La lutte politique qui se déroule au Togo s’est caractérisée par la mouvance présidentielle qui se contente d’acheter les consciences, une partie de l’opposition qui a passé son temps à « endormir » le Peuple togolais et une autre qui a cherché à faire prendre conscience au peuple togolais que sans insurrections, il n’y aura pas d’alternative au statu quo instauré par le système de Faure Gnassingbé et les militaires non-républicains. Ceux-là même qui lui servent de béquilles pour imposer au Togo sa politique inhumaine et antisociale, par la brutalité et la force, le non-droit et l’impunité.
En effet, pour des intérêts personnels et souvent bassement matériels, les intérêts du peuple togolais ont été passés par pertes et profits et soldés, pour créer la confusion et gagner du temps.
1. Comment faire oublier la Constitution originelle de 1992 ?
Ce n’est pas la énième relance d’un vrai « faux » dialogue qui doit tromper le Peuple togolais et le détourner de sa détermination à rétablir l’Etat de droit fondé sur la Constitution originelle de 1992. Le vrai « faux » dialogue n’a servi qu’a gagner du temps et maintenir le statu quo, voire même à neutraliser le processus d’insurrection populaire au Togo.
Lorsque Les présidents de la Guinée et du Ghana, Alpha Condé et Nana Akufo-Addo sont venus à Lomé, la capitale du Togo, le 27 juin 2018 en tant que médiateurs de la CEDEAO pour rencontrer les représentants du pouvoir de Faure Gnassingbé et ceux de la partie de l’opposition membre de la Coalition des 14 partis politiques (C14), c’est pour demander aux uns et aux autres de faire des concessions supplémentaires. Mais que fait exactement la CEDEAO elle-même ? Gagner du temps en contribuant à transformer des échanges qui devaient durer 10 jours en un vrai « faux » dialogue qui dure depuis près d’un an.
Si jamais les chefs d’Etat de la sous-région accordent des pouvoirs élargis à cette médiation, alors il faut s’attendre que les échanges durent jusqu’en 2020. Le pouvoir de Faure Gnassingbé a continué à préparer « son » processus électoral. Alors la promesse faite par la mouvance présidentielle de stopper ce processus doit faire l’objet d’un contrôle. Une commission spéciale mandatée par la CEDEAO et composée par des experts indépendants de la société civile et de la Diaspora plurielle et indépendante devra vérifier si telle est véritablement le cas sur le terrain.
Par ailleurs, promettre sur la base de « dates » indicatives que sont le 28 novembre 2018, la tenue d’élections intermédiaires au Togo relève de l’amateurisme et de la naïveté sur la capacité du système de Faure Gnassingbé à transformer des « dates indicatives » en « dates obligatoires » exigées par la CEDEAO. Les médiateurs auraient gagné à se taire sur ce sujet, ce d’autant que le recensement de la Diaspora et son vote et la correction du fichier électoral ainsi que la refondation et le rééquilibrage des institutions (cour constitutionnelle, la commission électorale, etc.) ne peuvent se faire que lors d’une transition d’au moins 18 mois sans Faure Gnassingbé.
Alors est-ce que l’objectif des médiateurs de la CEDEAO est non seulement de gagner du temps pour maintenir le statu quo mais aussi pour faire oublier le non-respect de la Constitution originelle de 1992, ce qui de fait rend Faure Gnassingbé le Président illégitime et illégal du Togo, ce depuis 2015 ?
2. Faure Gnassingbé ne fuit plus les vraies négociations
Grâce à l’intervention le 19 août 2017 du Président du Parti National Panafricain Tikpi Atchadam, il y a eu un sursaut national qui a conduit à une très forte contestation des agissements passés, présents et futurs du système au pouvoir. La vigilance de la partie de la Diaspora plurielle et indépendante a permis de confondre les plans de certains, prêts à accepter d’aller à des élections sans vérité des urnes.
Aujourd’hui, alors que le vrai « faux dialogue » a échoué, les représentants de la CEDEAO, à savoir les présidents du Guinée, Alpha Condé, du Ghana Nana Akufo-Addo et le Président de la Commission de la CEDEAO, ont exigé lors de la réunion au Togo, le 27 juin 2018, que Faure Gnassingbé cesse de fuir ses responsabilités et vienne, enfin, assister, même partiellement aux négociations le concernant. Car il s’agit bien d’une négociation, n’en déplaise à tous les protagonistes qui versent systématiquement dans la langue de bois dès lors que leurs intérêts divergent de ceux du Peuple togolais. Le problème est que l’illégalité et l’illégitimité de Faure Gnassingbé est non-négociable pour le Peuple togolais. Ce Monsieur doit partir pacifiquement pour permettre au Togo de respirer et de repartir sur une base non liberticide. Le syndicat des chefs d’Etat africains doit se diviser sur cette question au point d’avoir une majorité qui puisse défendre enfin les intérêts du Peuple togolais.
3. Respecter la demande justifiée du Peuple Togolais
La seule et véritable réclamation du Peuple togolais, inscrite dans la Constitution originelle de 1992, a enfin été rappelée aux représentants de la CEDEAO : « En aucun cas nul ne peut exercer deux mandats présidentiels au Togo ». Chacun a cru vouloir endormir le Peuple togolais. Même les gris-gris et les « marabouts de tous acabits » ne fonctionnent plus. Il n’y aura plus d’élections au Togo avec comme résultat une contrevérité des urnes, voire une inversion des résultats au profit du pouvoir en place.
Alors, Faure Gnassingbé, qui subit les pressions occidentales et se voit interdire les portes de l’exécutif français sous l’égide du Président Emmanuel Macron, ne peut compter que sur le « syndicat des chefs d’Etat africains » au sein de la CEDEAO. Là aussi, si le Président Guinéen ne joue pas du Pipeau, il faut le prendre au mot lorsqu’il a déclaré à Lomé que le syndicat des chefs d’Etat n’est pas à l’oeuvre dans les tentatives de sortie de crise au Togo. En effet, ce syndicat est divisé.
Alors, le Peuple togolais doit savoir que la CEDEAO de « l’underground », c’est-à-dire ésotérique, existe et trouve son financement auprès justement d’un certain syndicat de chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest. Alors, ne soyons pas dupes du jeu de la CEDEAO. Si c’est le 31 juillet 2018 au plus tard que l’ensemble des chefs d’Etat de la zone prendront enfin une décision pour constater et faire respecter leur décision, à savoir qu’aucun chef d’Etat de la CEDEAO ne devrait exercer plus de deux mandats présidentiels afin de garantir une chance à l’alternance politique, alors la CEDEAO aura enfin redoré sa crédibilité à l’égard du Peuple togolais. Le Président du Niger, comme au demeurant celui du Burundi, ont déjà annoncé la couleur : tous ne brigueront pas un troisième mandat. La Guinée et la Côte d’Ivoire ont choisi la voie inverse.
4. La Transition Politique sans Faure Gnasssingbé n’est plus une option, mais une Nécessite
Aussi, la CEDEAO n’a plus le choix. La transition politique est obligatoire et ne peut se faire avec celui-là même qui est à l’origine de tous les troubles actuels au Togo à savoir : Faure Gnassingbé. Même au sein de son parti, Union pour la République (RPT/UNIR), où certains travaillent en sous-main – pour au mieux lui succéder, au pire de ne pas se retrouver devant les tribunaux pour les crimes commis par leur système -, il est question du départ de Faure Gnassingbé.
Que ce soit la CEDEAO, ou l’insurrection populaire, ou encore les Occidentaux qui jusqu’à maintenant ont choisi le mauvais cheval, l’avenir du Togo ne pourra pas se faire avec Faure Gnassingbé, ni pour la Transition, ni après une transition.
Le Peuple togolais ne peut plus, ne veut plus, et ne pourra plus être abusé. Que le RPT/UNIR, mais aussi certains partis dits de l’opposition, du centre ou de nulle part se le disent !!! Paradoxalement, les médiateurs redevenus facilitateurs, tant ils sont incapables de prendre des décisions en faveur du Peuple togolais, l’ont finalement compris. En effet, alors qu’il était originellement prévu pour durer 10 jours, ces facilitateurs n’ont pas eu le courage de clôturer le vrai faux dialogue pour laisser les vraies négociations démarrer.
A force de faire dans l’autosatisfaction, de se congratuler et de se remercier ad aeternam, l’essentiel des exigences du peuple togolais, suite à la falsification de la Constitution originelle de 1992, est redevenu la priorité des sujets. Les réformes et autres réajustements ne sont que la conséquence des modifications dolosives et abusives du droit constitutionnel togolais, tel que le Peuple togolais l’a adopté en 1992. Alors, que celui qui est au centre de tout le désordre au Togo prenne ses responsabilités et quitte le pouvoir ou carrément le Togo, s’il ne partage pas l’avis majoritaire du peuple.
5. Les Facilitateurs de la CEDEAO Doivent Arrêter d’Endormir le Peuple Togolais
Même la brutalité, le non-respect des droits humains, les obstructions aux manifestation pacifiques du Peuple togolais, les intimidations contre les opposants politiques afin de les faire fuir à l’étranger et le refus d’assurer leur sécurité, le refus d’associer la Diaspora togolaise dans toute sa pluralité et son indépendance, ne viendront pas à bout de la détermination du Peuple togolais. Le désir de se doter d’un avenir – sans les gestionnaires de la gouvernance de l’impunité, des abus de droits, des abus de pouvoir, des détournements économiques, de la corruption à sens unique -, est plus fort que les menaces et les exactions du pouvoir.
Le système de Faure Gnassingbé a perdu à l’international mais aussi au Togo et en Afrique, ce qu’il pouvait avoir comme crédibilité. Merci à l’ensemble de la Diaspora ! Merci au peuple togolais ! pour sa détermination à poursuivre une insurrection populaire pacifique. En fait, cette crédibilité était perdue depuis longtemps déjà. Et ce ne sont pas les facilitateurs de la CEDEAO qui vont continuer à endormir le Peuple togolais.
Mais les manoeuvres des certains pour gagner du temps et de l’argent, sans avoir des responsabilités politiques que le peuple togolais serait amené à juger, ont conduit à des retards importants dans la décision de Faure Gnassingbé de ne plus se présenter aux élections de 2020 et de quitter le pouvoir dès que possible. Apparemment, il n’est toujours pas convaincu du degré de colère du Peuple togolais. Si certains politiciens se retrouvent à se voir jeter des oeufs à la figure, notamment en Belgique, au cours d’une réunion avec la Diaspora togolaise indépendante, c’est que l’on ne peut continuellement se présenter comme au « centre » de l’échiquier politique et faire des navettes officielles ou officieuses auprès du parti UNIR. Le peuple togolais n’est plus dupe de la duplicité de certains !
6. La Capacité de Résilience du Peuple Togolais pour la Defense de la Vérité des Urnes
En réalité, chacun des protagonistes du vrai « faux » Dialogue et plus particulièrement les médiateurs – devenus facilitateurs puis de nouveau médiateurs -, pensaient que le Peuple togolais allait de guerre lasse, comme ce fut parfois le cas antérieurement, abandonner la partie. Mais les temps ont changé et le peuple togolais gagné en maturité politique.
Que ce soit au niveau des partis soutenant directement ou indirectement Faure Gnassingbé et son système d’impunité, ou de certains partis, dits de l’opposition, qui n’arrivent toujours pas à offrir un programme commun de gouvernement au Peuple togolais, il était question, il y a encore peu, d’aller aux élections au Togo. Ceci, tout en sachant pertinemment, sur la foi des nombreuses expériences électorales organisées par le pouvoir en recourant sciemment à la fraude inique et presque institutionnalisée, que Faure Gnassingbé a mis en place un système « perdant-perdant » à tous les coups pour les partis de l’alternance politique (Cour constitutionnelle, Commission électorale indépendante, fichier électoral pipé, système informatique formaté, refus du droit de vote de la Diaspora, etc.).
Certains politiciens togolais, y compris de ladite opposition, étaient même en campagne sans le dire ! Est-ce pour toucher l’argent que confère la loi électorale pour faire leur campagne en leur nom propre et non au nom d’un programme commun pour le Peuple togolais ? Est-ce pour s’accommoder du statu quo aux dépens du Peuple togolais ?, seul Dieu le sait !
Malgré le couvert du vrai « faux » dialogue où les facilitateurs et les représentants de la CEDEAO apparaissent comme les agents d’un simple bureau de poste, – voire de simples facteurs -, espérons impartiaux, le Peuple togolais a finalement démontré sa capacité de résilience en forçant la mouvance présidentielle, la Coalition des 14 partis politiques, la société civile et la Diaspora, à ne pas se servir du mot « Peuple » pour servir leurs intérêts personnels.
Au cours d’un marathon démocratique, rien ne sert de partir le premier et de refuser de s’associer les expertises disponibles au Togo en dehors de la mouvance présidentielle, de la C14. Dans la mesure où la C14 se proclame comptable des intérêts du peuple, elle doit prendre en compte les désirs exprimés par la diversité de ce peuple. Ainsi, comme l’exprime une grande partie de celui-ci, au Togo ou dans la diaspora, l’avenir consiste à réorganiser la manière dont la C14 devrait travailler, afin d’associer toutes les compétences disponibles sur le terrain du combat pour la démocratie, au Togo et dans la Diaspora, sans passer par la case « servitude volontaire » ou du « grand frère ». A défaut, la transition se fera vraisemblablement sans eux.
7. Le Troisième Mandat de Faure Gnassingbé est une Usurpation
De fait, en sous-traitant une partie de l’avenir du Togo à la CEDEAO et aux Chefs d’Etat de la sous-région, la partie que représente la mouvance présidentielle comme la partie qui représente la Coalition des 14 partis, ont démontré qu’ils sont incapables de s’entendre pour trouver une solution. Aussi, il faut en déduire que toute transition devra se faire avec des personnalités non impliquées dans le jeu politique tantôt d’opposition, tantôt de légitimation, tantôt de condamnation, tantôt de disculpation d’un jeu à deux. Le peuple togolais doit savoir qu’il y a une troisième voie avec des personnalités neutres, sans casseroles et sans « attaches » ésotériques ou impliquées dans des chantages d’argent ou de « fesses » ! Encore faut-il que le Peuple togolais en soit conscient !
Pour ce faire, il suffit de rappeler que lorsque les Présidents de Guinée, de Côte d’Ivoire, sont en train de s’organiser pour imposer un troisième mandat à leur Peuple alors que ceci n’est nullement dans l’esprit de leur Constitution, il y a comme une forme discrète de soutien au troisième mandat usurpé, illégal et abusif de Faure Gnassingbé au Togo. Que personne ne soit dupe du soutien direct à Faure Gnassingbé de certains chefs d’Etat de la CEDEAO qui souhaitent faire un troisième mandat à la tête de leur Etat, y compris au mépris des règles de l’Etat de droit en modifiant la Constitution de leur pays, ce à l’image de Faure Gnassingbé au Togo. Certaines langues bien renseignées expliquent que dans certains cas et pour défendre les « intérêts bien compris », cela ne déplairait pas à des Etats occidentaux. Comme quoi, le droit constitutionnel est à géométrie variable selon les pays et les intérêts…
8. Refus de Libérer les Défenseurs de la Démocratie : Honte à Faure Gnassingbé et sa Justice Biaisée
Chacun s’attendait à un geste d’apaisement avec le respect scrupuleux des préalables posés par l’ensemble du peuple togolais et repris par la Coalition des 14 partis à savoir : La libération immédiate et sans condition des tous les prisonniers politiques et citoyens luttant pour l’avènement de la démocratie sans contrevérité des urnes au Togo.
Il n’en fut rien. Encore des entourloupettes et des promesses qui n’engagent pas ceux qui les formulent mais seulement ceux qui les croient, pour finalement ne pas libérer les citoyens togolais injustement incarcérés qui croupissent dans les prisons nauséabondes du Togo, notamment ceux de NUBUEKE, du PNP, et de simples citoyens, etc.
Qui met en prison ceux de la mouvance présidentielle et du système militaro-civil RPT/UNIR qui ont commis de graves exactions, des assassinats, des kidnappings en s’adjoignant des milices, souvent étrangères, dont les crimes et délits restent impunis à ce jour ? Les facilitateurs-médiateurs semblent avoir oublié ce point afin d’être en conformité avec le « politiquement correct » et la « langue de bois ». Le problème est que cela arrange toujours celui qui est au pouvoir et dont l’abus de pouvoir est passé sous silence.
9. L’Allemagne continue de croire au Mensonge d’Etat de Faure Gnassingbé ?
Le Représentant personnel au Togo de Mme Angela Merkel, la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne à savoir l’Ambassadeur allemand, Christoph Sanders, a jugé utile d’aider à faire sa contribution dans la résolution de la crise togolaise. Sa proposition se résume à ce que le peuple togolais se résigne à aller aux élections sans réformes préalables et surtout permette à Faure Gnassingbé de défendre son bilan en 2020. La naïveté ne peut expliquer une telle méconnaissance des multiples exactions et impunités du régime militaro-civil et la contrevérité des urnes érigée en mode de gouvernance pour empêcher l’alternance au Togo. La lettre ouverte du Front Citoyen Togo Debout (FCTD) représentant la voix de la société civile au Togo sous la coordination du Professeur David Ekoué Dosseh mérite d’être relue.
L’image que cet ambassadeur donne de l’Allemagne au Togo rappelle les sombres pages de l’Histoire allemande face aux combattants de la liberté et de la démocratie.
L’ambassadeur allemand qui propose qu’il y ait des élections au Togo, devrait rappeler à sa chancelière, Mme Angela Merkel, qu’elle aussi a cru que Faure Gnassingbé avait promis de respecter scrupuleusement la Constitution originelle de 1992 adoptée par le Peuple togolais. C’est d’ailleurs sur la base de ce mensonge d’Etat et à ce titre que Faure Gnassingbé avait été reçu en Allemagne par le passé. Est-ce les rapports tronqués des chancelleries occidentales sur la situation du Togo qui ont trompé Mme la Chancelière allemande sur la véritable situation de la démocratie au Togo ? Assurément !
Depuis ce mensonge d’Etat, qu’a fait concrètement l’Allemagne pour faire avancer la cause de la vérité des urnes au Togo ? Rien d’autre que de faciliter le maintien du statu quo ! Est-ce qu’en Allemagne, le système politique est fondé sur la brutalité, l’emprisonnement de ceux qui manifestent pour l’avènement de la démocratie, l’autocratie, l’arbitraire et/ou l’impunité ? Est-ce qu’en Allemagne, le vote se fait avec des fichiers électoraux falsifiés et incomplets, une commission électorale partiale, une cour constitutionnelle à la solde du pouvoir en place, une cour des comptes qui ne rend jamais de comptes à la population, une diaspora qui est interdit de voter et enfin des démocrates qui sont tués, brutalisés, blessés et réduits au silence ? La réponse est non !
10. Élections au Togo : L’Alignement sur l’ambassadeur d’Allemagne au Togo ?
Alors, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, un peu de retenue et de sagesse sinon on devra rappeler au Peuple togolais, qu’il n’y a pas de leçon à recevoir d’une Allemagne qui s’est singularisée par un programme d’extermination des Noirs lors de la conquête de la Namibie par les troupes coloniales allemandes entre 1884 et 1911. Plus de 80 % des autochtones à savoir les peuples Héréros et Namas et leurs familles qui luttaient pour leur liberté et une décolonisation furent massacrés sous les ordres du sanguinaire représentant de l’Allemagne, Lothar von Trotha, le premier génocidaire du 20e siècle en Afrique, évènement précurseur de la Shoah contre le peuple Juif par Hitler dans les années 1940. Au cas où ce fait disparaîtrait de la mémoire collective, ces faits furent consignés en 1917 dans le rapport d’un juge britannique Mr Thomas O’Reilly pour son Gouvernement et intitulé « The Blue Book ».
Tout ce petit monde des chancelleries et des cercles dirigeants africains et occidentaux doit savoir que le temps de la langue de bois, les fausses « obligations de réserve », des fausses non-interventions dans les affaires intérieures d’un pays, bref les fausse-promesses, est révolu. La défense de leurs intérêts passe quasi-systématiquement par le soutien au statu quo, fusse-t-il le soutien à un autocrate à la tête d’une gouvernance fondé sur l’abus de pouvoir et des droits les plus élémentaires. Le peuple togolais est en colère mais reste conscient en cherchant à préserver le futur. Alors, quand est-ce que l’Allemagne par la voix de son Ambassadeur au Togo se lèvera pour exiger la libération des prisonniers politiques notamment ceux de Nubueke, etc. Non, il est question de « chasser » les migrants africains et donc Togolais y compris ceux qui sont en situation illégale au lieu de comprendre que la cause première des migrations vers l’Europe est la destruction par cette dernière d’une Afrique où il fait bon vivre.
Alors, de grâce, chassez d’abord les autocrates et dictateurs africains d’Afrique au lieu de les soutenir et les migrants africains, et togolais en particulier en Allemagne rentreront chez eux. Mais est-ce que veut le patronat allemand qui tire les ficelles avec les passeurs qui naviguent en eaux nauséabondes ? L’Allemagne peut avec la France convoquer une série de conférences sur la migration circulaire et aider à stopper les conséquences de la crise migratoire, dont la responsabilité première demeure les Occidentaux qui déclenchent des guerres inutiles sur le sol non occidental pour mieux vendre leurs armes de destruction massive. Où sont les valeurs et les principes qui ont fait la Grande Allemagne d’antan ?
Aussi, le peuple togolais est appelé à ne pas suivre la position de l’Ambassadeur allemand au Togo. Il n’y aura pas d’élections au Togo avec Faure Gnassingbé et son système au pouvoir. Il n’y aura plus d’élections au Togo fondée sur la contrevérité des urnes ! Il n’y aura plus d’élections qui maintiennent le statu quo. N’en déplaise à l’Allemagne, la France, les Occidentaux en général, la CEDEAO et même les chefs d’Etat africains rassemblés au sein de l’Union africaine. Le peuple togolais poursuivra son marathon démocratique. L’insurrection populaire et pacifique finira par payer. C’est un combat pour le liberté, l’indépendance, la prospérité inclusive et le mieux-être de chaque citoyen togolais.
11. Recommandations du Cvu-Togo-Diaspora
Le Peuple togolais doit retrouver son sursaut de dignité en relançant sa lutte pour mettre fin au système cinquantenaire du régime militaro-civil de Faure Gnassingbé par :
11.1. La libération sans condition de tous les prisonniers politiques et un budget pour soigner les conséquences des mauvais traitements et la perte de revenus ;
11.2. La relance d’une manifestation nationale y compris dans la Diaspora pour montrer sa détermination à poursuivre la voie de l’insurrection populaire pacifique ;
11.3. L’élaboration d’un programme pour l’avenir du Togo (PAT), un programme devant être élaboré par une équipe d’experts togolais et par des modalités de diffusion, prendre en compte l’ensemble des propositions du citoyen togolais qui souhaite un avenir du Togo différent de celui de Faure Gnassingbé et ses sbires, mais aussi de certains dirigeants de partis politiques togolais proches ou éloignés du pouvoir qui ne conçoivent l’avenir du Togo que par un « changement d’individus » à la tête de l’Etat. Cette dernière option serait la pire pour le Peuple togolais, car il n’est pas assuré qu’elle engagerait le Togo sur une voie réellement démocratique ;
11.4. Le refus de croire qu’une transition sans programme pour l’avenir du Togo se fera par magie. Sans programme fondant un nouveau contrat de confiance avec le Peuple togolais, l’avenir du Togo risque d’être une aventure entre improvisation et inefficacité. Cet avenir doit donc s’écrire avec une autre équipe que celle de Faure Gnassingbé. Actuellement, ce n’est pas ce que veut la CEDEAO qui tend à privilégier son propre point de vue bien éloigné des exigences du Peuple togolais ;
11.5. La mise en place d’une commission spéciale mandatée par la CEDEAO et composée d’experts indépendants de la société civile et de la Diaspora plurielle et indépendante afin de rendre compte aux populations togolaises et internationales sur les avancements réels sur le terrain dans l’application des décisions acceptées d’un commun accord par les protagonistes de la crise togolaise.
Au final, la CEDEAO doit savoir qu’elle est à l’origine de la crise politique togolaise notamment par le fait que l’ex-Président de l’Union africaine et l’ex-Président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, s’est laissé rouler dans la farine de manioc en croyant aux promesses de Faure Gnassingbé et son système militaro-civil. Ces derniers avaient promis, à l’époque et en catimini, de respecter scrupuleusement la Constitution originelle de 1992 acceptée par le Peuple togolais, à savoir : « En aucun cas nul ne peut exercer deux mandats présidentiels au Togo ».
Alors il est urgent que la CEDEAO cesse de se complaire dans un « entre soi » de « remerciements », de « félicitations » mutuelles, de « positions de fausse neutralité », pour enfin permettre, par des actes concrets, de rétablir la vérité des urnes au Togo. Au passage, que la CEDEAO n’oublie pas d’annoncer les sanctions éventuelles contre la Guinée et la Côte d’Ivoire en cas de passage en force pour une troisième mandat présidentiel sur la base d’une modification intempestive de la Constitution en vigueur.
Après tout au Togo, la CEDEAO n’a jamais pris une décision en faveur du Peuple togolais, au contraire ! C’est la CEDEAO qui a feint de ne pas voir la contrevérité des urnes au Togo, en 2005, 2010 et 2015… Alors pourquoi ce serait différent pour 2020 ou pour toutes élections intermédiaires ? YEA.
29 juin 2018.
Dr Yves Ekoué Amaïzo
Coordonnateur général
Collectif pour la Vérité des Urnes.
CVU-Togo-Diaspora. Une association de fait financièrement indépendante et politiquement libre.
www.cvu-togo-diaspora.org
[email protected]
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