Togo-Showbiz: Molare ne s’installe pas à Lomé pour notre plaisir mais pour faire du business

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Le 10 mai dernier a lieu à l’hôtel du 02 février à Lomé la signature d’un contrat de partenariat entre MGroup de l‘artiste de la chanson ivoirienne Molare et KD Group dont la patronne très connue des réseaux sociaux et dans l’espace social et entrepreneurial togolais Kayi Dogbe. L’objectif d’un tel partenariat est de faire dans la promotion artistique, dans l’événementiel, dans du social, faire bénéficier l’expertise ivoirienne dans les domaines précités afin de favoriser l’éclosion de talents nationaux et/ou de hisser plus loin ceux qui s’essayent mais dont les résultats sont mitigés ou tardent à pointer le bout du nez.

C’est absolument excitant de se dire que la Côte-d’Ivoire, centre musical par excellence dans l’espace francophone africain va positivement déteindre sur notre pays le Togo. Et c’est tout bénéfice.

Disons-le tout de même. Ce ne sont ni les talents, ni les expertises en la matière qui manquent au Togo encore moins les moyens. Ce sont les volontés qui manquent.

Sur le plan production musicale, il y a des talents. Mais ces talents souffrent non seulement de défaut d’accompagnement mais surtout de suffisance, de paresse et de l’à peu près. Pour guérir un mal il faut le diagnostiquer et y apporter les remèdes idoines.

Dans ce pays, l’événementiel et la production musicale restent un défi à relever à cause du peu de moyens mis à disposition pour faire éclore les talents. Évidemment il y a le fonds d’aide à la culture mais de combien est-il pour l’ensemble de la production artistique? De quelle maison ou de quel palais de la culture disposons-nous pour mobiliser les talents, faire des formations ou des recyclages afin de mettre au goût du jour tous ceux qui peuvent faire du Togo une Côte-d’Ivoire sur le plan musical et artistique?

Au Togo, le sponsoring fait défaut. Il faut comme on le dit, avoir le bras long pour dénicher une société, qu’elle soit privée ou publique pour accompagner à la hauteur, un événement. Si une entreprise arrive à sponsoriser un événement à hauteur d’un petit million de fcfa, elle se prend et veut occuper tous les espaces publicitaires dédiés à l‘événement. C’est triste et frustrant.

Nos artistes souvent manquent de volonté et de travail. Dès qu’ils sortent un single et qu’ils arrivent à faire un clip qui passe sur les médias sociaux et traditionnels, ils se prennent déjà pour des stars et commencent à se prendre la tête. Ils se font même plus stars que les grandes stars connues mondialement. Plus de droit à l’aînesse, plus de respect pour ceux qui peuvent booster leur carrière, plus un bonjour aux animateurs radios et TV sans qui ils ne sauraient exister, plus d‘efforts pour travailler leurs voix, leur musique, et se tuer à la tâche afin d’atteindre le saint graal. Tout ce à quoi ils pensent c’est de se faire les stars dans les lieux publics, sortir boire, fumer, draguer et faire la fête. Pendant ce temps ceux d’entre eux qui veulent vraiment y arriver travaillent d’arache-pied et oublient les lieux de loisir qui pour l’instant ne leur apportent rien.

Un artiste c’est d’abord une équipe. Et cette équipe n’est pas faite de copains et de coquins mais de professionnels qui connaissent le job, tracent la trajectoire et ont un objectif à atteindre. Ce qui n’existe pas chez nous. On se contente de copains parce qu’ils sont des copains alors qu’ils ne connaissent rien de ce qui fait une star. Nos artistes manquent de managers chevronnés, de communicants, de leaders marketing, de community managers, ceux-là qui sont capables de vendre l’artiste pas seulement aux nationaux mais à l’international, de faire de lui un mythe.

Kayi Dogbe aura du pain sur la planche au regard de tout ce que je viens d’exposer. La tâche sera ardue car des paresseux vont aussi se pointer pour se faire produire. Si Molaré vient au Togo, ce n’est pas pour nos beaux yeux. Il amène son matos et son expertise pour les rentabiliser et non faire du mécénat. Il vient apporter un plus à ceux qui veulent travailler, à ceux qui savent se faire humbles pour apprendre et évoluer.

La présidente de KD Group est une bosseuse qui sort de nulle part pour se faire connaître par son talent et son travail. Elle ne sera pas là pour satisfaire les désidérata de tous et n’importe qui, autrement ce sera le nivellement vers le bas. Ce que personnellement je ne lui permettrai pas. Si Molaré n’est pas un bosseur il ne sera pas où il en est actuellement en brassant des centaines de millions.

Que ce soit dans l’événementiel, dans le social, dans la production artistique et dans tous les domaines de compétence du nouveau partenariat entre M Group et KD Group, seul le travail sera pris en compte. Pas de mendèfrèrisme, ni de l‘à peu prèrisme. Que ceux qui sautent déjà de briller au soleil sans fournir le moindre effort se ravisent et revoient leurs copies. Un partenariat qui ne sera productif pour aucun des deux entités est voué à l’échec.

Aidons donc Mme Dogbé à atteindre les objectifs pour le bien de tous et d’un Togo gagnant.

J’ai encore dit…

Anani Sossou

Source : icilome.com