Togo / Selon Nicolas Lawson, la crise sociopolitique avantage aussi bien le pouvoir que l’opposition

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Togo / Selon Nicolas Lawson, la crise sociopolitique avantage aussi bien le pouvoir que l’opposition

Depuis le 19 août 2017, le Togo est entré dans une période caractérisée par des tensions entre le pouvoir en place et l’opposition. Malgré la médiation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la stabilité sociopolitique n’est qu’apparente. Les conséquences négatives de cette situation sont palpables cependant, la fin de la crise sociopolitique ne semble pas être pour aujourd’hui. Le président du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR) trouve pour sa part que les protagonistes ont chacun leurs raisons d’entretenir le statu quo. Voici l’intégralité du communiqué de presse.

VIVE LA CRISE !

Elle a engendré une clique de coyotes, des parvenus et des médiocres, qui réussissent depuis 28 ans à éloigner de la gestion du pouvoir les patriotes et les compatriotes les plus intelligents et qui ne sont ni partisans, ni sectaires et ni corrompus. Ces cyclopes agissent et s’agitent pour empêcher ceux qui ne sont pas comme eux de servir leur patrie. Ils complotent pour les discréditer et les éloigner de la gestion du pays. Ils font tout pour maintenir la masse du peuple dans l’ignorance, dans la misère et l’abreuvent de haine et d’intolérance. Ainsi, ils sont libres de manœuvrer et de profiter de l’analphabétisme, de l’illettrisme et de l’inculture qui règnent dans la société.

Ils avaient annoncé que le gouvernement n’a pu collecter que 423,3 milliards de FCFA de recettes (impôts et emprunts) à la fin du mois de juin 2018, soit 32,3% des 1310,7 milliards de FCFA prévus dans le budget de 2018. L’une des conséquences qu’ils avaient tirées de cette récession et de ce marasme économique a été de réduire les taxes d’importation de 45% jusqu’à la fin du mois de décembre 2018. Comment est-il donc possible de présenter un budget pour l’année 2019 de 1461 milliards de FCFA, soit en augmentation de 11,5% par rapport à 2018 ? Voilà le charlatanisme, la grande pagaille et la grande supercherie des gouapes qui profitent de la crise.

Puisqu’ils veulent faire voter le peuple crétinisé et crève-la-faim le 20 Décembre prochain, ils lui présentent des réussites illusoires et l’entretiennent dans de vains espoirs. Ce sadisme tropical est si développé chez nos compatriotes au cœur du pouvoir, qui arrivent à se justifier sans gêne car cette disposition d’être est la même chez leurs congénères de l’opposition. La CENI, les enregistrements sur les listes électorales, les élections à n’importe quelle condition, voilà leur champ de lutte acharnée pour assouvir leurs ambitions personnelles. Notre patrie ne compte pas. La dignité et le bien-être de notre peuple ne comptent pas. Mais l’évocation du peuple ne leur sert qu’à l’instrumentation et à la couverture de leurs malsaines ambitions.

La question que le commun des togolais me pose et qui est récurrente est : allons-nous survivre ? Ma réponse est identique à celle de l’un de mes maîtres à penser. Il faut beaucoup de prodiges pour faire un peuple généreux, beaucoup de courageux pour faire un peuple libre et beaucoup de jeunes fous pour faire un peuple héroïque. C’est donc la fièvre de notre jeunesse qui maintiendra le reste de notre société à la température normale. Si elle se laisse corrompre et se refroidit alors le reste de notre nation claquera longtemps des dents.

Je dis à notre jeunesse et à nos compatriotes que nous pouvons plus que survivre. Nous pouvons redresser notre nation et en faire l’or de l’humanité. Mais pour y arriver, c’est la jeunesse qui doit comprendre que l’esprit national ne doit pas être un esprit de parti. Nous avons été déjà trahis par l’esprit de parti, qui a servi et qui sert aux médiocres, aux imposteurs et aux brutes. Je me répète. Toutes les nations ont les moyens et la capacité de sortir de la faillite. Les protagonistes de la crise togolaise nous prennent en otages. Ils jouent à leur jeu habituel depuis 28 ans, sinon plus. Leur ballon de jeu actuellement est Mr Faure Gnassingbé. Pour les thuriféraires du système pourri en place, c’est sur son instruction que tout le mal se fait, que la corruption prospère et que les fraudes s’organisent. Pour les opposants, c’est lui seul qui est responsable des violences, des fraudes, de la tyrannie, de la dépravation, des dérèglements, du pourrissement, de la dissolution des mœurs et de l’abaissement de notre patrie. Les protagonistes de la crise cohabitent gentiment à l’assemblée nationale, s’octroient de confortables rémunérations et font échecs aux projets ou aux propositions de réformes. Leur mandat vient d’être prorogé. Alors tout va bien jusqu’aux prochaines élections avec les fraudes, les violences et puis tout recommence. Le peuple n’est qu’un instrument. Il sert aux uns comme aux autres. Vive la crise ! Par conséquent, seul Dieu peut nous sauver. Alors qu’il nous vienne en aide, éclaire les esprits, nous accorde la rédemption et nous protège.

Nicolas LAWSON

Président du PRR

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