Togocom en chiffres

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Thomas Koumou continue son analyse sur la transformation de la société Togotelecom en Togocom.

Reprenons les analyses du dossier TOGOTELECOM ou TOGOCOM avec les chiffres de l’Impôt sur les Sociétés (IS) des deux sociétés pour déduire les bénéfices réalisés.

Pour TOGOTELECOM : 2,791 milliards de FCFA (2013) ; 2,375 milliards de FCFA (2014) ; 2,533 milliards de FCFA (2015) ; 2,026 milliards de FCFA (2016) ; 334 millions de FCFA (2017).

Pour TOGOCELLULAIRE : 5,5 milliards de FCFA (2013) ; 4,8 milliards de FCFA (2014) ; 5,21 milliards de FCFA (2015) ; 6 milliards de FCFA (2016) ; 9,5 milliards de FCFA (2017).

Entre 2013 et 2017, le taux d’imposition de l’IS a varié entre 30% et 28%. Sur cette base, TOGOTELECOM a enregistré un total de bénéfice avant impôt de 34 664 113 259 FCFA (y compris les 1 196 346 429 FCFA prévus pour 2017), soit un bénéfice net de 24 602 836 259 FCFA.

TOGOCELLULAIRE a enregistré 108 778 798 851 FCFA (y compris les 34 169 928 571 FCFA prévus pour 2017), soit un bénéfice net de 77 605 598 851 FCFA.

Selon toute logique, en nous appuyant sur les chiffres des gouvernants, les deux sociétés ont engrangé entre 2013 et 2017, un bénéfice net total de 102 208 435 110 FCFA. Ce montant est appelé résultat distribuable.

Nous avons constaté qu’en terme de dividende, le poste de TOGOCELLULAIRE dans les budgets est vide. A priori, cela implique que les résultats distribuables de TOGOCELLULAIRE sont remontés au niveau de la société mère, en l’occurrence TOGOTELECOM.

Sur la période, voici les dividendes budgétisés par les gouvernants pour le compte de TOGOTELECOM : 12 500 000 000 FCFA (2013, pay out 192%) ; 8 000 000 000 FCFA (2014, pay out 138%) ; 10 000 000 000 FCFA (2015, pay out 161%) ; 12 500 000 000 FCFA (2016, pay out 240%) ; 12 500 000 000 FCFA (2017, pay out 1 451%). Vous aurez facilement constaté que les pay out de la société sont supérieurs à 100%. Ceci signifie tout simplement que les dividendes budgétisés pour le compte de TOGOTELECOM sont supérieurs aux bénéfices réalisés sur la base des Impôts sur les sociétés budgétisés. Cela semble confirmer le fait que les résultats nets de TOGOCELLULAIRE sont remontés au niveau de la société mère.

Lorsque vous déduisez le total des dividendes budgétisés du total des bénéfices nets des deux sociétés, vous obtenez un solde de 71 708 435 110 FCFA. Les esprits malins vous diront que ces ressources ont servi à opéré des investissements comme c’est le cas pour toute entreprise normale.

Eh bien, examinons les investissements réalisés par les deux sociétés grâce aux chiffres publiés par l’autorité de régulation des postes sur son site internet.

Pour TOGOTELECOM : 7,43 milliards de FCFA (2013), 3,97 milliards de FCFA (2014), 5,1 milliards de FCFA, soit un total de 16,56 milliards de FCFA.

Pour TOGOCELLULAIRE : 20,20 milliards de FCFA (2013), 12,58 milliards de FCFA (2014), 17,61 milliards de FCFA (2015), soit un total de 50,40 milliards de FCFA.

Pour Moov : 14,5 milliards de FCFA (2013), 2,4 milliards de FCFA (2014), 8,6 milliards de FCFA (2015), soit un total de 25,6 milliards de FCFA.
Vous aurez remarqué que pendant que la société Moov réalisait des investissements sur trois années de l’ordre de 25,6 milliards de FCFA, TOGOCELLULAIRE faisait des investissements pour un montant de 50,40 milliards de FCFA sur la même période.

Lorsque vous déduisez donc le total des investissements opérés par les deux sociétés d’état du solde des bénéfices nets plus les 35 milliards de FCFA de dette contractée sur le marché financier, vous obtenez un cash flows de 39 748 435 110 FCFA. Je précise que dans une gouvernance moderne, la traçabilité de ces ressources devrait apparaitre dans les livres du trésor public et dans les rapports annuels des deux sociétés. Ces rapports doivent être publiés sur les site internet desdites sociétés.

C’est uniquement dans ces cas que les gouvernés sauront si oui ou non les gouvernants opèrent des détournements de fonds ou pas. En l’absence de transparence, il est clair pour nous qu’il y de profondes doutes sur la gouvernance actuelle. On ne peut pas dans ce contexte décréter les armes à la main l’inamovibilité du pouvoir. Il faut changer de gouvernance.

Son excellence le Ministre YARK DAMEHAME nous parle de tolérance. Nous avons tout toléré depuis 57 ans. Lorsqu’on a endetté le pays à 2 260 milliards de FCFA sans nous en parler, nous avons toléré. Lorsqu’on a fait disparaitre 26 milliards de FCFA pour la construction d’une route sans nous rendre compte, nous avons toléré.

Lorsqu’on conduit un pays à un déficit budgétaire de 19% du PIB, à une balance commerciale de -333 milliards de FCFA, une balance des paiements de – 140 milliards de FCFA (rapport banque de France 2015), à la privatisation des banques d’état pour mauvaise gouvernance, à la concession des ressources minières de tout un peuple aux étrangers ; sans nous rendre compte ; nous avons toléré. Lorsqu’on procède à la restructuration d’une société d’état sans nous rendre compte, nous avons toléré. De quel type de tolérance nos gouvernants nous parle ?

La marche de l’Univers, alternativement dextrogyre et sénestrogyre, par un processus mahapralayique et mahamanvantarique, porte en son sein les causes de son réveil et l’effet des causes de son sommeil.

Puisse la Divine providence veiller sur nous et marcher à nos côtés.

Thomas Dodji Nettey KOUMOU

Veille Economique

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