Un nouveau regroupement politique vient de voir le jour au Togo. Il s’agit du Groupe des Centristes comprenant, pour l’instant, trois partis politiques à savoir le NET, la CPP et le PDP. Ce mouvement politique qui regrette la bipolarisation de la scène politique togolaise et la radicalisation des positions depuis le déclenchement de la crise actuelle le 19 août 2017 estime que le dialogue reste la seule voie de sortie de crise. Le regroupement dont les activités sont coordonnées par Francis Ekon, le président de la CPP, est toujours ouvert à d’autres partis politiques. En conférence de presse vendredi, il a formulé trois recommandations aussi bien au pouvoir de Faure Gnassingbé qu’à la coalition des 14 partis politiques de l’opposition.
Dans un mémorandum lu au cours de la rencontre avec la presse, le Groupe des Centristes a noté que la crise politique togolaise est aussi vielle que l’expérience démocratique. Une crise qui débouche très souvent sur les excès de violences avec à la clé des morts, des blessés et des départs en exil surtout en période électoral. La crise en cours depuis le 19 août 2017 ne fait l’exception.
Les partis membres de ce nouveau regroupement politiques regrette la bipolarisation extrême constatée de la classe politique avec d’une part le régime UNIR et d’autre part la Coalition des 14 partis politiques. Ils dénoncent également les positions extrêmes qui se manifestent du côté de la coalition par l’exigence du retour à la Constitution de 1992 et du côté du pouvoir par la volonté d’organiser un référendum pour modifier la constitution.
Même la facilitation ghanéenne et guinéenne et les efforts personnels du président ghanéen, Nana Akufo-Addo ont du mal à rapprocher les deux positions, le Groupe des Centristes après analyse de la situation affirme que le dialogue, avec un esprit consensuel et patriotique, reste le seul remède à la crise sociopolitique actuelle.
Et tenant compte des mécanismes de révision de la constitution togolaise et de l’histoire du Togo, le regroupement estime, en guise de sa première recommandation, que le retour à la Constitution de 1992 est sources d’autant de conflits que le maintien de l’actuelle constitution en l’Etat.
« Il nous apparaît qu’une nouvelle constitution conservant les fondamentaux de la Constitution originelle de 1992 mais amendée par les apports de tous les bords politiques et particulièrement par les travaux du HCRRUN sur les réformes politiques, peut davantage réconcilier les togolais », propose les partis centristes dans le mémorandum lu par son Secrétaire, Gerry Taama, le président du NET.
Le NET, la CPP et le PDP ne cachent pas non plus leur préoccupation quant à la longévité au pouvoir. Ces partis indique la question reste une préoccupation pour tous les togolais.
Toutefois, et comme 2e recommandation, ce regroupement pense que la question de la candidature ou non de l’actuel président, qui est dans son 3e mandat, aux prochaines élections présidentielles devrait faire l’objet d’un accord politique séparé des questions constitutionnelles et du cadre électoral.
En ce qui concerne sa 3e recommandation, le Groupe des centristes évoque également l’amélioration du cadre électoral qui est d’une importance capitale et qui devrait, à son avis, être le premier point à discuter au cours de n’importe quelle rencontre concernant la crise togolaise.
« Le contentieux électoral est la principale cause des violences survenues au Togo au cours des 27 dernières années », relève l’organisation.
Le Groupe des partis centristes précise que les réformes électorales et constitutionnelles sont si importantes pour le Togo qu’aucun autre argument ne saurait justifier leur ajournement.
Les centristes togolais visent à faire entendre dans le débat politique, le courant centriste et dans la mesure du possible, le faire émerger au parlement. Le groupe regroupe les partis politiques se réclamant du centriste. Il est ouvert à tous les partis qui veulent y adhérer.
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