Des ressortissants Tem vivant en Allemagne sont attentifs à tout ce qui se passe dans la leur localité. Face aux récents incidents qui se sont déroulés dans la ville de Sokodé, ces derniers montent au créneau à travers une correspondance publiée ce 18 octobre. Un seul message : Attirer l’attention des cadres du milieu sur la tension qui y règne. Ci-dessus l’intégralité de la note :
Chers soeurs et frères,
Nous nous trouvons hélas loin du pays, loin de notre terre natale, mais cela ne nous empêche guère de suivre tout ce qui se passe chez nous. Chez nous d’où nous parviennent, depuis quelques jours, que des larmes, des rivières de sang, la désolation, la déshumanisation et la mort.
Une désolation et la mort causées par le fait que le parti auquel vous appartenez a, pour son maintien au pouvoir, déversé des militaires dans les deux villes pour systématiquement bastonner les paisibles populations, de maison en maison, de quartier en quartier. En dehors des bastonnades, souffrez que nous vous rappelions que ces mêmes militaires brûlent les véhicules privés et cassent les rares boutiques, surtout dans la ville de Sokodé. Nous ne vous apprenons rien. Mieux, certains d’entre vous nous diront que leurs biens ont été détériorés; nous le regrettons.
Cependant, nous croyons fermement qu’en fonction de votre dévouement à la cause de votre parti le RPT/UNIR, et votre engagement pour le maintien au pouvoir du président dudit parti, il s’agit bien sûr de Faure Gnassingbé, vous jouissez d’une singulière audience auprès de votre parti et de son président-Fondateur. Vous ne pouvez pas vous mouiller autant, vous mettre à dos vos propres soeurs et frères si vous ne jouissez que d’une audience marginale devant les instances de votre formation politique. Voilà pourquoi nous venons vous interpeller, afin que vous preniez langue avec les commanditaires de cette politique de la terre brûlée. C’est le minimum que nous puissions vous demander.
Chers frères, le temps de démontrer pourquoi vous avez choisi le camp du plus fort, du plus injuste, de celui qui se fiche de la souffrance de son peuple, est arrivé. Il est temps de prouver aux vôtres que vous jouissez d’une moindre audience et de respect dans ce « parti de malheur, » – comme le disait feu Djobo Boukari, un des précurseurs de la lutte du peuple-. Aujourd’hui, plusieurs de vos soeurs et frères ont fui les villes de Sokodé et Bafilo pour se refugier dans les villages, en brousse ou carrément hors de nos frontières pour les plus fortunés. Il est arrivé le temps d’aller dire à Faure Gnassingbé, le Président de votre parti, qui se trouve en même temps être Ministre de la Défense, de donner l’ordre aux bérets rouge et autres, de reprendre leurs positions antérieures, de quitter les villes de Sokodé, de Bafilo voire de Mango. Ces localités ont souffert le martyr et cela doit s’arrêter. Ҫa suffit, comme suffisent les 50 ans de règne familial.
Chers frères, notre interpellation n’a aucune connotation politique. Elle est humaine et surtout fraternelle. C’est parce que nous, vos soeurs et frères de la Diaspora Tem, sommes convaincus que la situation actuelle vous fait autant souffrir que nous, que nous venons nous adresser à vous en vous disant que vous détenez la clé de la solution. Agissez donc!
Fraternellement,
Vos frères et soeurs, membres de la Cellule de Réflexion de la Diaspora Tem en Allemagne.
Les destinataires concernés:
1-Katari Foli-Bazi
2-Adoyi Ahmed Essowavana
3-Yérima Mashoud (Cliff)
4-Atcha Dédji
5-Cissé Alilou
6-Inoussa Bouraima
7-Colonel Ouro-Koura Agadazi
8-Colonel Ouro-Bang´na Nassam
9-Colonel Agoro Tchanilé
10-Colonel Ouro-Korigo Ouro-Agnoro
11-Commandant Korodowou
12-Madame Nassara Ouro-Bang´na
13-Député Sogoyou
Fait à Brême, le 18 Octobre 2017
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