« La route du développement passe par le développement de la route », dit-on. Mais au Togo, les tenants du pouvoir en place ont bluffé les populations en leur faisant croire qu’ils sont décidés à aménager et réaliser les infrastructures routières. Pour ce faire, les sbires de Faure Gnassingbé ont fait grand bruit autour du précédent quinquennat du Prince. Ils ont pris soin de le dénommer « quinquennat de la politique des grands travaux ».
A part quelques rues de Lomé et de certaines villes du pays qui sont aménagées, les pistes rurales de plusieurs localités sont dans un état piteux. Des usagers éprouvent d’énormes difficultés à aller d’une localité à une autre. C’est le cas par exemple de la route Badou-Kpétè-Bèna complètement délabrée.
Selon des sources concordantes, cette route a été goudronnée dans les années 70, mais de nos jours, aucune trace de goudron ne se fait voir.
En cette période de pluie, cette route est impraticable, et accéder à Kpétè-Bèna est un véritable parcours de combattant. Tout porte à croire que cette localité qui est reconnue comme grenier du cacao du Togo est oubliée. Et pourtant, il n’est pas rare de voir des camions aux gros pneus braver quotidiennement une épaisse boue argileuse qui s’étend sur de grandes distances pour aller charger dans ce village des tonnes de cacao, des planches, des bananes, entre autres.
Les taxis ne pouvant pas aborder cette route, au grand malheur des populations, ce sont les conducteurs d’engins à deux roues communément appelés « Zémidjan » qui se mettent au service des passagers. Ces conducteurs chargent, pour un tour sur la même moto, deux ou trois passagers de Kpétè-Bèna en direction de Tomégbé ou de Badou. Pour une distance de moins de 10 km, les passagers sont obligés de payer, en ce temps de difficulté financière, 2000 ou 2500 FCFA selon l’humeur du conducteur. Ils ne débattent pas sur ces montants fixés par ces usagers d’engins à deux roues car ils reconnaissent qu’il est difficile de braver cette route dans son état actuel.
Notons que cette localité ne disposant pas d’un centre de santé adéquat, la plupart des femmes enceintes en travail et des malades qui devraient être transportés en urgence au CHR de Badou perdent leur vie. On dénombre plusieurs victimes.
Il se révèle que les propriétaires de camions qui chargent du cacao ou des planches ainsi que des fruits paient à chaque tour 30 à 100 000 FCFA à la mairie de Badou, mais les responsables de cette structure ne prennent jamais des mesures pour que ces pistes soient aménagées avant la saison des pluies. Visiblement, les autorités administratives de cette préfecture ne manifestent aucune envie de voir les pistes rurales de cette localité aménagées. Il se rapporte que le député représentant cette localité à l’Assemblée nationale aurait affirmé que l’aménagement des pistes de cette préfecture n’est pas encore préoccupant. C’est frustrant de savoir que le représentant de cette localité ne rassure pas les populations de cette préfecture.
Nul n’ignore que les tenants du parti au pouvoir se bousculent pour les prochaines élections législatives. Pour les primaires dans cette formation, des candidats se sont révélés. Dans le Wawa, on note 18 candidatures dont 11 pour le Litimé et l’on imagine la bataille qu’ils se livrent actuellement pour être retenus comme candidats légitimes à prendre part à ces échéances au nom du RPT/UNIR.
On imagine également des stratégies de campagne que chacun met en place au cas où il est retenu pour défendre auprès des populations de sa localité des idéaux de leur parti RPT/UNIR et ses propres promesses- des projets qu’il devra réaliser dans sa zone durant les cinq ans pour le bien de ces honnêtes citoyens.
Pour les candidats du parti au pouvoir, c’est généralement l’occasion de se livrer à l’achat de conscience en distribuant des billets de banque, des gadgets, des vivres et non vivres aux populations tout en leur tenant des fausses promesses. Dans le Wawa, des sources font état de ce que les populations de Litimé et celles des Plateaux, frustrées et révoltées par l’état de délabrement avancé de leurs pistes, attendent de pieds fermes les messages que viendront leur tenir les potentiels candidats du RPT/UNIR. Il ressort que les routes qui mènent au village du ministre Fiatuwo Sessenou sont impraticables. Cette fois-ci, ils ne réussiront plus à duper le peuple.
Source : L’Alternative
27Avril.com