Togo-Soter-Caïus Dovi interpelle les Evêques et toutes les obédiences religieuses

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L’ancien candidat déclaré à la dernière élection présidentielle s’interroge sur le rôle exact des Evêques et toutes les autres obédiences religieuses dans le contexte de la crise sociopolitique du Togo, s’inquiétant « face à la chronique d’une disparition programmée du peuple togolais ». Son message.

A L’EGLISE CATHOLIQUE ET A TOUTES LES OBEDIENCES RELIGIEUSES…

Messieurs les évêques, en vos grades et qualités, la justice de Dieu, qui ne reconnaît plus bon nombre parmi vous, vient frapper à la porte de vos consciences respectives.

Le peuple Togolais a faim ! Le peuple Togolais agonise ! Le peuple demande ; « Du pain ! du pain ! du pain ! (… )…Il mangeait, lui, et il n’en râlait pas moins de souffrance ». Ce sont les mots d’Emile Zola dans « Germinal ».

Comme une fiction, je suis, et nous sommes impuissamment face à la chronique d’une disparition programmée du peuple Togolais.

Où sont les hommes d’église du Togo ? Où sont ceux qui se sont, pourtant solennellement, revêtus de cette obligation, de ce devoir sacerdotal, et ce pourtant impérissable dûssions-nous concevoir ! ?

Aviez-vous oublié que votre noble mission n’est pas seulement de prêcher la bonne parole, -si tant est qu’elle serait un instant sincère, à l’aperçu du colossal et inexorable doute qui, désormais à votre triste endroit, loge partout chez les adhérents de cette belle foi !-, mais, si possible et de préférable, d’exempler ce que jadis, faisaient l’Abbé Pierre, Mère Theresa, ne fût-ce que dans la sincère de la posture !?

Quand on ne sait pas faire, on peut copier ! on peut s’inspirer et faire même mieux que les prédécesseurs ! C’est la volonté qui compte et non le simulacre !

Si un citoyen quelconque, un citoyen de base commune comme moi vient à s’abonner à une telle lamentation, c’est que face à l’échec des pouvoirs publics de tous horizons, il faudrait que nous fassions quelque chose de palliatif si ce n’est dans l’idée définitive de détruire la misère !

Très peu sont ceux qui se manifestent comme étant des mécènes sur la scène nationale pour aider la population agonisante. Et nous devons tous unanimement saluer ceux qui, malgré les difficultés, le font.

Et cette minorité commensale ! Et si copieusement nantie ! Et si obèse, si grasse de bonnes choses ! Qu’elle est sa réponse !? Que dit-elle ? Les filles et fils du Togo veulent savoir ! Les Misérables veulent comprendre ! Allez dites-nous un peu ! Cette énorme copulation de biens sur les vastes champs de l’indécence sociale, cela ne vous gêne-t-il pas ?

Une naïveté vient murmurer à mes oreilles qu’il s’agirait d’un silence presque normal ! Un silence d’inspiration maléfique ! Un silence de pures malversations quand toutes les richesses sont délocalisées dans les pays voisins ou dans des paradis fiscaux, ils ne voudront jamais qu’on sache l’immensité de leur richesse, car alors se poserait la question des origines de ces richesses.

Voilà le constat amer. Voilà l’état de notre pays. Voilà ce que le clergé du Togo ne peut bruyamment dire ! Voilà ce que nos hommes d’église taisent ! Voilà, par exemple des vérités qu’ils sont incapables d’assumer publiquement, et même, plus grave, devant le tribunal de leurs propres consciences.

Devant une telle situation, comment osez-vous encore vous prévaloir d’une mission divine ?

Comment osez-vous encore pénétrer dans une église ? Comment le genre humain peut-il encore se fier à vous ?

Chers pères, ce n’est pas de cette manière-là que j’imaginais la mission pastorale ! Pas au niveau d’une telle démission, pas au niveau de telles défaillances d’esprits capturés par le vice du mensonge et l’avidité d’un conformisme de cour. Surtout ne pas déplaire au pouvoir politique. Dieu, c’est quoi par rapport à tous ces chefs d’États autocrates qui le narguent !?

Vous avez trahi votre mission pastorale ! Votre seule bible, c’est le papier fiduciaire, c’est-à-dire le FRIC ! C’est-à-dire ce qui corrompt l’esprit et guillotine l’âme ! La mission, aujourd’hui plus honorable des hommes d’église dans tous les coins du monde où la misère sévit, c’est précisément d’interpeller les pouvoirs publics pour les pousser à respecter le sens et les objectifs de leurs missions régaliennes quand il le faut. Quand des hommes ne trouvent plus à manger. Quand la dignité humaine s’en trouve trop couramment destituée !

« L’alimentation ne doit plus être la fin de l’accompagnement mais un moyen. Les associations ne doivent plus simplement donner à manger, mais elles doivent aussi être à côté des personnes vivant la pauvreté »

Voilà l’objectif de cette missive.

Dans le monde aujourd’hui, nous vivons, une crise sanitaire systémique sans précédent.

Au Togo, en plus de cette crise moyennement exprimée, une précarité a fait son lit et est devenue l’apanage des populations, une situation sociale insidieusement fracturée, une misère exponentielle, une fracture sociale entre les classes oligarchiques et les couches sociales, – pardon entre la petite oligarchie dirigeante – de plus en plus remarquablement injuste.

Tout ceci devrait, en principe, nous amener à réfléchir, à entendre le cri assourdissant et à nous poser un tant soi-peu quelques questions : « Que faisons-nous ? Quel est notre rôle dans la société ? Sommes-nous à la hauteur des enjeux sociaux, vitaux auxquels sont confrontées nos sociétés aujourd’hui ? »

Que de questions auxquelles j’invite l’église catholique et les autres obédiences à s’y pencher.

Je ne doute pas une seule seconde que le rôle de l’église n’est pas forcément de s’occuper de certaines questions qui relèvent de la responsabilité des politiques, mais en même temps l’ampleur de ses fabuleuses responsabilités spirituelles l’y conduise tout aussi forcément.

Je ne doute pas non plus que les hommes et les femmes dits de Dieu sauront apprécier la teneur terrible de cette lamentation qui émane d’un fils enfanté sur la terre de nos aïeux, et dont la seule énergie qui l’émule en son sein n’est qu’une manière d’agir pour soulager, aider et chercher des voies et moyens pour étancher la soif de ceux dont la gorge lacérée par la souffrance, s’étouffent et s’agonisent dans l’indifférence totales des hommes et des femmes qui se sont décernés comme palme d’or, une doctrine sociale et ecclésiastique, et d’être ce que le livre saint dit ; « Je vous donnerai des bergers selon mon cœur, Et ils vous feront paître avec intelligence et avec sagesse. » (Jr 3,15)

Nous faire paître avec Intelligence et sagesse… hummmmmm !

Je ne mesure certainement pas l’intelligence des hommes et leur sagesse à l’aune des résultats attendu sur les œuvres sociales qui devraient être le rôle respectif des uns et des autres, et selon les responsabilités qui sont les leurs.

Dans le prolongement de ces sagesses de Jérémie je rajouterais les mots pleins d’enclins adressés aux évêques de France par le professeur Andréa Grillo à l’université Saint-Anselme de Rome : « Nous voyons bien aujourd’hui que, si nous ne disons pas la vérité, si nous, théologiens, qui sommes dans l’église pour cette raison même, pour dire la vérité, gratuitement, sans aucune récompense, sans responsabilité pastorale immédiate, mais seulement pour dire les choses telles qu’elles sont – même quand cela coûte, peut-être surtout quand cela coûte – si nous ne le faisons pas, nous entrons tous dans un cercle vicieux de distorsions, de contorsions et de mystifications telles que dans l’Église il n’est plus possible de distinguer le nécessaire, le possible et le ridicule. »

Dire la vérité, disons les choses en face, tel est le tableau noir sur lequel l’on a écrit depuis des décennies – Ne rien dire est une complicité passive dont vous serez amené à rendre compte devant le fauteuil de celui qui n’est pas être anthropomorphique tôt ou tard – Dire la vérité au pouvoir en place, tel est votre devoir aussi – Dire ou réciter la litanie actuelle relative à la situation Covidienne n’est que tromperie, la situation Covidienne n’est pas l’apanage du seul Togo, alors on ne peut plus donc se cacher derrière un tel fléau, pour justifier quelque arrièrisme socio-politique. Car, cela fait bien longtemps, trop longtemps que nos populations végètent dans la précarité sanitaire qui, elle-même, accentuée par la précarité sociale depuis que la jeune République a connue son indépendance accélérée le 27 avril 1958.

Le malheur des sœurs et frères togolais est d’avoir été enfantés sur le sol togolais !? Un sol pourtant regorgeant de richesses inestimables capables de nourrir plus d’un et de lui procurer l’autosuffisance alimentaire. Mais voilà, plus de deux décennies après la pseudo-indépendance, les populations peinent à sortir la tête de l’eau. La situation sociale est au bord de l’explosion, une révolte sociale qui ne dit pas son nom plane sur le pays d’une manière insidieuse telle une pression artérielle mal régulée qui peut à tout moment provoquer un AVC.

Ce que je vois, ce que je ressens comme une douleur, comme une épée enfoncée dans une partie de mon corps, qui, à chaque fois que je veux l’ôter, me rappelle par sa partie tranchante et pointue, sa capacité de mise à mort. Oui ! le peuple est sous cette épée d’une souffrance comparable aux genoux du policier Dereck Chauvin le 25 mai 2020, sur le coup de Georges Floyd pendant plus de huit minutes !

Messieurs les évêques et assimilés le pays va mal. Je préviens, vous ne pouvez plus vous cacher derrière vos soutanes ou autres habits qui vous sont appropriés pour vous voiler la face et y dissimuler les réelles problématiques du pays. Voilà tout de même de quelque chose d’assez curieux, d’assez étrange chez des hommes d’église : L’ESPRIT DE SACRIFICE, LA PEUR DE DIRE LA VÉRITÉ, LE SOUCI PRESQUE INDIGNE DE VOULOIR ABSOLUMENT PRÉSERVER SA PROPRE VIE, SON PROPRE CONFORT AU DÉTRIMENT DES PLUS FAIBLES, AVOIR LES RÉCOMPENSES SPÉCIALES DU POUVOIR !

J’ai l’impression que nous sommes face à un mur lézardé qui au lieu qu’on le casse pour une nouvelle reconstruction, on rafistole, on colmate les brèches…. De ce bricolage ou rafistolage, émanant des politiques publiques, votre indifférence, votre silence, votre inaction seront considérés comme une complicité par défaut et vous mettra au banc des accusés.

Une accusation qui s’apparente à un manquement à la doctrine sociale de l’église !

Vous savez ce qui va se passer ? Le mur s’effondrera un jour et cela sera comme un tsunami qui va emporter tout sur son parcours et tout le monde sur son passage.

Ce mur s’appelle révolte sociale. Pour rappelle : « les raisons de la Révolution françaises sont multiples, mais surtout d’ordre social, économique et politique avec un climat social tendu ainsi qu’une défiance croissante du peuple à l’égard de la monarchie absolue de droit divin ». En tout cas moi, je ne suis qu’un clarinettiste !

Avec ma clarinette, J’annonce aussi ma souffrance, mes pleurs, mes gémissements, mes agonisations, devant l’état de déconfiture dans lequel se trouve mon pays.

Je suis sincèrement et profondément inaudible malgré ma clarinette, et tambours battants, la cimbale sonore, devant le bruit assourdissant des âmes en souffrance !

Ce n’est pas le signe d’une incapacité, ce n’est pas le signe d’une faiblesse, mais, c’est le grondement d’un lion enfermé dans une cage…

Mon ton et mon style peuvent sembler impolis à votre endroit, messieurs les évêques, c’est ce qui arrive souvent, quand l’oreille devient sourde, le cœur comme une pierre, la tête fêlée, les yeux rouge écarlate… ce sont également les mots de Philippe Ardent et Gino Hoel qui résonne comme échos rétif dans mon être intrinsèque : « C’est l’arroseur arrosé, avec ici des conséquences dramatiques pour l’humanité.

A un moment donné, la foi doit rencontrer l’intelligence. Vous devez donc être des passeurs, des guides ; quittez vos encensoirs et vos belles tuniques liturgiques, cessez de nous prendre pour des enfants capricieux, vous qui n’avez pas d’enfants, vous pourrez apprendre de ceux qui sont d’authentiques pères sur la manière d’éduquer, sur la manière d’inviter sa progéniture à emprunter la voie de l’exigence, de la raison comme de la qualité de cœur. Cessez de vous mirer dans vos miroirs, donnez-nous à manger une nourriture solide : celle du respect de la foi. Nous serons de bien meilleurs chrétiens le jour où vous deviendrez de bien meilleurs évêques.

Le mot est lâché, donnez-nous à manger, je dirai aidez-nous à pouvoir nous procurer l’indispensable « trois repas par jour ».

Oui, donnez-nous à manger, cela peut s’apparenter à de l’assistanat, mais il n’en est rien, je veux vous juste vous proposer un pacte social, comme cela se fait partout dans le monde occidental d’où est le siège l’Église romaine. Le Vatican est un richissime État dans l’État sur la terre italienne, j’espère que cette proposition arrive dans les oreilles du saint père !

Le peuple togolais a faim, les politiques publiques sont insuffisantes, elles sont archaïques et se trouve dans un immobilisme récurrent. Pour autant, la nation togolaise, c’est l’affaire de tous, les deux mains du corps humain jouent le rôle de la complémentarité, l’une sert à laver l’autre quand cette dernière est sale et a besoin de propreté. L’église a un formidable rôle à jouer dans la défaillance relative aux différents échecs de la politique gouvernementale.

Ce pacte sera symbolisé plus pour un accompagnement qu’une réelle assistance alimentaire. Manger nécessite cette devise conditionnelle : pour manger, il faut disposer du pouvoir d’achat ; pour avoir le pouvoir d’achat, encore faut-il avoir le travail, pour avoir le travail capable de générer des revenus qui sont l’assurances des fameux trois repas par jour, il faut soit le créer ou se faire embaucher…

Les pouvoirs publics ne doivent pas être en reste, qu’il nous en souvienne de la facilité avec laquelle le mécanisme de transfert numérique a été mise en place, lorsque la Covid fît son apparition, cela doit servir de torche pour un renouvellement d’une manière durable et définitive.

Une partie de ce pacte est que l’église doit d’être le vecteur, ou la courroie de transmission par lequel le pouvoir public instaurerait un Fonds Togolais d’Aide aux plus Démunis (TEAD) pour passer d’une politique archaïque à une politique sociale moderne, et qui serait en phase les expressions explicites et implicites des réalités de la société togolaise.

Le pacte social prévoirait une feuille de route pluriannuel de lutte contre la pauvreté et mettre l’accent sur l’accompagnement comme le principe directeur et transversal.

– Le pacte exigerait la mise en place d’un fonds de dîme. Le fonds de dîme sera prélevé de la dîme qui rentre dans les caisses de l’église romaine, pour financer une partie du pacte. C’est une inversion positive de la parole sainte. Il s’agit pour l’église de s’appliquer ce que l’éternel des armées déclare dans Malachie 3:10 « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, Afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison; Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, Dit l’Eternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, Si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance ».

Mes chers Pères, donnez-nous de la dîme et nous apporterons sur vous de la bénédiction et de l’abondance. Nous ouvrirons des écluses des cieux pour répandre sur vous, toutes sortes de bénédictions. Dieu n’a-t-il pas dit que nous sommes des demi-dieux ? Jésus n’a-t-il pas dit que nous pourrions faire autant que lui, alors la divinité qui est en chacun des Togolais pour respecter les promesses de Dieu.

Mes chers Pères prélevez également la dîme sur les offrandes que verses chacun des Togolais lors des cultes où les natifs de lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche viennent au cours d’une journée dominicale remplir d’un pesant d’or vos besaces.

Voilà la splendeur du pacte social que je vous propose. C’est une mission éminemment cruciale, vitale et sociale, ce n’est pas une fantaisie ou un caprice d’un quinquagénaire que je suis.

Mes chers Pères, voilà la noble mission que je viens rajouter humblement à la charge supranationale que vous aviez déjà. Ma modeste personne, fléchit les genoux et vous demande d’agir maintenant et tout de suite. La situation est urgente.

La cherté de la vie, devient le mode vie imposé à la pauvre population.

Le matraquage fiscal, pourtant désigné comme étant la plus mauvaise des politiques est la routine extraordinaire de ce gouvernement, qui n’entend pas fléchir cette mauvaise pratique pour des incitations fiscales à l’endroit des capitaines d’industries qui créent des emplois afin qu’il puisse massivement embaucher.

Face à ce gouvernement qui ne sait rien faire d’autres que le matraquage fiscal, diminuant considérablement le panier de la ménagère, le pacte social devient nécessaire et urgent.

Devant le mugissement des urgences et les tumultes des misères, votre soutien au travers de ce pacte, demeurera salvateur et sécurisant.

Je me fais juste l’apôtre de ce pacte auprès de votre votre conscience.

Le clairon de mes dénonciations ne cessera pas tant qu’une inflexion positive de votre part ne s’amorcera pas.

A vous mes pères bien aimés !

J’ai dit !

Soter-Caïus DOVI

Source : icilome.com