De vendredi à lundi dernier, le Togo a présenté, devant le
Comité des Nations-unies contre la torture, lors de sa 67ème Session
ordinaire, la situation de la torture au Togo. Cet exercice aux allures
d’un bilan sommaire avant l’Examen périodique universel (Epu), a suscité
beaucoup d’attentions du côté de Lomé, tant le tableau est moins
reluisant. De cette audience tenue à Genève, l’on retiendra que le
Commissaire du gouvernement, Christian Trumua a peiné pour convaincre
son monde.
Le grand oral du Togo
Le passage du Togo devant le comité des Nations Unies contre la
torture a pris fin lundi. Aux commandes de la délégation togolaise, le
ministre des Droits de l’Homme, Christian Trimua. Ce dernier a, dans son
rapport, levé le voile sur les conditions de détention au Togo, la
lutte contre l’impunité ainsi que la problématique des garanties sur le
plan légal. Une audience faite de questions – réponses et de débats sur
les détails prêts du rapport tel que présenté par Lomé en confrontation
avec les réalités du terrain.
Droits de l’homme… parlons-en !
À l’occasion, l’innocence du rapport tel qu’élaboré par le
gouvernement togolais s’est réellement confrontée au contre rapport
déposé sur la table du Comité des Nations -unies contre la torture par
plusieurs organisations de défense des droits de l’homme dont le
Collectif des associations contre l’impunité au Togo (Cacit).
En effet, ce rapport qui prend à contrepied celui de Lomé a notamment
pointé du doigt, le Service central de recherches et d’investigation
criminelle (SCRIC), hier Service de recherches et d’investigation (SRI).
Cette unité de la gendarmerie en charge des enquêtes est accusée de se
retrouver très souvent dans les manifestations pour la répression.
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Par ailleurs, sur la question des conditions de détention au Togo, il
a été dénoté une surpopulation carcérale avec des détenus dont l’accès
aux soins de santé est souvent fruit d’un chemin de croix, les charges
très souvent à la charge du détenu.
De même que la question de violations systématiques des droits de
l’homme et la lutte contre l’impunité a été passée au peigne fin,
faisant ressortir des traitements inhumains et degradants et des
assassinats sans que les fautifs ne soient punis. Les cas de Idrissou
Moufildou (11 ans), apprenti mécanicien tué le 8 décembre 2018 à Agoe,
devant son garage, Tchakondo Lawa Irou (27 ans), décédé par balle le
samedi 8 décembre 2018, Fataou Tchagouni (36 ans), décédé le 10 décembre
2018 à Sokode, des suites des bastonnades des militaires, Maman Rachad
(14 ans), élève, victime d’actes de tortures de militaires et décédé le
22 septembre 2018 des suites d’une complication suite à un traumatisme
abdominal, ou encore de Zoumeke Kokou Joseph, âgé de 13 ans, élève tué
par balle à Lomé, dans le quartier Bè Kpata, alors qu’il revenait de
l’école, ont été relevés.
Bégaiements et aveu…
Les arguments clairement justifiés dans le contre-rapport ont
réellement mis en difficulté, Christian Trimua, cloîtré entre
bégaiements, aveu et mea culpa à peine voilés. D’où justement la
panoplie de recommandations faites au gouvernement, lesquelles vont de
la mise en place d’un panel de sages constitué d’acteurs divers,
notamment le gouvernement, le comité contre la torture et les OSC pour
aboutir à un nouveau modèle contre la torture, loin de la surpopulation
carcérale, des conditions ‘intenables’ et un maigre budget qui ne
permettant pas le respect des règles de la dignité humaine, à la
clarification du mandat du SRIC.
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«Il est important que certaines institutions ne deviennent pas, aux
yeux de la population, des antichambres de la torture. Un cas de torture
est suffisant. L’Etat ne peut se contenter d’indemniser les gens parce
que l’argent ne répare pas les vies humaines détruites. Le plus
important, c’est la garantie de non répétition de ces cas », a souligné
un expert de l’OMCT.
« Nous allons travailler sur les recommandations qui nous sont
faites, tenir un rythme constant de réformes et d’amélioration et nous
espérons que dans un délai relativement raisonnable, les fruits pourront
se faire voir. Mais le plus important, c’est de maintenir un rythme
constant dans l’application des dispositions internationales auxquelles
nous avons souscrites », a promis Christian Trimua qui a néanmoins
rappelé que la signature, par le Togo, de la convention contre la
torture, témoigne de son engagement à améliorer le tableau. «Nous avons
choisi d’améliorer ces choses et nous demandons simplement la
collaboration et l’accompagnement de nos amis des Nations Unies »,
a-t-il ajouté.
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Voilà qui est clair. La situation de la question de la torture est
loin d’être normalisée au Togo. Ce qui transparait au travers de
l’exercice auquel a été soumis le Togo qui, aux yeux du monde, confirme
son rang de mauvais élève en matière de respect des droits humains,
encore loin d’être une réalité.
Source : Fraternité
Source : Togoweb.net