De rumeurs à clameurs, les cris de terreur des populations de la ville de Sokodé (préfecture de Tchaoudjo), confrontés depuis le week-end dernier à une vague de violence et « d’agressions barbares », sont parvenus aux oreilles des partis politiques de l’opposition qui sont aussitôt montés au créneau. Le gouvernement n’a pour l’heure eu aucune réaction officielle par rapport à la situation. Pour sa part, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), parti du Chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre, se dit indigné !
DECLARATION
L’ANC dénonce et condamne la recrudescence des agressions barbares contre les populations sans défense et demande à la CEDEAO d’éviter au Togo et au peuple togolais la réédition des massacres de 2005.
Malgré les nombreux appels à l’apaisement et au respect des droits et libertés des citoyens, le régime RPT/UNIR continue de fouler au pied les décisions et recommandations de la CEDEAO en poursuivant impunément les exactions de toutes sortes sur les populations togolaises, quotidiennement rackettées, maltraitées, humiliées et terrorisées sur toute l’étendue du territoire par des forces d’intervention déployées à cet effet.
Plusieurs villes et localités sont maintenues en état de siège. L’armée, appuyée par des milices à la solde du RPT/UNIR, intervient systématiquement pour réprimer dans le sang, toute expression individuelle ou collective des libertés publiques reconnues et garanties par la Constitution, les lois de la République ainsi que les Accords et Traités internationaux.
Des expéditions punitives sont menées par des contingents de l’armée et des miliciens contre les paisibles populations, pourchassées et agressées jusque dans leurs domiciles qui sont saccagés et pillés.
Depuis le vendredi 26 Octobre 2018, l’état de siège instauré dans la préfecture de Tchaoudjo se trouve renforcé. En particulier, les populations de la ville de Sokodé et ses environs sont à nouveau victimes de la terreur et de la barbarie des forces de sécurité et de défense. Une violence gratuite, caractérisée, à longueur de journées et de nuits, par des bastonnades et autres sévices corporels, des tirs d’armes de guerre et de grenades assourdissantes. Au point que la ville se vide de sa population, contrainte à l’exil et à la clandestinité.
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) constate que ces forfaits, planifiés et exécutés, participent de la stratégie de terreur mise en œuvre par le régime RPT/UNIR pour conserver le pouvoir et qui connaît une recrudescence à l’approche de toute échéance électorale.
C’est, notamment, dans ce registre que s’inscrivent la tentative d’assassinat du président fédéral de l’ANC dans la Kozah, dans la nuit du 15 octobre 2018, par une escouade de miliciens à la solde du pouvoir, l’interruption brutale de la réunion de la fédération ANC/Golfe Nord D et l’arrestation musclée du président fédéral, des membres du bureau ainsi que des militants, le 20 octobre 2018, par un commando du SRI, puissamment armé, qui emporte dans la foulée, documents, chaises et autres matériels.
C’est également dans le même registre que s’inscrivent la prise en otage et la détention arbitraire de responsables et militants des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile, que le régime RPT/UNIR se refuse à libérer dans le cadre des mesures d’apaisement, préconisées par la CEDEAO et les parties au dialogue politique en cours.
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) réitère son indignation et sa réprobation contre la barbarie érigée en méthode de gouvernement. Elle dénonce et condamne fermement la recrudescence des forfaits perpétrés en toute impunité par les miliciens appuyés par les forces de défense et de sécurité.
L’ANC exige la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées. Elle exprime sa compassion et sa pleine solidarité avec les populations de Sokodé et de toutes les villes et localités assiégées. Elle appelle instamment le Ministre de la Sécurité à ses responsabilités dans la protection et la sécurité de tous les citoyens sans distinction.
L’ANC en appelle à la CEDEAO et aux Facilitateurs du dialogue intertogolais en cours, pour aider à mettre un terme aux dérives délibérément orchestrées par le pouvoir RPT/UNIR et qui sont prémonitoires à la réédition des massacres de populations de 2005.
L’ANC réitère une fois encore l’appel du Chef de file de l’opposition aux populations togolaises, aux responsables, aux militants et aux sympathisants de l’ANC et de la C14 et leur demande :
- de rester constamment mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre de la C14 ;
- de ne pas céder aux tentatives d’intimidation ;
- de redoubler de vigilance, de détermination et d’ardeur pour mettre fin à un régime de terreur, de forfaiture et d’imposture.
Fait à Lomé, le 31 octobre 2018
Pour le Bureau National
Le Vice-Président
Signé
Patrick LAWSON-BANKU
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