« L’impuissance de l’intelligence fait courir à l’homme le risque de tout perdre ». Dans ses Mémoires de guerre, Charles de GAULLE souligne le rôle crucial des leaders dans un pays. Ce sont eux qui impriment aux nations les orientations et la clairvoyance aux peuples à fonder leurs choix, à aller dans la direction des grandes espérances et à canaliser les aspirations les plus légitimes et les plus intimes qu’expriment les populations. Les valeurs défendues par des leaders ouvrent aux peuples le chemin de la réussite qui élève les républiques.
Personne ne peut nous dire pour quelles valeurs Faure GNASSINGBE a pris le pouvoir et quelles sont les graines semées dans l’esprit des Togolais pour refonder leur histoire si tumultueuse, si troublée de crimes. L’abaissement politique du père de l’armée clanique au Togo et ses menaces de guerre civile qui ont chauffé l’imaginaire du « Timonier national » en trente-huit ans de règne du superflu ne sont non plus d’aucun repère historique pour réactiver le sens de la République.
L’apathie de citoyenneté fort ankylosante pour nos élections où l’absentation se célèbre dans les centres de vote est la preuve du désintérêt populaire de la politique et de la solidarité nationale. Le cachet du dégoût est sonore dans nos consultations électorales parce que l’avis du citoyen sur la gouvernance semble ne plus servir à rien dans ce remplissage rebutant des échéances boîteuses, tronquées de confirmation d’un règne bavant d’inertie, de rapine et d’ingéniosité creuse.
Le quart de nos populations qui résiste au défaitisme, à la misère politico-électorale se manifeste dans nos bureaux de vote et en situation de météore pour donner un fouet à la condition humaine dans ce pays incliné de déconstruction, d’une éducation morne et d’une déconfiture du système de santé…
La résidence de la misère n’a fait qu’affaisser notre peuple où la grande majorité en situation de fragilité devient la proie facile d’un règne dynastique à haut débit d’achat de consciences, de corruption, de propagande qui embarquent les crédules et les esprits tordus au royaume des déficits du sens, de l’élégance intellectuelle, éthique, civique, morale. Au cœur de nos cités de la connaissance, les médiocres supérieurs affichent leur filiation politico-ésotérique pour parrainer des grades sans valeur.
Mais où va la République des faussaires, du parjure, des forfaitures avec ses brigands d’intellectuels et ses âmes qui ont tourné le dos à la concorde civil, à l’éthique de responsabilité?
1) Des cervelles ésotéro-mercantiliste de la misère politique
Dans un pays où l’intelligentsia est absente du débat politique, de la question sociale, de la défense des droits des citoyens, il faut être certain que ceux qui sont supposés être des formateurs, d’un cursus universitaire honorable ont vendu leurs âmes à de minables brutaux avec qui ils se lient pour une course de partage de la rapine. L’avidité du gain corrompt les esprits qui se convertissent en de sales troubadours et en des propagandistes dégoûtants.
La force de discernement inclinée à l’assujettissement perd les prémisses de la logique et du bon sens pour s’assimiler à un paralogisme de légèreté ahurissante qui avilit la pensée, son auteur.
Les lettrés, les diplômés et les érudits qui ont le courage de l’exercice de raison sur les questions d’actualité de leur pays et du monde et qui, de leur perspicacité, apportent des solutions innovantes dans la charité de l’effort ont un profil d’intellectuels. On en trouve au Togo, fort heureusement encore quelque rares intellectuels dont le courage et la bonne conscience n’échappent nullement à l’appréciation fortifiée des nationaux. Ce noyau de référence intellectuelle porte le mouvement citoyen Togo-Debout pour mettre en fond sonore les réclamations légitimes de nos concitoyens et leurs droits à disposer de leurs choix, de leurs votes.
Mais, les lettrés, les diplômés de réflexes « anencéphalo-primitivistes » sont trop nombreux dans leur course folle à l’enrichissement facile en se mettant au service des tortionnaires et des seigneurs de pacotille qui se trempent dans le sang de pauvres citoyens sans défense. Quand l’intelligence n’est pas au service du bien et que le don reçu de la providence n’assure aucun profit aux autres, on ne sert à rien dans la solidarité humaine, ni dans la diachronie, ni dans la synchronie des devoirs attachés à notre condition d’homme.
Les « intellectuels » togolais d’un esprit miséreux se révèlent honteusement à la face du monde. Leur personnalité trouble vient de leur histoire personnelle. La psychanalyse freudienne nous apprend que rien ne surgit du mental de l’homme par hasard. Quand on voit cet homme si exhibitionniste avec sa singulière parution: L’Afrique est malade de ses dirigeants servir mordicus le régime des crimes et parjures, on sait qu’il n’est pas du tout sincère avec lui-même. On ne joue pas la comédie de l’intellectualisme bien longtemps sans se laisser découvrir dans des monstruosités décourageantes. La honte est au-delà de nos frontières quand le CAMES sanctionne Robert DUSSEY pour plagiat. La sénégalaise Mariama BÂ avait-elle raison d’écrire dans Une si longue lettre : « L’appétit de vivre tue la dignité de vivre » ?
En Allemagne, la même accusation de plagiat de thèse contre un jeune leader politique a obligé le peuple à demander son retrait du gouvernement pour absence d’exemplarité. Angela MERKEL s’est précipitée pour le mettre à l’écart et à la disposition de la justice pour usurpation de connaissance.
Ici, le régime recrute pour ses services de sombres intellectuels capables de falsifier les grades universitaires, d’en accorder à des protégés sans mérite. Voilà ce de quoi le Président de l’Université de Lomé est accusé par le CAMES. Il en a pris un vrai soufflet disciplinaire d’une suspension de l’ordre des sommités de validation des décisions et grades du monde de la connaissance. Peut-être le fanatique Docteur de l’UFC, avocat des causes perdues et des contorsions exhumera-t-il de son imagination fétide une haine viscérale du CAMES contre son bienfaiteur de Président de l’Université de Lomé. Ferdinand Adama KPODAR est du même lot des faussaires de grades universitaires On voit bien que le pourrisseur de la cité du savoir fait ses petits dans une contagieuse petitesse d’esprit. Quand on aide les politiques à tricher, à voler, on ne peut jamais être d’une bonne moralité. Les farceurs du mercantilisme politico-intellectuel n’ont que de la valeur marchande à faire valoir partout où ils se trouvent. Ces prétendus intellectuels qui sont uniquement dans le circuit de la marchandise se couvrent d’une fange que toute l’eau de la mer souffrirait à laver. Henri LA CORDIAIRE disait à juste titre dans ses Pensées : « Partout où l’homme veut se vendre, il trouve des acheteurs ». Seulement, les vendeurs doivent en assumer les conséquences entières de leur choix d’ignominie.
2) Un brouillon de bassesses d’un Etat de la misère.
Dans un pays ou les universitaires se pourrissent dans la misère du gain facile, leur apparentements idéologiques, politiques les privent de tous soupçons d’éthique. La gloire à n’importe quel prix appauvrit l’esprit. Ceux qui veulent conserver le pouvoir et qui n’en ont aucun mérite ravalent tous ceux qu’ils embarquent pour être leurs auxiliaires ou plutôt leurs bêtes de somme au niveau de leurs trafics, de leurs transgressions grotesques et de leur étage inférieur de saccages de l’humanité.
Tous les bourreaux du monde ne changent jamais de peau, de méthode ni d’instinct. Ils ne savent rien construire que les amitiés de néantisation. Ceux qui jouent à leur jeu l’apprennent à leurs dépens. L’état de notre pays par rapport aux ressources dont nous disposons est révoltant surtout que Faure Gnassingbé avoue que le mal social du Togo vient de la prédation de nos richesses par sa minorité qui en a fait main basse. L’entretien de la misère sociale favorise l’achat de consciences d’un peuple en grande fragilité. Nos compatriotes sans grande foi ni de contenance éthique succombent à la corruption institutionnalisée pour un soutien électoral à ceux qui vivent de notre sang.
Les allures de nos consultations populaires aux heurts et aux falsifications multiformes couplées d’une délinquance électoro-judiciaire illustrent les bassesses politiques d’une proportion à gonfler la responsabilité civile de nos concitoyens à combattre le remplissage électoral qui n’est d’aucun relent de bon sens.
Même quand ce régime, par des mitraillages fait tomber de pauvres togolais qui protestent contre la fraude électorale, les supposées intelligences de délicatesse et qui se font appeler intellectuels sont rares à se mobiliser contrer la barbarie étatique, les crimes de sang. Ces intellectuels du silence sont ceux qui courent après l’argent du crime. Ils vivent de leur calcul macabre, de leur mauvaise conscience jusqu’à ce qu’ils ne tombent pieds joints dans le traquenard de leur esprit de profit. Montesquieu disait dans Mes pensées : « Quand on court après l’argent, on attrape la sottise ».
Une République est une chose très sérieuse, parce qu’il s’agit de la vie de millions de personnes à préserver, à chérir, à protéger, à rendre heureuse ou tout au moins acceptable dans la jouissance primaire des ressources dont la terre de soutien à la concorde nationale est pourvue. L’ambition personnelle ne rend dans ses pratiques, dans ses méthodes et dans ses objectifs jamais les hommes heureux. Raoul Foleraux disait à ce sujet, « On ne peut pas être heureux tout seul ».
La faiblesse d’esprit rend les hommes méchants et l’ambition dont ils n’ont pas le mérite les achève dans leur condition d’homme. Il n’y a que la misère d’esprit qui conduit les gens à croire qu’ils peuvent s’élever à l’ombre d’un régime infanticide aux crimes économiques, de masse et électoraux. Un pouvoir qui ne se préoccupe nullement de la formation de ses jeunes ni de la santé de ses populations est dans des aberrations insurmontables et ne peut recevoir l’aval des gens de bonne conscience, de bonne moralité et de grands progrès.
Dans nos valeurs distendues, rompues, inexistantes, nous sommes dans une chute. Elle emporte les faibles d’esprit, les miséreux qui croient à la fortune, à la gloire sans la vertu. Bossuet nous éclaire tous dans son Oraison funèbre du Prince de Condé : « Dans les grandes actions, il faut uniquement songer à bien faire, et laisser venir la gloire après la vertu ».
Source : L’Alternative
27Avril.com