A l’Union des forces de changement (UFC), le vice-président Elliott Ohin prend de plus en plus de décisions qui l’éloignent des autres membres du Bureau directeur du parti.
Le parti de Gilchristr Olympio n’est pas encore sorti de l’auberge. Pourtant, beaucoup de militants ont imaginé qu’après la tenue d’une réunion (de réconciliation) entre les deux camps rivaux en terre ghanéenne en marge des funérailles d’Elpidio Fernando Kodjo Olympio, petit frère de Gilchrist, décédé à Paris le 5 septembre dernier et inhumé ce 29 octobre à Accra, rien ne sera plus comme avant.
Polémique inutile
En effet, après donc cette rencontre d’Accra, à laquelle participe Elliott Ohin, le deuxième vice-président, la hache de guerre n’est pas enterrée. Alors qu’il est organisé des activités marquant le trentième anniversaire de l’Union des forces de changement, en février dernier, c’est le moment qu’il choisit pour préciser dans ce qu’il appelle une mise au point que l’UFC n’est pas créé en 1992 comme il est dit officiellement.
« C’est, le 27 novembre 1993, que s’est tenue à Lomé, comme l’atteste le courrier envoyé au ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité d’alors feu Combeyvi Georges AGBODJAN, l’Assemblée constitutive de l’UFC », relève-t-il dans sa note ajoutant que « Faisant suite à ce courrier de la déclaration du parti, le ministère va accuser réception et reconnaître officiellement l’UFC le 03 mars 1994. Le Bureau directeur, tient à mettre en garde quiconque continuera par alimenter la confusion. Il considèrera cet acte comme de la défiance et prendra les mesures idoines ».
Or il se fait qu’aucune réunion du bureau directeur ne s’est tenue pour aborder le sujet. De plus, dans son message aux militants et sympathisants dans le cadre de la célébration du trentième anniversaire de l’UFC, le président national insiste sur la date de 1992.
Scandale
Ce jeudi 24 mars à Lomé, l’Assemblée nationale élut les membres de la nouvelle équipe dirigeante de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le groupe parlementaire de l’UFC, en accord avec Gilchrist Olympio, dépose la liste des noms de ses candidats au secrétariat général de l’institution parlementaire comme l’exigent les textes.
Elliot Ohin aussi y fait parvenir la sienne. Le parti à la couleur jaune se retrouve alors avec deux listes différentes, suscitant l’hiralité de certains députés qui n’en croyaient pas à leurs yeux. Finalement, l’Assemblée nationale rejette celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères et vote les deux candidats présentés par le groupe parlementaire.
Démission de Gilchrist Olympio?
Une lettre, dont les membres de l’UFC ne connaissent pas encore l’origine exacte mais soupçonnent qui on peut facilement deviner, circulent sous les manteaux et dans certaines plateformes des réseaux sociaux depuis quelques jours.
Elle aurait été rédigée par Gilchrist Olympio qui y annonce sa démission de son poste du président du Bureau directeur du parti. “Sur requête de ses pairs du Bureau directeur de l’UFC afin de vérifier l’authenticité de cette lettre, Me Jean Claude HOMAWOO s’est entretenu avec le président national, le 17 mars 2022 à 17h:38 en présence de témoins. Il en ressort que le Président National, MOnsieur Gilchrist OlYMPIO, n’est pas l’auteur et n’en est en rien associé à cette prétentue lettre”, clarifie un document interne au parti à la couleur jaune.
Entre-temps, aussi, une lettre, écrite par celui qui déborde d’ambition, selon ses détracteurs, a été adressée au pouvoir en place avec la précision que c’est son auteur qui est désormais le premier responsable de l’UFC.
Mise en demeure
Le nom de l’ancien chef de la diplomatie togolaise est aussi lié à une gestion peu orthodoxe. C’est ce que laisse transparaître une lettre écrite ce 16 mars 2022 et signée des membres élus du Bureau directeur et du président du groupe parlementaire à lui adressée.
Son objet est on ne peut plus clair: “Notre interpellation sur l’application abusive que vous faites des textes statutaires et de votre utilisation opaque de divers fonds”.
Dans la correspondance en question, il lui est non seulement rappelé qu’il n’est pas “habilité” à prendre des décisions en l’absence du président national Gilchrist Olympio mais aussi de justifier un certain nombre de dépenses notamment les traces des 30 millions de FCFA que l’Etat a versés à l’UFC au titre de financement des partis politiques.
Les membres du Bureau directeur, élus en 2010, étaient au départ au nombre de 31. La démission des uns conjugée au décès des autres fait qu’il est réduit aujourd’hui à 12 membres. La plupart de ces derniers demandent qu’un audit valide les différentes dépenses qui seront présentées par celui qui est devenu à la fois “l’ordonnateur des dépenses sur les fonds du parti, le trésorier général par intérim et le caissier” comme le mentionne la lettre citée plus haut.
Toutes nos tentatives pour joindre Elliott Ohin et avoir son avis sur les accusations portées contres lui ont été vaines. Néanmoins, il a des soutiens-certes ils ne sont pas nombreux- au sein du parti qui n’hésitent pas à mouiller le maillot pour lui. Lorsque, il y a deux ans, Dr Ekué Folly Gada, un conseiller spécial de Gilchrist Olympio, accusait leur mentor de “pratique malsaine” au sein du parti, ces derniers rétorquent: “Nous savons aussi qu’il y a de ces individus autour du président à Paris qui s’agitent beaucoup. Nous sommes de ce parti et nous faisons au moins 24 ans à l’UFC. Que ceux qui sont venus la nuit précédente arrêtent de vouloir nous donner des leçons. M. GADA s’il a des ambitions, il est libre de les défendre mais l’UFC n’est un tremplin. L’UFC n’est pas une mare aux canards », futigeait Komi Assogba, ancien Secrétaire d’Etat.
Gilchrist Olympio, 85 ans, saura-t-il trouver la formule idéale pour ramener le calme entre les cadres de son parti afin que se déroule le congrès tant attendu? Si rien n’est fait, l’après président national risque d’être une équation à plusieurs inconnues comme ce qui se passe actuellement au Comité d’action pour le renouveau (CAR).
Source : icilome.com