Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), soucieux de la qualité de l’éducation à la base a bien voulu accorder au Togo un financement destiné à la formation des enseignants du primaire sur les méthodes actives. L’école togolaise, à défaut d’imiter le bon modèle, ne peut prétendre s’élever au-dessus du médiocre, le gouvernement en est bien conscient et accorde à sa juste valeur l’importance de ces appuis de partenaires de l’éducation qui lui viennent constamment en aide.
Malheureusement, il ne se passe une seule occasion où certains maillons de la chaîne impliquée dans la gestion des fonds alloués à ces genres de projets ne s’activent à tirer tous les efforts des partenaires de l’éducation vers le bas. La corruption, le vol et les malversations financières de tous genres dans les secteurs de la vie nationale ont décidément atteint leur paroxysme.
Le projet de formation dont il est question ici consiste à outiller les enseignants du primaire de la région des Savanes sur les méthodes actives. Selon nos sources d’information, après une première phase de cette formation qui a déjà eu lieu l’année dernière, une seconde phase regroupe à Dapaong les enseignants de ladite ville aussi bien que ceux de Tandjouaré, Cinkassé, Kpandjal, Oti Nord et Oti Sud. Parmi les écoles sélectionnées, figurent celles parrainées par le projet ‘’Ecole Ami des Enfants’’.
Le plan d’escroquerie en préparation
Suite à nos divers recoupements et investigations, il ressort qu’au total, 268 enseignants dont 120 représentant les ‘’Ecoles Amies des Enfants’’ participent à cette formation qui se tient à Dapaong. D’après nos sources, une trentaine de participants résident dans la ville de Dapaong et tout le reste vient des autres préfectures et localités environnantes. La formation dure trois semaines et tous les participants sont payés à raison de 20.000 francs par jour, sauf ceux résidant dans la ville de Dapaong qui sont payés à 5000 francs par jour. Voilà les picaillons qui font saliver certains responsables chargés de l’organisation dans le cadre de cette formation. Il est en effet demandé à chaque participant dans un premier temps de cotiser 5000 francs avant le début de la formation.
L’autre contrat beaucoup plus curieux réside dans le fait qu’on oblige chaque enseignant sélectionné pour la formation de signer un engagement dans lequel le participant accepte verser 50.000 francs aux termes des travaux aux commanditaires de la magouille organisée. Joint au téléphone, le Directeur des études de l’ENI de Dapaong, M Adanglo Koami a dans un premier temps nié la véracité d’une telle information avant de revenir plus tard reconnaître les faits. Selon ce dernier, au cours d’une réunion, tous ces engagements ont été proposés aux enseignants à former, mais rien ne serait encore définitivement arrêté. Il nous a été indiqué que M. Adanglo Koami serait au service de l’inspecteur IEPP Tone Ouest/Est, M Sallah.
Le point focal UNICEF à la DRE Savanes, Mme LENE Mélanie, pour sa part, nous a surpris par son attitude agressive au téléphone, refusant de donner tout renseignement relatif aux critères de sélection et au nombre de participants, ce qui cache mal son implication dans cette escroquerie bien planifiée.
Pris de court, certaines personnalités contactées lors de nos investigations ont, dans leurs tentatives d’intimidation, fait recourt à un quidam qui se fait passer pour la gendarmerie de la ville de Dapaong. Ce dernier, après des tentatives de menaces et d’intimidations sans succès, promet de retrouver dès le lundi, 13 août le journaliste qui a osé mener, la veille, des enquêtes auprès de Mme LENE Mélanie, point focal UNICEF à la DRE Savanes, auprès du Directeur Régional en personne et de la conseillère pédagogique, Mme Yaomonte.
Chose curieuse, le ministère des Enseignements primaire et secondaire et de la Formation professionnelle n’est aucunement informé de tout ce qui se trame dans le cadre de cette formation.
Mais aux dernières nouvelles, nous apprenons que les auteurs de cette escroquerie en préparation courent déjà dans tous les sens ce lundi matin pour faire annuler les engagements frauduleux, suite aux investigations du journaliste et à l’interpellation du ministre Komi Tchakpele qui n’a été informé de toutes ces magouilles que tardivement.
Joachin Sonoukou
27Avril.com