Dans les brouillards des attaques terroristes au Nord Togo, les Forces Armées Togolaises (FAT) ont surpris par leur mea culpa au lendemain de la mort de sept adolescents à Margba dans la Préfecture de Tône. En effet, dans la nuit du 09 au 10 juillet, les sept enfants de retour de la fête de Tabaski tard dans la nuit, ont été foudroyés par des balles assassines.
Devant la consternation et la psychose, les FAT ont dans un communiqué en date du 14 juillet reconnu qu’il s’agit « d’un aéronef en patrouille nocturne [qui] a pris malencontreusement pour cible un groupe qu’il a confondu à une colonne de djihadistes en mouvement » avant d’exprimer « leur profond regret face à ce drame, et renouveler leurs sincères condoléances aux familles éplorées en souhaitant prompt rétablissements aux blessés ». Une sortie presque historique car ce n’est pas courant qu’une enquête aboutisse au Togo et l’armée fasse profil bas.
Dans l’opinion, tout en souhaitant qu’une suite judiciaire soit réservée à ce drame, l’acte de contrition des FAT a été largement salué. On en était là attendant un nouvel épisode à la hauteur de la précédente posture de l’armée lorsque Christian Trimua décide de polluer l’atmosphère.
Le ministre des Droits de l’Homme, de la Formation à la Citoyenneté, des Relations avec les Institutions de la République connu pour ses controverses en série n’est pas prêt à changer de cap. « ll faut faire très attention aux mots que nous employons. Ce qui s’était passé avec la mort des sept jeunes n’a pas été une bavure militaire. Nos militaires utilisent les outils technologiques. C’était juste une erreur d’appréciation et non une bavure », a-t-il débité vendredi sur Kanal FM.
En vérité, Trimua interdit aux Togolais de parler de « bavure militaire » dans le drame de Margba. Pourtant, la définition du mot bavure par Larousse est sans équivoque. « Erreur regrettable, faute lourde commise notamment à l’occasion d’une opération policière ou militaire, ou conséquence fâcheuse d’une action : une bavure des forces de l’ordre ».
En ce moment aussi sensible, le préposé des Droits de l’Homme a-t-il besoin d’en rajouter à la douleur des proches des victimes ? Si le gouvernement Dogbé peut travailler à nous épargner de certaines boursoufflures langagières en cette phase cruciale de la vie de la nation, les Togolais s’en porteraient mieux.
Source: Le Correcteur
Source : icilome.com