Une des familles du Conseil interprofessionnel de la filière soja du Togo (CIFS-Togo), l’Association nationale des commerçants & exportateurs du soja du Togo (ANCES-Togo) a tenu, conformément à ses règlements statutaires, son assemblée générale ordinaire ce vendredi 26 mai 2023 à Adétikopé (15 km au nord de Lomé). Les travaux placés sous le thème : « Avenir de la filière soja du Togo dans les prochaine années » ont vu la présence d’une centaine d’acteurs de la filière, membres de ladite association.
Le secteur du soja au Togo bat de l’aile depuis quelques mois. Et les membres de l’Association Nationale des Commerçants & Exportateurs du soja du Togo ne disent pas le contraire. Justement, cette assemblée générale ordinaire a été un cadre d’échanges et de partage en vue d’une meilleure organisation et développement du secteur de la commercialisation et d’exportation du soja du Togo.
Au cours des travaux, les membres de l’ANCES ont passé en revue le rapport d’activités de la campagne 2022-2023. Une belle opportunité pour réfléchir sur l’avenir de la filière qui traverse depuis quelques mois une zone de turbulence. L’assistance s’est également penchée sur les défis du secteur, a dégagé les stratégies et les perspectives en vue d’une campagne de production 2023-2024 réussie.
« Cette assemblée générale ordinaire fait partie de notre statut. Il s’agit de rendre compte de la situation dans le secteur. Nous sommes aussi à la veille d’une campagne de production, donc il faut faire le bilan de la campagne précédente et lancer la nouvelle. Nous avons aussi partagé avec nos membres, les travaux que le bureau exécutif de l’ANCES a effectués, relevé les difficultés rencontrées. Donc en termes d’activités, nous avons passé une campagne de commercialisation et de production émaillée de difficultés. Au rang des difficultés, nous pouvons noter le retard du lancement de la campagne passée, avec un retard aussi de la signature des agréments, ce qui a fait que beaucoup d’entre nous n’ont pas pu évacuer leur stock aujourd’hui. Et il nous est difficile d’avoir actuellement des prévisions justes pour la nouvelle campagne », a confié KPOGLI Koffitsè, Secrétaire Général de l’ANCES.
Compte tenu des nombreuses difficultés rencontrées lors de la précédente campagne, ces commerçants et exportateurs du soja qui sont pour la plupart « endettés » pour n’avoir pas vidé leur stock, sont dans l’impasse. Ils sont indécis à embrasser la nouvelle campagne qui s’annonce.
« Aujourd’hui beaucoup sont réticents à retourner sur le terrain pour accompagner les producteurs. Puisque lors de la campagne passée, nous avions eu des difficultés pour avoir les documents d’exportations, aujourd’hui nous nous posons la question de savoir ce qui va se passer pour cette nouvelle campagne. Nous sommes dans l’impasse. Mais au même moment, les producteurs nous interpellent. Donc nous voulons trouver la bonne formule pour ne pas laisser ces producteurs qui comptent sur nous. Nous allons dégager des solutions qui nous permettront de retourner sur le terrain », a jouté KPOGLI Koffitsè.
Si ces exportateurs du soja n’ont pas pu vider leur stock faute d’obtention de signature des agréments, c’est parce que l’Etat togolais a décidé, dit-on, depuis quelques mois de mettre fin à l’exportation des produits agricoles en vue d’une transformation agroalimentaire sur place. Et le soja serait le porte-étendard de cette nouvelle politique.
« La vision de l’Etat, c’est de transformer les produits agricoles avant leur exportation. Et nous accompagnons cette vision-là. La campagne passée, nous étions donc dans une démarche d’exportation comme à l’accoutumée alors que l’Etat voulait interdire l’exportation sans aucune discussion et information au préalable. C’est ce qui explique ce retard sur la signature des agréments. Mais nous pensons interpeller les autorités afin qu’elles comprennent que l’exportation des graines et la transformation sont des activités complémentaires et que l’une des activités ne doit pas empêcher l’autre. Cette compréhension devrait nous permettre d’éviter les déboires de la campagne précédente », a promis le Secrétaire Général de l’ANCES.
Même s’il est difficile de prédire ce que sera la nouvelle campagne qui s’annonce, l’ANCES dont la mission est d’accompagner les producteurs, invite quand même ses membres à retourner sur le terrain, à encourager les producteurs afin que très rapidement la filière retrouve son dynamisme.
Précisions qu’au cours de cette assise, les membres de l’ANCES ont été outillés sur les opportunités d’accès aux financements auprès des institutions financières.
Source : icilome.com