Face à la situation qui prévaut au Togo, l’association des Victimes de la Torture au Togo ne cache pas ses craintes. Dans un communiqué rendu public, l’association estime que la « terreur » est à son comble, et demande au chef de l’état togolais de prendre des mesures pour régulariser la situation.
C’est par des propos durs et sévères que l’ASVITTO dénonce la situation « terrifiante » que traverse le Togo au regard des évènements passés.
« En 2017, le département d’Etat Américain a dans une enquête dénoncé le parrainage des miliciens par les autorités Togolaises et qui commettent des violences sur les militants de l’opposition depuis les contestations politiques du 19 août 2017″, rappelle l’ASVITTO.
Selon l’association, ces « graves atteintes à la liberté d’opinion et de réunion » à l’encontre des militants de l’opposition sont légion dans la partie septentrionale du Togo, loin des chancelleries occidentales. « Pour rappel, en aout 2012, des miliciens entretenus par les autorités locales de Kara (ville d’origine du Président de la république située à 450 km au nord de Lomé) ont agressé les militants du Collectif Sauvons le Togo (Regroupement de l’opposition et des OSC) et ont fait plusieurs blessés graves et l’enquête dite ouverte à cet effet par les autorités gouvernementales est restée sans suite », peut-on lire dans le communiqué.
Ce regroupement des victimes de la torture, soutient par ailleurs que , « les rassemblements organisés par l’opposition à Kara sont toujours agressées par les « groupes d’autodéfense » du Gouvernement, des hommes et des femmes, des jeunes gens violentés au vu et au su des forces de l’ordre qui sont restées impuissantes suivant les ordres de la hiérarchie et de l’autorité civile ».
Il est évident, poursuit l’ASVITTO, qu’une telle attitude va conduire dangereusement le Togo vers une situation que prévient le paragraphe 3 du préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH): «Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ».
Pour mettre fin à cette situation, l’ASVITTO demande «demande au Chef de l’Etat de prouver son innocence et son impartialité face à ces violences gratuites sur les militants de l’opposition en faisant diligenter une enquête sérieuse pour la poursuite en justice des auteurs de ces actes, car il est inacceptable et intolérable que dans les mêmes localités, les activités du parti au pouvoir (UNIR) soient relayées par les médias d’Etat et qu’on utilise des bandits pour empêcher les rassemblements de l’opposition ».
Par ailleurs, l’association présidée par Kao Atcholé « implore l’intervention du Système des Nations Unies, des États Unis d’Amérique, de l’Union Européenne et de l’ONG Amnesty International en vu de mener des actions coercitives pour amener les autorités Togolaises à prendre des mesures efficaces pour protéger les populations du Nord Togo dans leur soif légitime de s’émanciper conformément aux libertés fondamentales garanties par la Constitution Togolaise ».
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