Dans le bras de fer opposant l’Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés (EPAM) aux grossistes de tomate suite à la décision de leur délogement du site de l’Abattoir où elles exerçaient depuis des lustres, l’association Veille Economique prend le parti des bonnes femmes et leur trouve de bonnes raisons de s’opposer à cette délocalisation. Elles sont contenues dans le communique ci-dessous.
Communique de presse
Dans le cadre du différend qui oppose la responsable de l’Etablissement Public Autonome pour l’exploitation des Marchés (EPAM) et les femmes vendeuses de tomates, notamment les grossistes, l’Association Veille Economique apporte tout son soutien total à la cause des grossistes vendeuses de tomates.
En effet, après avoir écouté, sur une radio de Lomé, les deux parties, notamment les explications données par les femmes vendeuses de tomates, fondées sur des arguments pertinents de Finance d’Entreprise et de Marketing Management, il ressort de façon limpide que, la décision prise par la responsable de l’EPAM, qui consiste à déplacer les grossistes vers un autre positionnement, est totalement inappropriée et tendancieuse. A ce sujet, les femmes vendeuses de tomates en gros, évoquent plusieurs aspects de leur activité tels que :
❖ Le positionnement et la fidélisation de la clientèle : le positionnement est l’une des notions les plus importantes en Marketing Management, notamment en marketing mixte. Il conditionne en entrepreneuriat, la taille du chiffre d’affaires. Un changement hasardeux de positionnement conduit à la perte de la clientèle et à la disparition de l’activité ;
❖ Le coût de financement de l’activité : les femmes ont insisté sur le financement de leur activité qui se fait grâce aux crédits contractés auprès des banques et autres institutions financières. Ce mode de financement implique l’existence probable de risque de défaut, si éventuellement un changement de positionnement advenait et impactait négativement le chiffre d’affaires ;
❖ La rentabilité et la capacité de remboursement des crédits : il est clair qu’un changement de positionnement de cette activité pourrait impacter négativement et durablement la rentabilité espérée de l’activité et entamer la capacité des vendeuses à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques et des institutions financières ;
❖ Le risque spécifique et le risque systémique : les femmes ont expliqué de manière claire les risques spécifiques qui pèsent sur leur activité, notamment la durée de vie des tomates, la fragilité liée à leur conservation et le risque systémique relatif à l’éventuelle disparition de la filière ;
❖ Le rôle stratégique de cette filière dans l’économie togolaise : il apparait clairement que cette filière de redistribution de tomates fait partie des rares qui sont détenues par des Togolaises et des Togolais. C’est une filière qui alimente le commerce intérieur du Togo et contribue substantiellement à la croissance économique. L’expérience et l’expertise accumulées par nos mamans dans cette filière devraient motiver les autorités togolaises et la responsable de l’EPAM à apporter davantage de soutien à ces dernières.
Au regard de toutes ces explications pertinentes des femmes revendeuses de tomates en gros, l’Association Veille Economique apporte tout son soutien à la cause de ces dernières et demande aux autorités togolaises de sursoir définitivement à ce changement de positionnement hasardeux de l’activité des grossistes revendeuses de tomates et de trouver des solutions mieux indiquées sur le site actuel pour le déroulement de leur activité en toute sérénité et en toute sécurité.
Fait à Lomé, le 04 octobre 2022.
Veille Economique
Le Président
Dodji Nettey Koumou
Source : L’Alternative / presse-alternative.info
Source : 27Avril.com