Il s’appelle Germain Tomégah, un parent de la cheffe de gouvernement togolais, Madame Victoire Tomégah-Dogbé, et est propriétaire d’une école privée dénommée «La Madone». Et dans cet établissement privé qui accueille des enfants mineurs il se passe des choses horribles qui, sous d’autres cieux, auraient déjà entraîné l’intervention de la police, de la justice et éventuellement la fermeture de l’école. Mais nous sommes au Togo et le lien de parenté entre le directeur de cette école privée, pas comme les autres, avec l’une des égéries de Faure Gnassingbé à la tête du gouvernement, est synonyme de dérives de toutes sortes et d’impunité. Comment tout a commencé derrière les murs de «La Madone» pour que nous ayions aujourd’hui un scandale aussi révoltant qu’insupportable?
Nous avons nos informations en écoutant notre compatriote en exil, Ferdinand Ayité, et en parlant avec lui pour certains détails et précisions. Le travail de recherche sur le dossier du directeur de publication du journal «L’Alternative» nous paraît si bien fouillé que nous avons estimé qu’il était temps que la triste histoire autour de cet établissement privé quitte l’anonymat des réseaux sociaux pour être publiée dans un journal de la place. Tout commença en 2017 avec la découverte de quatre (4) corps sans vie de plombiers dans un puisard dans l’enceinte de l’établissement. Interpellé à l’époque, le directeur de l’école, Monsieur Tomégah, aurait affirmé que la gendarmerie était sur l’affaire et puis rien. En avril 2024 une petite fille de la maternelle de cinq (5) ans se plaint auprès de ses parents des douleurs au bas-ventre dans la partie la plus intime de son corps. Une rapide vérification avait permis de savoir qu’un objet étranger avait été introduit dans le sexe de l’enfant.
La direction de l’école déclare que ce sont les petits garçons qui infligeraient de telles blessures aux parties génitales de leurs petites camarades dans les toilettes, parce que celles-ci ne seraient pas séparées selon les sexes, comme il est de coutume. Une affirmation qui sera démentie par le premier médecin ayant consulté la petite victime. Selon ce dernier les blessures ne seraient pas l’oeuvre de petits enfants. Aux propositions des parents concernant les mesures à prendre pour que de tels actes ne se reproduisent plus, et de procéder à des enquêtes pour savoir exactement ce qui s’est passé pour que leur petite fille soit ainsi mutilée, le responsable de l’école, sûr de lui et de l’impunité dont il jouit, répond par l’arrogance et le mépris. Malgré la douleur qui est la leur, Monsieur Germain Tomégah les envoie promener comme des malpropres, en leur disant qu’il serait prêt à prendre en charge les factures qu’ils amèneraient. La suffisance et l’arrogance de notre «grand directeur» de «La Madone» semblent lui avoir fait perdre la raison pour ignorer qu’ici il s’agit plus que d’argent; il y va de la vie et de l’honneur d’une petite fille innocente dont le traumatisme dû à ces attouchements pourrait lui être préjudiciable toute sa vie; il s’agit aussi et surtout de la sécurité des enfants, filles comme garçons, envoyés dans cet établissement. La même arrogance est réservée aux sollicitations de journalistes, comme Ferdinand Ayité, qui avait appelé de l’étranger pour avoir la version du directeur de l’école, comme cela se passe dans toutes les rédactions du monde entier; car en journalisme on doit chercher à recueillir la version des deux parties pour qu’on ne soit pas accusé d’avoir pris parti pour l’une ou pour l’autre. Monsieur Tomégah gronda et raccrocha tout simplement au nez du journaliste togolais en exil.
Suite au refus du directeur de l’ecole privée «La Madone» de collaborer avec les parents de la petite fille, ces derniers se tournent, comme cela se passe dans tous les pays normaux, vers les autorités et institutions de la république pour se faire assister. Ils saisissent alors la brigade pour mineurs. Le 3 mai 2024 un courrier est envoyé au ministère de l’enseignement primaire sans avoir de suite. Le père de la petite fille s’adresse alors à la CNDH (Commission Nationale des Droits de l’Homme) dans le même mois de mai de cette année; là aussi on n’était pas pressé pour collaborer; c’est quand le malheureux papa menace de faire du tapage qu’on accepte de l’écouter, pour finalement lui envoyer un courrier le 5 septembre dernier pour lui signifier que la CNDH ne pourrait rien faire, sous prétexte que l’affaire serait déjà pendante à la justice. À la primature les collaborateurs du chef du gouvernement avaient carrément refusé de recevoir tout courrier des mains des parents de la petite victime. Pour couronner toute la pagaille, le centre Kekeli, chargé de la protection des enfants, refuse de remettre son rapport sur le dossier au père de l’enfant malgré son insistance.
Un véritable complot ourdi par les institutions et les autorités de la république pour étouffer cette affaire grave qui a trait aux viols de petites filles et à d’autres pratiques peu catholiques, comme la découverte suspecte de quatre (4) cadavres de plombiers dans un puisard en 2017, dans l’enceinte de cette école privée. Et comme si toutes ces tracasseries ne suffisaient pas, des individus, se réclamant de la famille du directeur de l’établissement, font des appels anonymes aux parents de la petite pour les menacer. Et le dimanche dernier, 22 septembre 2024, leurs menaces furent mises à exécution. En effet, la voiture du père fut cassée par des inconnus, la batterie arrachée, son téléphone portable et les pièces du véhicule emportés. Dans un pays où les dirigeants respectent leurs concitoyens et où les institutions fonctionnent normalement et en toute indépendance, l’école privée «La Madone» aurait déjà été fouillée de fond en comble par la police et la justice se serait auto-saisie de l’affaire pour y voir plus clair, car il s’agit de mort suspecte d’êtres humains et d’agression sexuelle sur des petites filles mineures. Mais au Togo Madame Victoire Tomégah-Dogbé est premier ministre, son cousin Monsieur Germain Tomégah, protégé par presque toutes les institutions du pays, peut faire ce qu’il veut sans craindre de subir la rigueur de la loi. Il peut même engager des voyous pour s’en prendre aux parents d’une petite fille violée dans son école, pour que la justice ne soit jamais dite. Aux dernières nouvelles nous apprenons que quatre (4) ONG (Organisations Non-Gouvernementales) se seraient mobilisées pour soutenir le père de la victime et porter plainte.
C’est aussi ça le Togo de Faure Gnassingbé!
Samari Tchadjobo
Allemagne
Source : 27Avril.com