« Les données sur lesquelles s’appuie cette importante conclusion montrent que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les Africains qui tirent de plus en plus la demande touristique en Afrique », a déclaré la CNUCED dans un communiqué présentant le rapport.
Le tourisme est un secteur en plein essor en Afrique. Il représente plus de 21 millions d’emplois (soit un emploi sur 14) sur le continent. Ces 20 dernières années, l’Afrique a affiché une croissance dynamique. Chaque année pendant la période 1995-2014, le nombre d’arrivées de touristes internationaux a augmenté de 6 % et les recettes touristiques de 9 %.
Intégrer le tourisme dans les plans de développement économiques en Afrique
Le rapport de la CNUCED encourage les pays africains à tirer parti du dynamisme du secteur touristique afin de le mettre au service d’une croissance transformatrice et inclusive.
Le Rapport présente et compare des données relatives à deux périodes distinctes, à savoir 1995-1998 et 2011-2014, et montre que le nombre d’arrivées de touristes internationaux en Afrique est passé de 24 millions à 56 millions. Les recettes d’exportation du tourisme ont plus que triplé, passant de 14 milliards de dollars à près de 47 milliards de dollars. Le tourisme représente aujourd’hui environ 8,5 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique.
Le premier Plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine vise à doubler la contribution du tourisme au PIB de l’Afrique. La réalisation de cet objectif exige une croissance plus rapide et plus importante du secteur du tourisme.
Pour mettre le potentiel du tourisme intrarégional au service de la croissance économique du continent, les gouvernements africains devraient prendre des mesures pour libéraliser les transports aériens, promouvoir la libre circulation des personnes, garantir la convertibilité des monnaies et, surtout, reconnaître la valeur du tourisme africain et l’intégrer dans leurs plans. Ces mesures stratégiques peuvent produire des effets assez rapides et concrets.
Assurer la paix et la stabilité pour développer le secteur touristique
La relation mutuellement bénéfique entre la paix et le tourisme figure parmi les autres thèmes importants abordés dans le rapport. La paix est bien évidemment essentielle au tourisme. L’épidémie d’Ebola qui a éclatée en 2014 en Afrique de l’Ouest a coûté très cher à l’Afrique tout entière du point de vue du nombre de touristes et des recettes touristiques. Le rapport souligne également que l’instabilité politique peut avoir des répercussions très importantes et persistantes sur l’économie.
Pour assurer la croissance du tourisme en Afrique, la CNUCED juge capital que les gouvernements africains et les institutions régionales règlent les problèmes de sûreté et de sécurité et répondent rapidement aux crises. L’agence onusienne estime également indispensable de promouvoir des stratégies permettant d’améliorer l’image que les médias du monde entier donnent de l’Afrique si l’on veut garantir la reprise du secteur après un conflit ou une période marquée par des troubles politiques.
Favoriser le potentiel de la diversification des activités
En créant des liens solides entre les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de l’infrastructure, l’écotourisme et les segments médical et culturel du marché touristique peuvent favoriser la diversification vers des activités à plus forte valeur ajoutée et permettre une répartition plus large des revenus.
Pour exploiter ce potentiel, les gouvernements africains devraient adopter des mesures visant à favoriser l’approvisionnement local, encourager les entités locales à participer à la chaîne de valeur touristique et stimuler le développement de l’infrastructure. S’il bénéficie de ces investissements pérennes, la CNUCED considère que le secteur du tourisme pourrait sortir des millions de personnes de la pauvreté tout en contribuant à la paix et à la sécurité de la région.
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