement pendant deux ans? Comment quelqu’un peut à la fois détourner de l’argent et vendre ses biens pour remettre l’entreprise sur de bons rails? Ça n’a pas de sens. J’avais effectué un voyage en Côte d’Ivoire pour une conférence sur GTC et trouver de nouveaux partenaires avant le début de ces rumeurs de fuite et de détournement, les visuels sur la conférence ont été partagés quelques jours plus tôt sur les médias ivoiriens.
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Comme je l’ai dit plus tôt, beaucoup ont profité de cette situation de crise pour partager des rumeurs et des informations fausses destinées à me noyer et plonger mon entreprise. Par contre c’est vrai que je crains pour ma vie et je ne veux pas commettre d’imprudence. Beaucoup préfèrent me voir mort ou en prison en profitant de cette situation plutôt que de me laisser faire ce qui doit être fait. Jusqu’à cet acharnement les choses s’arrangeaient, on négociait des contrats de plusieurs milliards au TOGO et dans d’autres pays.
Actuellement les fonds que nous avons sont énormément diminués, partant de là, on peut progressivement honoré nos engagements mais ça prendra du temps, avec beaucoup plus de fonds et des offres réalistes, on aurait pu s’en sortir en moins d’un mois et se lancer correctement.
Pour conclure quel message envoyez-vous à vos clients et à l’opinion ?
Premièrement, nous comprenons l’amplitude des désagréments causés avec cette crise, mais des difficultés arrivent dans la vie d’une entreprise et nous faisons chaque jour le nécessaire pour une sortie de crise dans les plus brefs délais.
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A l’opinion, bientôt les gens verront la différence entre GTC et d’autres structures, nous avons beaucoup bataillé et nous continuons par le faire, beaucoup de structures devraient prendre exemple sur cette situation pour diminuer rapidement leurs taux et faire une communication transparente et véridique pour éviter une crise sociale qui ne saurait tarder si on continue dans cette voie.
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Source : Togoweb.net