Togo-Ralentissement des travaux de réhabilitation de la route Lomé- Kpalimé : Faure-EBOMAF, que se passe-t-il ?

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Faure Gnassingbé

Démarrés en trombe le 17 juin 2020, les travaux de réhabilitation de la Nationale n°5, route Lomé-Kpalimé, longue de 120 km, prévus s’achever 36 mois après, est à la traîne. L’aménagement d’une chaussée en 2×3 voies du tronçon Todman-Zanguéra (15 km), l’aménagement en 2×2 du tronçon Zanguéra-Noepé, la construction d’une chaussée de 2 voies entre Noepé et Kpalimé (91 km) titubent. Une situation qui indispose, à bien d’égards, les usagers qui ne mâchent point les mots pour exprimer leur déception.

L’entreprise de Btp  Entreprise burkinabé Bokoungou Mahamadou et fils (EBOMAF), attributaire du marché, explique ce ralentissement des travaux par les croisements de canalisations CEET et TdE qui rendent assez complexe, l’avancée des travaux. Un argument qui peut bien cacher une raison plus probable qu’on chercherait plutôt à cacher à l’opinion.

Les explications de EBOMAF

Sur les antennes de la télévision nationale (Tvt), le dimanche 8 août dernier, un des responsables de la société EBOMAF, tout en exprimant sa désolation face à la situation, sollicitait la clémence des usagers face à ce ralentissement des travaux qui, à ses yeux, sera décanté sous peu. Nous demandons un peu de patience aux usagers. La situation va se normaliser sous peu. Nous travaillons avec la CEET et la TdE pour qu’avancent au rythme espéré les travaux, a expliqué, en substance, ce dernier.

Des raisons cachées?

Si cette déclaration apaise certains, d’autres y voient, par contre, les signaux d’une communication de crise. Surtout, au regard des derniers développements de l’actualité marquée, entre autres, par des mouvements d’humeurs des employés mécontents de leurs conditions de travail des plus exsangues.

Par ailleurs, il se rapporte également que l’une des raisons sous-tendant ce ralentissement des travaux de la Nationale 5 résiderait dans un problème de décaissement de la part de la partie togolaise qui, comme toujours, tarde à faire sa part.

Qu’à cela ne tienne, si l’on ne saurait ignorer cette évidence commune à toute entreprise, est-il que EBOMAF, loin d’être une mastodonte qu’on essaie de faire croire, fait de plus en plus face à ses propres turpitudes et combines sectaires qui la rattrapent.

EBOMAF face à son ombre

En effet, dans une récente parution en date de 14 juin 2020, nous revenions sur une des déboires de cette entreprise dont la légèreté dans l’exécution des travaux a été mise à nu par les récentes pluies diluviennes à Lomé. Dans cet article, nous relevions, de Lomé à Mango en passant par  Tandjouare, le problème de canalisation qui constitue l’une des faiblesses constatées dans la réalisation des ouvrages de cette entreprise de Bâtiment et Travaux Publics (Btp), appartenant au richissime homme d’affaires burkinabè Mouhamadou Boukongou.

Fort de ces constats, «…tout porte à croire que EBOMAF ne changera guère. Une légèreté qui met conséquemment en danger, le colossal investissement de 214 milliards FCFA que coûte ce marché long de 120 Km», écrivions-nous au sujet de cette route dont les travaux sont aujourd’hui au ralenti.

«EBOMAF, un géant au pied d’argile», avait-on sous titré, plus loin, dans le même article, pour peindre une situation qui n’est, en fait, que la résultante d’un clientélisme qui ne dit pas son nom. Ceci, du fait du très poussé rapprochement que d’aucuns qualifient d’ailleurs de relations incestueuses qu’entretient l’homme d’affaires burkinabè avec nombre de chefs d’État de la sous-région. Une amitié toute particulière qui lui concède, en retour, des marchés très souvent gré à gré.

Des contrats, somme toute, juteux évalués aujourd’hui à plus de 200 milliards de FCFA. « Une certaine facilité qui l’astreint, conséquemment, de toute rigueur professionnelle et de toute obligation de résultats, comme cela devrait normalement être le cas», poursuivions-nous dans notre analyse.

Aujourd’hui, tout concourt à donner vraisemblablement raison à ceux qui pensent que EBOMAF est loin de constituer cet empire où, à part le semblant de lait qui y coule, règnent réellement quiétude et sérénité. Et les derniers développements en sont illustrateurs à plus d’un titre. Qu’il en soit pour raison de maintenance, comme officiellement avancée, ou de manque de liquidité dans lequel la responsabilité de la partie togolaise serait engagée, comme allégué, ou tout autre, une chose est sûre, les raisons du ralentissement des travaux de la route Lomé-Kpalimé paraissent bien tentaculaires. Comme le cas de la tristement célèbre entreprise Ceco Btp, dans le fameux dossier de la route Lomé-Vogan-Anfoin, l’on est en droit aujourd’hui de se demander si l’amour entre le « géant » Ebomaf et Lomé serait-il au pied du mur.

C’est le wait and see!

Source: Fraternité Info

Source : icilome.com