Togo, Sokodé : Psychose générale au sein de la population, des jeunes fuient la ville…

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Togo, Sokodé : Psychose générale au sein de la population, des jeunes  fuient la ville…

Depuis le samedi 19 août 2017,  à la suite des manifestations organisées par le Parti National Panafricain (PNP) pour réclamer les réformes constitutionnelles et institutionnelles à travers le retour à la Constitution de 1992 et le vote de la diaspora, une marche réprimée dans le sang occasionnant deux morts, des blessés et des arrestations dans les rangs de la formation de Tikpi Atchadam,  la ville de Sokodé est fortement militarisée, avec des aspects des forces de défense armés jusqu’aux dents qui patrouillent de jour comme de nuit à bord des jeeps et des véhicules militaires de transport de troupe.

Mais la journée du mardi 29 août  a été toute particulière. Plusieurs quartiers de la ville (Kpangalam, Kpangalam, Kwaworo et Tchawanda) ont été bouclés par les militaires puissamment armés, des policiers et gendarmes fouillant les maisons une à une à la recherche, dit-on, des armes et du matériel  que les manifestants de la marche du 19 auraient emportées lors de la destruction du commissariat central. Au finish, des arrestations des jeunes supposés suspects sont enregistrées, plusieurs motos sans plaque d’immatriculation saisies ainsi qu’une pharmacie de produits de rue. Plusieurs personnes, prises de peur, ont décidé de fuir  la ville.

Très tôt hier dans la matinée, les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Sokodé se sont réveillés avec des militaires armés de fusils de guerre ainsi que  des policiers et gendarmes dans tous les coins, fouillant les maisons à la recherche d’armes. Comme une trainée de poudre, l’information gagne rapidement toute la ville. La peur s’est emparée de la population. En cette période de préparation de la Tabaski où les uns et les autres regagnent leur famille pour célébrer la fête du mouton, c’est plutôt à un mouvement contraire  qu’on assiste. La ville de Sokodé se vide de sa population, surtout des jeunes qui redoutent d’éventuelles arrestations.

Selon une source militaire, les forces de sécurité seraient à la recherche des armes et du matériel que les manifestants auraient dérobés  lors du saccage du commissariat de la ville, le samedi 19 août lors la marche. « Ils ont cogné à mon portail. Quand je suis allé ouvrir, ils ont dit qu’ils sont là pour fouiller la maison et les chambres. Quand je leur ai demandé la raison, l’un d’eux m’a tendu poliment un papier comme mandat de perquisition. Après avoir fouillé la maison, ils m’ont remercié, mais j’avais très peur et cette peur ne me quitte pas jusqu’à présent », témoigne un habitant.

Un autre a affirmé que les forces de l’ordre sont  rentrées chez lui, sa vieille a eu tellement peur qu’elle a transpiré pendant au moins une demi-heure, et même après leur départ, elle ne s’en est pas remise.

Selon notre source, rien n’a encore été encore retrouvé, mais plusieurs interpellations ont eu lieu. Des motos ont été saisies et entreposées à la Gendarmerie (Camp Gouni). Actuellement, c’est avec la peur au ventre que la population vaque à ses occupations,  mais personne ne sait de quoi l’avenir sera fait.

Tom-feiyilley (Correspondant Région centrale)

Source : Liberté

27Avril.com