Un véhicule de la Police nationale de retour de mission de confiscation de carburant frelaté dénommée « opération Entonnoir » a pris feu ce matin dans la zone portuaire non loin de la société de fabrication e produits laitiers FAN MILK à Lomé.
La fourgonnette de la police qui transportait de bidons du carburant saisis auprès des jeunes vendeurs de ces produits illicites dans les banlieues Est de la capitale, Lomé, est partie en fumée au moment. Les agents étaient assis sur les bidons d’essence dans le véhicule au moment où celui-ci a pris feu. Ils se sont sauvés précipitamment avant que le réservoir de la fourgonnette ne s’explose. Heureusement, seul véhicule et les produits qu’il transportait étaient partis en fumés. Les passants ont assisté impuissants à la scène qui se déroulait dans leurs yeux.
La population doit-t-elle en rire ou en pleurer quand on se rappelle des dégâts causés par les corps habillés dans leur recherche des jeunes qui commercialisent ce produit frelaté, « boudè », dans les quartiers à Lomé et à l’intérieur du pays ? Comment peut-on comprendre que les agents outillés qui sont sensés être intelligents puissent saisir des bidons de carburant, les stocker dans une fourgonnette et prendre plaisir de s’assoir sur les mêmes bidons dans le même véhicule ? Chacun pourra répondre à ces interrogations.
Seulement, on se rappelle des affrontements qui se sont déroulés il y a quelques semaines à Aného ( préfecture des Lacs) entre les corps habillés et ces jeunes vendeurs d’essence frelatée, des affrontements qui avaient occasionné des blessés graves et des dégâts considérables dans la localité. En 2015, la même opération « Entonnoir » a conduit au décès d’un jeune apprentidans la même préfecture des Lacs dans les mêmes circonstances, au moment où les jeunes du milieu qui n’ont que ce boulot pour leur survie se sont opposés à la saisi d’une de leur cargaison de « boudè ».
A Lomé, c’est devenu monnaie courante, la course poursuite entre les vendeurs de carburants frelatés et les corps habillés appuyés par moment par certains gros bras, accompagnés de jets de gaz lacrymogènes qui provoquent parfois des incendies et font des victimes sans que le pouvoir ne sanctionne les auteurs de ces crimes. Même les innoncents passagers transportés sont confondus avec les vendeurs du carburant frelaté et sont traité comme tel. Les exemples sont lésion.
Au Togo, la lutte contre la commercialisation du carburant frelaté est menée sans ambages mais au même moment le pouvoir ne mesure pas la situation de pénurie de carburant à laquelle les populations sont confrontées dans les grandes villes et les hameaux les plus reculés. Bon nombre des localités manquent de station d’essence réglementaire. Même certains corps habillés et certaines autorités utilisent le carburant frelaté pour véhicules et/ou groupes électrogènes lorsqu’ils sont en déplacement chez eux dans leur village.
Comme le ridicule ne tue pas, on navigue à vue sans prendre de véritable mésure pour corriger cette situation qui est aussi un gagne pain pour des jeunes sans emploi, qui vivent de ces activités .
Au Bénin voisin, des dispositions ont été prises par les dirigeants pour éviter de courir derrière les jeunes vendeurs de « Boudè », carburant frelaté comme des petits gibiers dans les rues du pays. Mieux, ces vendeurs ont été formés par l’État sur les risques de ce commerce de ces produits très inflammables et aussi sur les moyens de les conserver correctement afin d’éviter des incendies. Vendre du « boudè » est un gagne pain incontournable et inéluctable à l’heure actuelle pour certains dans ce pays.
Si les mêmes dispositions sont prises ici au Togo, on pourrait éviter de genres d’ accidents et des drames au quortidien, et faire l’économie des dégâts et des pertes de vies humaines causés par cette opération « Entonnoir » qui, au délà du fait profier à certains hauts gradés de l’armée et des responsables dans le ministère concerné.
Source : [04/01/2016] Togovisions
(Édité, 27avril.com)
27Avril.com