Certes c’est un exercice difficile mais vivre dans l’illusion par choix peut s’apparenter à de l’auto destruction.
Si nos parents ou proches ont servi le régime qui opprime le peuple ne le nions pas. N’essayons pas de les peindre en blanc. Assumons et demandons pardon au peuple pour eux s’il le faut.
Beaucoup de ces parents ont assumé malheureusement ce choix jusqu’à la mort et souvent sans remord aucun. Ils ont été immenses, ils étaient des génies dans leurs domaines, ils étaient supers brillants, supers intelligents, oui personne ne peut leur contester cette « grandeur » mais ils ont soutenu, servi le régime cinquantenaire au détriment du bonheur du peuple. C’est un fait.
Rien de gratifiant pour nous leurs proches. Plutôt, nous devons en avoir gros sur la conscience. Qui sait, si à travers notre mea culpa pour ces parents s’ils ne trouveraient un vrai repos de l’autre côté ? Et ceux qui sont toujours là, essayons de les aider à renoncer au clan qui martyrise le peuple. Une œuvre utile peu importe les privilèges du moment.
Le pays nôtre est tout petit et malgré notre capacité en dissimulation et en cachotteries certains collaborateurs du régime sont connus.
Le togolais est pacifique et pardonne tout mais n’insultons pas son intelligence en jouant les blessés parcequ’un citoyen nous a rappelé le rôle d’un proche aux côtés du régime contre les aspirations du peuple. Peu importe son grade, son rang de son vivant, et après sa mort, nul n’est au dessus du peuple.
A cette allure, un jour, un togolais va faire une lettre ouverte de protestation et nous dire par exemple que Gilchrist Olympio n’a pas laissé son combat pour s’acoquiner avec le régime.
Ou encore, un enfant d’un serviteur du régime cinquantenaire jouer la victime parce qu’un citoyen lui rappelle le rôle peu élogieux de son parent.
Arrêtons un peu.
Tous nous savons que la dictature est dans nos maisons sinon dans la plupart des maisons. Assumons cette réalité pour nous guérir. Le refus de la réalité nous plongera plus dans l’obscurité. La thérapie c’est aussi cela. Admettre que la dictature fait ami-ami avec nous.
Que la providence veille.
Fabbi Kouassi
Source : 27Avril.com