La semaine dernière, les responsables de l’Etablissement Public Autonome pour l’Exploitation des Marchés (EPAM) ont décidé de suspendre, et ce pour deux semaines, un groupe de commerçante du lieu communément appelé « Abbatoir » dans le marché d’Adawlato . Une affaire de bagarre incessante entre les chargeurs et les déchargeurs seraient à l’origine de la sanction infligée à ces femmes et hommes.
L’alerte est venue du Mouvement Martin Luther King qui qualifie l’acte d’« abus de pouvoir ». L’organisation du Pasteur Edoh Komi a expliqué, en effet, « qu’il leur (ndlr les commerçantes) est interdit de mettre pied dans le marché alors que les femmes aussi veulent coûte que coûte y aller. Les dommages sont énormes, elles vendent des produits périssables alors qu’elles font leurs activités avec des prêts ». Au total, 17 commerçantes ont été suspendues par la direction de l’EPAM qui gère ce marché.
Et pour cause, ces commerçantes seraient à l’origine de bagarre entre les chargeurs et déchargeurs, a indiqué un responsable de l’EPAM. Selon Essotchènè Tchagbélé, Directeur général adjoint de l’EPAM, interviewé par nos confrères de Victoire FM, ces femmes ne respectent pas les consignes de l’EPAM. « Ce sont des femmes compliquées à Abattoir, elles nous créent trop de problèmes. Nous avons plus de 30 marchés dans la commune de Lomé mais c’est ce marché qui crée plus de problèmes. Nous en avons marre», a-t-il lancé.
Ainsi, après investigation, les responsables de l’EPAM se seraient rendus compte que ces femmes sont à la base des bagarres entre les jeunes chargeurs et déchargeurs. Des bagarres qui vont jusqu’à l’utilisation d’armes blanches. « Il y a 2 groupes de femmes et chaque groupe de femmes a un groupe de chargeurs et de déchargeurs. Dans ces situations, les affaires désavantageraient un groupe. Nous avons tenu des réunions, on s’est compris en fondant le groupe en un. Ils vont sur le terrain et ils font autre chose. Cela s’est passé au niveau des garçons. Nous avons intervenu en suspendant le groupe qui a déconné pour 2 semaines. Ils ont repris le travail», a déclaré Essotchènè Tchagbélé.
Mais selon nos informations, les raisons de la suspension des revendeuses seraient ailleurs. En effet, une source opérante dans le marché a indiqué qu’il s’agit d’«un règlement de compte» pour mettre dans les rangs certains commerçants et revendeuses ». Selon cette dernière, « les responsables de l’EPAM tentent d’imposer un groupe de chargeurs et déchargeurs à tout le marché ». Pour lui, la prétendue bagarre entre les chargeurs et déchargeurs n’est qu’un alibi. De ce fait, les commerçantes qui essayent de s’opposer sont « abusivement sanctionnées ».
A en croire cette même source, les responsables de l’EPAM n’ont pas oublié l’affaire de faux tickets et de perception de certains frais imposés qui a éclaboussé cette partie du marché d’Adawlato il y a 4 ans. Par conséquent, les commerçants qui ont dénoncé ces agissements « mafieux » dans les médias « sont toujours persécutés ».
Pour cette dernière, l’EPAM gagnerait à trouver des solutions aux maux qui minent ce marché depuis des années. « Il y a beaucoup de problèmes dans ce marché notamment sur le plan sécuritaire. Ils feraient mieux de trouver les solutions à ces problèmes au lieu de s’acharner sur les commerçants qui ne cherchent que leur pain quotidien », a-t-il conclu.
Affaire à suivre…
Source : Fraternité No.322 du 24 juillet 2019
27Avril.com