Une entreprise peut-elle maintenir ses employés dans la précarité bien que ses chiffres d’affaires augmentent ? Qu’est-ce qui peut justifier qu’elle ne reverse pas les prélèvements des employés et sa quote-part de cotisations sociales à la CNSS pendant plus d’un an ? Et pourtant, les commandes de téléphones sont ininterrompues et toutes les deux semaines pratiquement, elles sont renouvelées. Malheureusement, son Directeur, M. Wayne a refusé de nous recevoir.
Un bâtiment de trois étages vitré, mais sans aucune inscription indiquant ce qui s’y passe. Nous avons appris que par le passé, le nom Transsion trônait tout en haut pour renseigner. Mais pour on se sait quelle raison, l’anonymat a pris le dessus. Est-ce possiblement du fait des pratiques peu orthodoxes qui s’y passeraient ?
Sur la toile, on découvre ceci. « Alors que nous avons tendance à nous concentrer sur les marques de smartphones les plus connues et les plus médiatisées, une entreprise chinoise relativement discrète fait des vagues dans l’industrie. Transsion Holdings, la maison mère de TECNO, ITEL et INFINIX, est en train de bousculer le paysage des smartphones en grimpant rapidement dans les classements mondiaux… ».
« En matière de Smartphones, des noms tels que Samsung, Apple, Oppo, Xiaomi, Honor et Vivo sont sans doute les plus cités. Pourtant, le fabricant chinois de Smartphones Transsion vient de bouleverser ce paysage familier. En profitant de l’environnement complexe des embargos et des litiges liés aux brevets, Transsion se hisse à égalité avec Oppo dans le classement des plus grands fabricants de smartphones au monde établi par IDC », lit-on sur frandoid.com. Ainsi, on apprend qu’en réalité, les téléphones de marque Tecno, Itel et Infinix sont fabriqués par cette entreprise dont une filiale est installée au Togo.
Mais selon des informations de source, les employés qui travaillent au sein de cette structure ne sont pas si vernis que ça. A en croire des indiscrétions, des employés cumulent 7 ou 8 ans de service, mais demeurent toujours sous des contrats à durée déterminée (CDD).
Quand nous avons demandé à comprendre comment l’entreprise s’y prend pour prospérer dans cette violation patente du code du travail au Togo, on nous a expliqué qu’en réalité, Transsion Holdings passe toujours par des agences de placement pour recruter. Et qu’à ce jour, ils en sont à la 4ème agence de recrutement.
Or dans le code du travail togolais en son article 43, il est clairement écrit : « Le contrat de travail à durée déterminée ne peut avoir ni pour objet, ni pour effet, de pourvoir durablement à un emploi lié à l’activité normale de l’entreprise. Il est obligatoirement écrit. Sa durée, tout renouvellement compris, ne peut excéder quatre (04) ans ». Le ministre du travail et l’inspection du travail dont le ressort territorial couvre cette entreprise située à Deckon sont-ils informés de cette situation ?
L’autre situation qui devrait faire réagir la direction de la CNSS concerne les cotisations sociales. Des employés déclarent qu’aux dernières vérifications, ils ont découvert que seul le premier trimestre de l’année 2023 a été versé par l’entreprise Transsion Holdings à travers la dernière agence de recrutement HRBP. Et depuis, plus rien.
Une entreprise n’ayant aucune idée derrière la tête devrait procéder au payement des salaires de ses employés par virement et sans passer par une agence; histoire de laisser de traçabilité de ses opérations en cas de contrôle par le fisc ou l’Etat. Mais à la filiale de Transsion Holdings au Togo, le payement des salaires s’effectue par dépôt sur comptes. Autrement dit, les banques qui hébergent les comptes des employés ne sauront pas le numéro de compte de l’employeur. Corrélativement, il y a belle lurette que les employés n’ont plus vu la couleur d’un bulletin de paie.
Pourquoi Transsion Holdings passe depuis des années par des agences de placement plutôt que d’avancer à visage découvert ? Pour en savoir davantage, nous avons pris langue avec M. Wayne qui a d’abord refusé toute interview. Mais après qu’on lui a signifié que c’est pour recouper des informations sur le fonctionnement de la gestion des ressources humaines de l’entreprise, il a consenti à nous revenir via un de ses collaborateurs. En vain, malgré nos messages et notre relance téléphonique. Idem pour le sieur Ismaël Walembonkazi des ressources humaines qui n’a pas répondu à nos messages.
Au-delà de la gestion des ressources humaines, pourrait-il se cacher un système de fraude avec le fisc ? Si les multiples commandes de téléphones des trois marques font engranger des sommes colossales à l’entreprise, comment celle-ci sort-elle l’argent du pays, étant donné que les numéros de comptes ne sont pas connus des banques ? Dans ce cas, comment l’Office togolais des recettes (OTR) arrive-t-il à collecter les redevances en impôts, taxes et autres droits de douane auprès de Transsion Holdings ? Autant de questions qui méritent des réponses.
Godson K.
Source: libertetogo.tg
Source : 27Avril.com