Togo / Racket de Policiers sur Nos Routes: Une Plaie Béante aux Conséquences Désastreuses

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Pas question de tolérer encore davantage ce que Kossi Sodji appelle « perceptions illicites » des forces de l’ordre et de sécurité sur nos routes. Le 2 juillet 2024, le Commissaire et Directeur Général de la Division de la Sécurité Routière (DSR) est monté sur ses grands chevaux sur les ondes de la radio Taxi-Fm à Lomé. « À travers des témoignages et des dénonciations, nous réalisons que la surconscience professionnelle de certains agents jette le discrédit sur toute une institution. Ces rackets entrent dans ce que nous appelons des perceptions illicites et contreviennent à l’éthique et à la déontologie de notre profession.

C’est un fléau que nous devons combattre et nous le combattons » a-t-il martelé dans un premier temps, non sans accuser dans la foulée certains conducteurs qui encouragent cette pratique. « Il est constaté que cette pratique est encouragée et entretenue par certains conducteurs. Les agents déployés sur les routes sont des fonctionnaires de l’État et sont payés chaque fin de mois. Dans ces conditions, on ne devrait rien leur donner sur les routes. Les conducteurs doivent aussi prendre leurs responsabilités ». Sortie on ne peut plus louable, mais le Directeur Général de la DSR n’apprend quasiment rien aux Togolais, attendu que le racket au Togo est un secret de polichinelle.

Si l’entendre l’admettre urbi et orbi sur les ondes peut être rassurant, cette sortie n’aura pour effet de dissuader ces agents plus qu’indélicats de continuer de se livrer à leurs bas instincts. Autrement dit, elle ne règlera pas de sitôt un vice si bien ancré dans les habitudes qu’il faudra sortir l’artillerie lourde pour l’éradiquer pour de bon. L’autre vrai problème que Kossi Sodji feint d’ignorer c’est le harcèlement au quotidien des usagers par les agents de la division dont il a les rênes. Le contrôle des pièces du véhicule n’est de fait qu’un prétexte pour racketter les propriétaires d’engins en règle. Aucun propriétaire de véhicule non à jour ne saurait circuler sans risquer d’être alpagué par des agents de DSR en faction sur nos voies tous les jours que Dieu fait. L’extorsion au Togo, la haute corruption des forces de l’ordre, c’est cette créature de la mythologie grecque qu’on appelle Hydre de Lerne.

Le Commissaire Kossi Sodji n’a pas à se réjouir aussi vite, il n’a fait que trancher l’une de ses têtes, deux autres vont surgir une fois que l’euphorie liée à cette sortie sera retombée. Le Commissaire Sodji a invité la population à dénoncer des cas de perceptions illicites d’argent sur les routes en saisissant les institutions compétentes, notamment l’Inspection générale de la sécurité nationale, la Direction de la Sécurité Routière elle-même, ou en contactant le numéro vert : 10 14, disponible 24H/24, soit. Mais cette solution n’a jamais fonctionné aussi bien qu’on l’aurait souhaité. Le combat contre le brigandage policier nécessite l’implication des premières autorités du pays. Cela passera par une campagne d’envergure nationale où on sentira Faure Gnassingbé lui-même aux premières loges de cet engagement citoyen. Sans quoi, on continuera de se battre contre les moulins à vent. Le laxisme autour du racket endémique porte de lourdes conséquences avec des pertes en vies humaines au quotidien. Les accidents de la circulation sont légion sur nos routes.

Surcharge, conduite en état d’ébriété, défaut de frein , d’assurance, de permis sont entre autres causes avancées. Pourtant,ces engins sont harcelés au quotidien par les agents de la DSR et consorts sur nos routes. A y regarder de près, le contrôle des pièces est juste un prétexte pour racketter sinon aucun véhicule non à jour ne peut être en circulation vu le nombre d’agents de DSR en faction sur nos voies tous les jours. La réaction du Directeur Général de la DSR est légitime mais ne règle pas le problème. Il existe une complicité sur toute la ligne. La fermeté avec laquelle Talon a mis fin au racket au Bénin manque au Togo où on fait le lit à la corruption et à l’impunité. Le cas du Bénin sous Patrice Talon est un bel exemple. Tous les policiers ou corps habillés indélicats sont traqués au point où le phénomène est bien sur le point d’être éradiqué. Tout est question de volonté politique.

Sodoli Koudoagbo

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com