Togo : une médiation ghanéenne pour calmer le jeu

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Un émissaire du président ghanéen a rencontré mardi, à Lomé, les principaux leaders politiques togolais. Une rencontre qui a permis aux acteurs de dessiner les contours du dialogue annoncé entre pouvoir et opposition.

L’arrivée à Lomé, le 14 novembre, du ministre ghanéen de la Sécurité a été tenue secrète jusqu’au dernier moment. Pour rencontrer Albert Kan-Dapaah, des représentants du parti au pouvoir et une délégation de la coalition formée par 14 partis politiques de l’opposition, à l’origine du mouvement de contestation qui agite le pays depuis bientôt trois mois, se sont succédé dans un grand hôtel de la capitale au cours de ce qu’on pourrait appeler une réunion préparatoire au dialogue.

« Nous croyons que le temps est désormais propice au démarrage d’un dialogue entre les deux parties », a indiqué l’envoyé spécial du président Nana Akufo-Addo. Ce dernier a également confié à la presse avoir discuté avec les différents protagonistes des contours du dialogue annoncé par le gouvernement le 6 novembre dernier.

De son côté, le chef de file de l’opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre, a expliqué avoir fait des « propositions » à l’émissaire ghanéen, qui doit à présent les soumettre à la partie adverse.

Préalables

Début novembre, le gouvernement annonçait une série de mesures pour décrisper la situation, en vue d’un dialogue. Des mesures timidement accueillies par l’opposition, qui en attend plus de ses interlocuteurs.

Jean-Pierre Fabre a notamment réclamé la libération de toutes les personnes arrêtées en marge des récentes manifestations de la coalition de l’opposition et celles des détenus dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara.

Mandaté – selon Albert Kan-Dapaah – par ses pairs de la sous-région pour tenter une médiation, Nana Akufo-Addo a effectué un déplacement éclair à Lomé le 5 novembre pour, selon les indiscrétions, présenter à son homologue togolais les premières revendications des leaders de l’opposition, reçus quelques jours plus tôt à Accra.

Cette mission semble porter ses fruits. La coalition a en effet réduit à trois le nombre de jours de manifestations prévues cette semaine. Elle ne marchera donc que les 16, 17 et 18 novembre, et surtout n’organisera pas de manifestations dans le nord du pays, notamment à Sokodé, « pour des raisons sécuritaires ».

Pour rappel, le gouvernement  a estimé qu’il n’était pas raisonnable de manifester dans cette ville où des armes arrachées à des militaires seraient toujours en circulation.

De son côté, l’opposition appelle la communauté internationale à mettre en place « une commission d’enquête internationale sur les crimes qui se produisent au Togo depuis plusieurs mois ».

Jeune Afrique