En effet le 10 juin 2020 le journaliste d’investigation Ferdinand AYITE a publié dans le journal L’Alternative dans sa livraison 879 un article, selon lequel jusqu’à 500 milliards de Francs CFA auraient été détournés par l’ancien coordinateur du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP) et son réseau. Ce scandale financier de trop sous la gouvernance Faure Gnassingbé a suscité chez chaque Togolais un sentiment de colère et de révolte, surtout que plusieurs autorités sont citées dans la magouille.
Quelques semaines après la publication de l’article un membre de la famille Adjakly notamment Fabrice Adjakly, directeur financier de la société assigne le journal L’Alternative en justice. Pour Fabrice Adjakly, tout ce que le journaliste Ferdinand Ayité et son équipe ont publié relève purement de la fiction, des « allégations » sans fondement.
Malgré que les dernières évolutions de l’affaire exhibent des chiffres bien pires que celui annoncé par le journaliste et contre toutes attentes, en lieu et place des mises en cause, c’est plutôt le journal l’alternative et son directeur de publication Mr Ferdinand AYITE qui sont poursuivis et condamnés pour préjudice moral et diffamation et au paiement d’une amende totale de 6 millions de franc CFA aux victimes.
Cette procédure à rebondissements, vient une fois confirmer, que la justice au Togo est au service de la dictature et de l’oligarchie dirigeante.
Cet acte d’injustice de la justice togolaise est récurrent et les juges sont prompts à condamner les journaux tout en mettant sous le boisseau, les passages qui montrent bien la dépénalisation de la presse, que le pouvoir se vante d’avoir mis à la disposition du quatrième pouvoir.
Alors que, ce procès contre le journal L’Alternative est entré dans la deuxième étape avec l’appel du jugement déposé par les avocats de Ferdinand AYITE, on apprend avec stupeur qu’une incitation à comparaître devant la justice le 23. Décembre 2020 est adressée à deux autres journaux : Liberté et Fraternité.
On reproche à ces deux journaux et à leurs directeurs de publication d’avoir relayé les doléances de pauvres populations, victimes de l’expropriation de leurs terres par les cimenteries de «Heidelberg Cement» sans compensations.
La DTA
s’insurge contre ce caractère inique de la justice togolaise qui vient confirmer la caporalisation des institutions de la république,
exprime sa vive préoccupation et indignation face à l’instrumentalisation de la justice d’une part par le régime dictatorial et d’autre part par les groupes d’intérêts afin d’étouffer la vérité,
rappelle que la presse est le quatrième pouvoir dans un pays et constitue l’un des fondements essentiels de la démocratie, et l’une des conditions primordiales de progrès et d’épanouissement de la société,
exige la protection de l’intégrité physique et psychologique des journalistes.
La DTA lance un appel au régime togolais et la justice à ses ordres à dépayser le procès en appel contre le journal Alternative et son directeur, afin de permettre à la cour d’appel de rendre une décision conforme aux standards internationaux en matière de liberté d’expression.
La DTA adresse aux médias locaux et internationaux, aux partis politiques, aux organisations de la société civile, à toutes les personnes ressources de défense des droits de l’homme et de liberté à joindre leurs voix à la sienne pour soutenir nos vaillants journalistes et leurs organes de presse.
Enfin, la DTA met sévèrement en garde le gouvernement illégitime togolais sur une éventuelle condamnation injuste des concernés et les éventuels conséquences.
Par ailleurs, elle invite la population togolaise ainsi que toute les forces démocratiques à faire des différents sujets, des révélations de ces journaux leurs combats de libération nationale.
Trop c’est trop, les Togolais et Togolaises en ont assez de ces nombreux scandales qui restent sans conséquences.
Fait à Wuppertal le 30.11.2020
Le Présidium
Mr. Bassirou AYEVA, Mr. Comi AMOUZOUVI et Mr. Djibril GAFFAR
Ampliation
Auswärtiges Amt / Berlin
Groupe G5 / Togo
RSF (Reporters sans frontiers)
FAJ (Fédération des journalistes africains)
UJAO (Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest)
Organes de presse / Togo-
Source : icilome.com