L’armée togolaise a l’honneur et la chance de pouvoir à ce jour présenter quatorze (14) candidats potentiels qui remplissent toutes les conditions académiques (ancienneté, productions scientifiques et expérience pédagogique) au 19e concours d’Agrégation du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) de novembre 2018 prochain qui se tiendra à Libreville au GABON. Chacun de ces 14 a payé de sa propre poche (sans l’aide de l’armée) les congrès, les formations et les séjours en Europe et dans différents pays africains pour avoir le bagage et les qualifications nécessaires pour postuler à ce concours.
Le Comité scientifique de la Faculté des Sciences de la Santé a validé les quatorze dossiers, début octobre malgré des critères très drastiques. Cette occasion permettra de découvrir la formation de plusieurs spécialisations dans notre pays. Ce concours est une reconnaissance internationale de l’intelligence togolaise, c’est donc un enjeu national. C’est une fierté pour le pays et pour chaque préfecture ou région d’avoir un professeur parmi ses ressortissants. Les Togolais doivent, pour une fois, être fiers des forces armées dans leur ensemble.
Mais une main noir s’active à saper l’élite
C’est sans compter malheureusement sur une main noire dans la propre hiérarchie militaire des médecins qui, se basant sur des arguments fallacieux se prépare activement à ne vouloir autoriser qu’une poignée à se présenter à ce concours. Cette main noire dont nous taisons le nom pour le moment, veut profiter de sa position pour éliminer certains candidats.
Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Il y a 2 ans déjà, sur 23 candidats au concours de recrutement des assistants chefs de clinques, le rouleau compresseur n’avait autorisé que 8 éléments à se présenter. Un autre concours de recrutement des assistants chefs de cliniques des deux universités est encore lancé mais jusqu’à ce jour, on ignore encore les noms des militaires qui vont trouver grâce aux yeux de leur hiérarchie alors qu’ils remplissent les critères d’éligibilité pour passer cet examen. Toutes ces magouilles ne font qu’accroitre les sentiments de frustrations déjà palpables aux seins de cette médecine militaire où trois (03) étudiants de 6eme année de l’ESSAL (Ecole de formation de base des médecins militaires) regrettent déjà leur appartenance à ce corps et vont jusqu’à refuser de composer leurs examens de fin d’année afin peut être d’être réformés de l’armée. Que se passe t – il concrètement ? Qu’il nous souvienne également, il y a quelques mois, un supérieur hiérarchique de la médecine militaire et pas des moindres, déclarait à nos confrères de l’Alternative, son souhait profond « de chasser de l’hôpital CHU, tous les professeurs ». Comment ne pas penser à une pure jalousie quand on sait que lui-même n’est pas professeur et ne le sera plus jamais ? Tout le monde connaît le terminus de ses études.
Tout ceci ne fait que saquer les énormes efforts fournis par l’administration pour augmenter le nombre des personnels enseignants qualifiés à l’Université de Lomé et de Kara, aux fins d’améliorer la qualité de la prise en charge médicale dans nos hôpitaux. Pour quelle raison devrait-on sacrifier la culture de l’excellence ? Les détracteurs brandiront l’argument pécuniaire en prétextant que les FAT n’ont pas le budget nécessaire pour tous. Faux ! Car nous savons tous qu’une fois le médecin militaire devenu agrégé des universités, il est entièrement pris en charge plutôt par le ministère de l’Enseignement supérieur. Ils n’ont simplement qu’à les autoriser.
Les 14 candidats archi armés pour l’agrégation de 2018 (dont la liste est annexée) ainsi que les 12 candidats au recrutement des assistants chefs de cliniques 2017 sont toujours dans l’incertitude absolue et ne savent à quels saints se vouer. La culture de l’excellence ne devrait – elle pas être notre priorité à tous ? Pourquoi sacrifier l’éducation togolaise au nom peut – être d’une simple jalousie malsaine de certains individus mal intentionnés ? On ne peut justifier une chose de la sorte par des arguments non universitaires car celui qui tue l’éducation d’un pays tue l’avenir de ce pays et de plus compromet dangereusement la qualité des soins. L’incompréhension est totale car beaucoup d’entre ces militaires sont les pionniers de leurs spécialités. Que le Seigneur agisse par les plus hautes autorités de l’armée pour sauver le système de santé togolais. Si ces 14 venaient tous à être autorisés à concourir, cela portera à 21 le nombre de professeurs agrégés dans les rangs de l’armée (le nombre actuel étant de 7 agrégés du CAMES). N’est-ce pas le chemin royal pour la réalisation de l’hôpital militaire plusieurs fois annoncé par le chef de l’Etat ?
Autant de questions qui méritent d’être posées et les autorités des Forces Armées Togolaises et en particulier, le chef suprême des armées ; Faure Gnassingbé sont interpellés et invités à porter un regard particulier aux traitements de ses dossiers pour le bien de toute la population togolaise au risque de se trouver devant une importante vague de démissions et de désertion dans les rangs des FAT.
Affaire à suivre de très près
Source : Le Correcteur No.793 du 4 décembre 2017
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