Né en 1977, le litige foncier opposant les habitants de Bè Massouhouin à l’Etat togolais ne semble pas s’apaiser. Samedi dernier, ces populations ont à nouveau crié leur colère et réclamé que leur soient restitués les domaines dont ils ont été expulsés.
« Nous natifs de Bè, toutes nos terres font une superficie de 900 hectares. Mais l’État a déclaré la moitié d’utilité publique. C’est sur nos terres que l’État a construit la caisse jusqu’au camp Rit communément appelé Lomé II.
L’aéroport, le port, l’université de Lomé, le stade de Kégué, le siège de la Ftf, font aussi partie de nos terres, qui ont été déclarées d’utilité publique. Après cela, ils ont aussi construit sur nos terres la nouvelle présidence de la République Togolaise en plus d’avoir aussi prélevé 28 hectares comme zone de sécurité. Avec tout cela, nous n’avons rien dit », a rappelé l’un des intervenants.
« Ils ont promis construire des écoles, des hôpitaux, des aires de jeux, des marchés et autres pour nous. Mais rien de cela n’a été fait. S’ils ont été incapables de le faire pendant 40 ans, ce n’est pas maintenant,qu’ils le feront. Nous avons finalement compris qu’ils nous ont menti. Dans les 900 hectares qui sont à nous, il ne nous reste que 450 hectares de terres », s’indigne un autre intervenant.
Si le passif entre les deux parties s’avère lourd, une goutte d’eau vient de faire déborder le vase. « Il y a quelques jours de cela, les soldats sont venus avec la délégation spéciale pour nous demander de partir. Nous sommes de Bè et la terre de Massouhouin est à nous. Aujourd’hui, on nous dit que ces terres ne nous appartiennent pas alors qu’il y a même un arrêté ministériel qui le dit clairement », a fait valoir Vessou Germain, exproprié et également membre de la collectivité Massouhouin.
De quoi exacerber les tensions dans un contexte où les enjeux liés à la gestion du foncier prennent, partout en Afrique, des proportions considérables.
Souha Touré
Agence Ecofin