Le phénomène d’argent volé au Togo dépasse les bornes. Tous les secteurs sont minés par les malversations. C’en est trop et l’opinion nationale se met sur pied de guerre. On appelle la justice à la rescousse après le énième scandale. Celui du pétrole.
C’est sans doute le scandale financier qui a défrayé la chronique ces derniers jours et qui suscite l’indignation des citoyens togolais. Un détournement d’environ 500 milliards sur le dos de la population togolaise depuis 2014. Un scandale financier de trop qui a engendré de vives réactions de la part des organisations de la société civile, des partis politiques et même des citoyens lambda appelant la justice et les autorités togolaises à se saisir de ce dossier afin que les auteurs subissent la rigueur de la loi.
La révélation du scandale financier de 500 milliards sur les transactions des produits pétroliers par un réseau depuis quelques années ne laisse pas indifférents les partis politiques et les organisations de la société civile. Ils ne comptent pas rester muets sur un tel scandale ô combien révoltant qui vient une fois polluer l’atmosphère socio-économique et même politique de ce pays dont la gestion des deniers publics a été toujours décriée. Le Mouvement Martin Luther King n’a pas manqué de réagir sur ces allégations de détournements organisées par un réseau au détriment des populations togolaises.
Pour le MMLK/ la voix des sans voix c’est un scandale d’Etat qui aurait été organisé et dont les victimes ne sont que les pauvres contribuables togolais achetant tous les jours chèrement le carburant à la pompe. Le mouvement du pasteur Edoh Komi appelle par conséquent à un audit suivi d’une interpellation des auteurs et leur poursuite devant les tribunaux si les faits sont avérés au nom de la « LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ».
De même dans un communiqué récent, le CAR aussi a réagi par rapport à cette information abondamment relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours déjà. Le Comité d’Action pour le Renouveau dénonce ce énième crime économique qui selon lui est une conséquence directe de la mauvaise gouvernance du pays avant d’appeler à l’ouverture d’une enquête. « Le CAR interpelle le gouvernement pour une fois, à faire jaillir très rapidement la lumière afin d’éclairer les Togolais sur ce qui s’est réellement passé et que les auteurs répondent de leurs actes » peut-on lire dans le communiqué.
La dynamique Monseigneur Kpodzro est également monté au créneau après que cette information soit révélée par la presse et les réseaux sociaux. Dans son communiqué ce mouvement politique dénonce le silence des autorités togolaises qui pourrait être coupable et exige que la lumière soit faite sur ce dossier brûlant. « La DMK s’étonne du silence assourdissant de la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), et surtout celui du Procureur de la République prompt à se saisir des dossiers surtout politiques contre les opposants du régime. La DMK soutient les organisations de consommateurs et de la société civile qui exigent que des dispositions soient prises dans les meilleurs délais pour éclairer le Peuple togolais sur cet énième détournement de fonds publics, afin que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur » note le communiqué.
En effet, le Togo est agité depuis deux semaines par une information révélée par la presse togolaise faisant état d’un mécanisme de détournement de 500 milliards de FCFA sur les produits pétroliers. Au centre de ce crime économique se trouverait l’ancien coordinateur du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP) et son réseau. Entre 400 et 500 milliards de FCFA ont été détournés dans les activités du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers. C’est ce comité qui est chargé de l’importation du pétrole et de la fixation des prix à la pompe. Selon les révélations de la presse, la société Terim Consult SARLU (TCS) qui passe les commandes de pétrole au nom du Togo s’est arrangée pour n’avoir qu’un seul fournisseur qui est la société VITOL. Et TCS fondé par Fabrice Adjakly bénéficie naturellement de la bénédiction du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP), dont le coordonnateur n’est autre que le même Adjakly. Cette situation fait que les prix des produits pétroliers à la pompe au Togo ne riment pas avec les fluctuations des prix du marché international. Les prix des produits pétroliers se décident au sein de ce réseau selon les intérêts sans tenir compte du prix du baril à l’international.
Ce scandale financier qui n’est qu’un crime économique engage sans doute la responsabilité des ministères en charge du commerce, des finances et des mines qui sont impliqués dans la gestion de l’importation des produits pétroliers. Déjà les bruits courent que le président de la république s’est auto-saisi du dossier. Vivement qu’une enquête indépendante soit ouverte et que les auteurs de ce crime soient punis conformément à la loi. Pour bon nombre de togolais ce scandale de trop ne doit pas rester impuni comme tant d’autres. L’on ne peut cesser de s’interroger sur comment cette pratique a pu s’enraciner au sommet de l’Etat durant tant d’année.
Amos Dayisso
Source : Independantexpress.net
Source : 27Avril.com