Un chef de l’état est au service du peuple qui le nourrit et le blanchit. Il n’est pas un entrepreneur privé pour faire ce qu’il veut et quand il veut. Les moyens financiers mis à sa disposition le sont pour la mission qui lui est confiée ; c’est pourquoi rendre compte de tout ce qu’il fait, doit être la devise de tout chef de l’état ou président de la République.
C’est pourquoi dans tous les pays qui se respectent et où les dirigeants respectent leurs peuples, les populations sont informées en avance de tous les déplacements de leurs premiers responsables politiques. Le jour, l’heure, le lieu et le motif du déplacement sont communiqués par les services compétents ; et c’est ce qui permet à la presse audiovisuelle, écrite et radiophonique de s’apprêter en envoyant leurs reporters selon l’importance de Évènement. Chez nous au Togo la confusion quant aux droits et devoirs du chef de l’état est telle que personne ne sait plus dans quel système politique nous vivons. Sommes-nous en république ? S’agit-il d’un royaume ? Ou bien avons-nous affaire à un système politique tellement bizarre auquel les experts devraient chercher une définition ?
Jamais un régime politique aussi dictatorial soit-il, à travers le monde, n’a eu du mépris pour son peuple comme nous le vivons au Togo. La corruption à grande échelle, les nombreuses violations des droits de l’homme avec leur corolaire d’impunité garantie sont devenues une deuxième nature pour ceux qui prétendent nous diriger, au point que la gouvernance politique au Togo est devenue une véritable mafia qui ne profite qu’à une minorité au détriment du plus grand nombre. En dehors de Faure Gnassingbé qui, apparemment, n’aurait de comptes rendre à personne de tout ce qu’il fait, il y a le gouvernement composé de personnalités qui, prises individuellement, sont supposées être des têtes bien faites. Mais le travail du gouvernement, si on peut l’appeler ainsi, est tellement inefficace ou inexistant que le pays tout entier va droit dans le mur sur tous les plans.
Quant à la bande à Madame Yawa Djigbodi Tségan, c’est l’un des plus grands scandales de la gouvernance Gnassingbé. Cette comédie de parlement togolais fait la honte de tous les vrais parlements au monde. Un parlement est fait pour contrôler l’action du gouvernement et non pour jouer le rôle d’une chambre d’enregistrement comme c’est le cas de nos soi-disant députés que personne n’a élus. Nous nous demandons quel travail ils font pour recevoir ces colossales sommes d’argent à la fin de chaque mois. Ont-ils encore un coeur pour voir la misère ambiante de leurs compatriotes autour d’eux, et reconnaître l’inutilité de leur présence en ces lieux?
Si toutes ces dépenses faites pour satisfaire les caprices des uns et des autres au sommet de l’état, si ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir pouvaient reconnaître tous les abus dont ils sont responsables et faire amende honorable, un Togo plus humain, sans exclusion aucune, serait possible sans grands accrocs.
Samari Tchadjobo
Source : 27Avril.com