Le plus petit des Togolais savait que l’augmentation du prix des carburants entrainerait celle de beaucoup d’autres produits à la suite. Mais la spéculation qui s’installe sur les marchés togolais dépasse l’entendement. Face à tout ceci, le gouvernement brille par une absence constante qui frise la complicité.
Dans un contexte socio-économique déjà délétère, le gouvernement togolais a procédé à la hausse des produits pétroliers le 29 juillet dernier. Il ne pouvait faire autrement, est-il dit. Dès lors, la hantise d’une flambée générale des prix sur les marchés a gagné tous les Togolais. Aucun accompagnement sérieux n’a suivi cette nième hausse si ce ne sont des mesurettes incapables d’impacter véritablement le quotidien des citoyens.
On se rappelle, à la suite de l’augmentation intervenu courant mois de mai 2022, le gouvernement avait annoncé le plafonnement des prix de certaines denrées alimentaires sans toutefois prendre une quelconque disposition pratique en vue de faire respecter cette annonce. Par conséquent, des produits du quotidien comme le maïs, les pâtes alimentaires, le lait ou encore le pain ont vu leur prix grimpé. Quand ce n’est pas le cas, c’est le volume ou la quantité qui, drastiquement, est réduit. En l’absence d’un contrôle efficace, la spéculation fait son chemin. Ces derniers jours, ce sont le gaz butane et le ciment qui sont touchés. Le premier se fait rare sur le marché, la demande étant abondante, les commerçants n’hésitent pas à en augmenter le prix. Sur le second, il est annoncé une hausse de 15% sur les tarifs de livraison.
A quoi est due cette spéculation sans frein sur le marché togolais ?
S’il faut reconnaître que la principale cause est externe, c’est-à-dire que la hausse des prix en général résulte de l’état du marché international, il faut également admettre qu’en interne rien n’est fait pour la contrôler. Le gouvernement togolais semble avoir épuisé son génie en matière économique et sociale.
D’abord, l’attitude complaisante du gouvernement envers les ordres ou groupements de commerçants est à pointer du doigt. Il existe une chambre de commerce et d’industrie au Togo qui, en réalité, devrait constituer une arène de discussion pour les commerçants et les industriels. Si cette chambre ne peut jouer ce rôle, alors il importe de trouver une formule pour créer ce forum de discussion. A défaut, le commerçant dont l’objectif primordial est d’augmenter son chiffre d’affaires n’aura pas de scrupules à spéculer.
Ensuite, si cette spéculation continue d’être aussi bien entretenue, c’est parce que les associations de consommateurs existant au Togo n’ont aucun poids. Et il faut dire que le gouvernement lui-même a contribué à affaiblir ces associations en ayant aucun égard à leurs différentes propositions. Elles sont souvent perçues par les dirigeants comme des « opposants » au gouvernement. Alors qu’en réalité, l’exécutif peut s’appuyer sur ces associations de consommateurs pour réguler le marché.
Somme toute, le gouvernement par son inaction, apparait en parfait complice de la spéculation qui ne cesse d’étendre ses tentacules. « Qui ne dit mot, consent ! », dit-on souvent. Le silence du gouvernement, son inaction face aux difficultés des Togolais qui tirent le diable par la queue, peut être interpréter comme un aval aux commerçants spéculateurs.
D’ailleurs, une partie de l’opinion nationale considère que ce sont les « puissants politiciens » qui contrôlent en grande partie les activités commerciales du pays. Par conséquent, ils en tirent profit. Si cette tendance spéculative se poursuit, les Togolais risquent de trépasser. Et même le diable craindra désormais les Togolais. Car à force de tirer sa queue, ils risquent d’en venir à son corps.
Barth K.
Source : icilome.com