On était vendredi 26 août 2022, dame Sossou Kouzoahoin, 44 ans, originaire d’Agbozo-Kpédzi, canton de Dagbati dans la Commune Vo3, était dans son champ. Aux environs de 16h30 minutes, elle constate le passage des bœufs dans sa culture. Elle proteste et interpelle les bouviers.
Comme à leur habitude, ils n’ont pas hésité à lui taillader le poignet gauche. La pauvre cultivatrice a été transférée à l’Unité de Soins Périphériques de Dagbati à 17h02 minutes. Huit minutes plus tard, elle a été référée en urgence à l’Hôpital Saint Jean de Dieu d’Afagnan. Admise en soins intensifs, les médecins sur place constatent aussi que cette situation dépasse leur capacité. Depuis samedi 27 août, la malheureuse victime est transférée au CHU Sylvanus Olympio de Lomé-Tokoin. Dans la contrée, émoi, amertume, consternation et révolte sont les sentiments partagés.
On apprendra que deux des quatre bouviers coupables du drame ont été appréhendés par la Gendarmerie de Djrekpo. Mais pour combien de temps ? La question des éleveurs peulhs qui détruisent les cultures et attentent à la vie des agriculteurs devient alarmante. On a souvenance que ces bouviers ont tué un cultivateur dans son champ et blessé sa femme le 14 juillet dernier à Dansoupémé dans le Bas-Mono non loin du lieu du nouveau drame de vendredi. Des cas sont légion à travers le pays. Paradoxalement, ces bouviers bénéficient d’une impunité rampante pour le simple fait que les bétails appartiennent en réalité à des pontes et hauts placés du pays qui influencent toute procédure judiciaire.
Mais au regard de la succession des drames et le sentiment d’abandon éprouvé par les victimes, il y a de gros risque de représailles et de règlements de comptes. Le silence coupable des autorités devant la répétition de cette tragédie est une véritable bombe à retardement.
Une vive réaction proportionnelle du ministre de la Sécurité et de la Protection civile à l’ampleur des dégâts n’est pas moins attendue.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info
Source : 27Avril.com