En réaction à la mort par balle d’un homme d’une trentaine d’années lors d’une manifestation réprimée à Lomé mardi 28 février par les forces de sécurité, dont l’armée, François Patuel, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest francophone a déclaré :
«Il est inadmissible que l’armée soit encore déployée au Togo pour réprimer des manifestations. Les autorités doivent immédiatement diligenter une enquête indépendante et impartiale pour identifier les auteurs présumés de la mort par balle de cet homme, et les présenter devant un tribunal ordinaire afin qu’ils soient jugés au cours d’un procès équitable.»
«Le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques est inacceptable et les autorités doivent de toute urgence prendre des mesures pour contrôler l’usage de la force par les forces de sécurité et interdire l’intervention de militaires pour encadrer des manifestations. »
« Elles doivent aussi annoncer clairement et publiquement que le recours excessif à la force ne saurait être toléré et que le droit à la liberté de réunion pacifique sera protégé. »
Complément d’information
A la suite de l’augmentation des prix des produits pétroliers, une manifestation spontanée a eu lieu mercredi 28 février à Lomé, la capitale togolaise. Des témoins oculaires ont déclaré que les forces de sécurité, dont l’armée, sont intervenues à coup de bâton, de cordelettes, de grenades lacrymogènes et de tirs à balles réelles pour disperser les manifestants.
Selon les informations obtenues par Amnesty International, les manifestations étaient pacifiques jusqu’à ce que les forces de sécurité aient recours à la force pour disperser la foule. Au moins deux voitures dont un bus auraient été brûlées dans le cadre de ces manifestations.
Le gouvernement a confirmé dans la soirée du 28 février, la mort d’une personne par balle. Selon des sources médicales, plusieurs personnes ont été blessées, dont au moins une par balle. Ce matin, des voitures de l’armée étaient encore visibles dans les rues de Lomé.
Au Togo, les forces de sécurité ont régulièrement recours à une force excessive face à des manifestants pacifiques. Le 25 février, aux moins deux personnes ont été blessées lors d’une manifestation pacifique organisée pour demander la réouverture de la station radio CityFM et la chaine télévisée La Chaine du Futurs.
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