Togocom : Nouveaux patrons, des esclavagistes en territoire conquis

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Les nouveaux propriétaires de la société Togocom, fusion de Togo Télécom et Togo cellulaire, ont une méthode particulière de gestion sur fond d’humiliation, de provocation et de menaces envers les employés qui ne demandent que de meilleures conditions de vie et de travail…

Le processus de privatisation de l’opérateur public de télécommunications a abouti à la cession de 51% de son capital au groupe malgache Axian appartenant à Emerging Capital Partners (ECP). Si les conditions de la privatisation sont aussi contestables que regrettables parce qu’orchestrées par un réseau qui gravite autour du pouvoir de Faure Gnassingbé, c’est la gestion même du nouvel actionnaire qui pose problème et révolte les uns et les autres.
Lorsque dans l’après-midi de ce 25 novembre 2019, au siège de la société à Lomé, Affoh Atcha-Dedji passait la main à Paulin Alazard au poste de Directeur Général de la boîte, le personnel ne pensait pas que sa situation allait radicalement changer, prendre une allure inquiétante.

Les employés se plaignent de manque d’égard, de considération. Ils sont, disent-ils, systématiquement humiliés ou insultés depuis l’arrivée de la nouvelle direction. Les témoignages recueillis traduisent une vision étriquée des nouveaux propriétaires. « Au tout premier jour de leur arrivée, le même PDG lors de son passage dans les bureaux, s’est permis de demander l’ethnie des agents qu’il croisait. Ce que le personnel a déploré. Tous avaient peur de dire exactement leur ethnie par peur de représailles, ne sachant pas ce qu’il a appris en amont », rappelle un employé. Un autre se souvient, comme si c’était hier, de comment un directeur commercial a été moqué parce qu’il a tout simplement reçu des gens dans un salon réservé aux visiteurs. Depuis ce jour, les chefs de département n’ont plus le droit de recevoir dans un cadre approprié.

Un autre exemple. Les techniciens ont été regroupés dans le bâtiment dans lequel ils travaillent sis au niveau de la poste et auraient été insultés. Deux architectes qui seraient proches d’une ministre du gouvernement Klassou II ont été missionnés « pour décongestionner les bureaux ». Jusque-là, le problème ne se pose pas véritablement. Là où le bât blesse est qu’ « ils rentrent dans les bureaux, au lieu de se limiter juste sur ce qui peut encombrer les bureaux, vont jusqu’à violer l’intimité des agents en fouillant dans leurs tiroirs », complète un cadre, témoin des faits qu’il rapporte.

Au cours des réunions, les membres du Comité des directeurs ne sont pas autorisés à parler, à donner leurs avis sur les sujets mis à l’ordre du jour. Tout récemment, les ex-employés de Togo Télécom qui devraient bénéficier des avantages de départ volontaire, face au refus de la société de leur payer leurs droits, ont décidé d’y aller. Ils ont été reçus par un chef de département. Lorsque la direction l’a su, celui-ci a été traité de tous les noms d’oiseaux. Il lui est reproché d’encourager ceux-là qui ont souscrit au départ volontaire, d’y venir réclamer leurs droits.

« C’est la psychose générale à Togo Télécom et Togo Cellulaire. On sent que le Directeur général a appris des choses sur nous ou qu’on lui a demandé de nous traiter de la sorte. Chose bizarre, lui qui n’a jamais séjourné au Togo, connaît tout et est au courant de tout ce qui s’est passé dans les deux sociétés », relève un troisième employé.
Les employés des deux sociétés se retrouvent aujourd’hui dans le même immeuble. Certains travaillent parfois à huit dans un même bureau. Pour acheter des fournitures qui ne coûtent pas grand-chose, il faut envoyer d’abord la demande à Madagascar où se trouverait le siège de la société qui contrôle à 51% Togocom. Il y a quelques semaines, le nouveau Directeur général avait exigé des fournisseurs de réduire de 20% leurs factures. A en croire les agents de Togocom, leur ministre du tutelle et le nouveau PDG usent du dilatoire pour ne pas payer les fournisseurs. Ils demandent que le payement soit précédé d’explications des fournisseurs.

« Mais la question est de savoir pourquoi Cina Lawson et le PDG ne veulent pas payer les factures alors que Atcha Dedji Affoh, en partant, avait laissé 33 milliards net et il y avait aussi de l’argent sur d’autres comptes. 33 milliards avec reçu et relevé de compte. Où se trouve cette somme, si on sait que Cina Lawson à ventilé dans l’opinion que Atcha Dedji Affoh n’a rien laissé ? 33 milliards plus les 46 milliards des Malgaches sont partis où ? », se demande un autre agent qui se confie.

Le nouvel actionnaire « sème la psychose » à Togocom. Il agit comme en territoire conquis avec la complicité de ceux qui, à Lomé, l’ont créé et emmené dans le pays. Une nouvelle forme d’esclavage se développe donc à Togocom.

source : L’Alternative Togo

Source : TogoActu24.com

1 COMMENT

  1. Mon frère. C’est comme cela qu’on travaille dans le secteur privé, c’est pour cela que c’est un secteur qui marche plus que dans le public. Pourquoi ça t’étonne qu’ils se soient renseignés sur la boîte et sur vous avant d’arriver ? Tu crois qu’on leur a fait cadeau ? Tu sais combien d’argent ils ont mis dedans ? Si la boîte n’était pas dans de mauvais draps pourquoi la vend-t-on ? Les nouveaux repreneurs sont-ils assez bêtes pour arriver sur une terra incognita sans anticipation? Qui ne sait pas comment certains ont atterris dans ces boîtes juteuses ? Sont-ils seulement compétents ? Alors pourquoi la boîte serait-elle en difficultés ? Tout ce qui se trouve dans l’entreprise lui appartient et on utilise tout cela au profit de l’entreprise. Alors quelles sont ces affaires personnelles que le personnel apporte de chez lui et qu’il place dans les tiroirs des meubles qui appartiennent à l’entreprise ? En tout cas,  » à nouveaux dirigeants, nouvelles manières de gérer  ». La récréation est terminée!

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