Togo : Que valent les  »Ressources éducatives » dans un pays où les infrastructures sont inexistantes ?…

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“Ressources Éducatives ». C’est le nom du projet officiellement lancé le 9 juin dernier par les autorités togolaises de l’Enseignement, sur l’initiative de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Destiné à améliorer les résultats d’apprentissage des élèves, et financé par l’Agence Française de Développement (AFD), “Ressources Éducatives » a pour objectif de stimuler le développement de politiques publiques en faveur du livre et de la lecture à travers la conduite d’actions de plaidoyer, de renforcer les capacités des acteurs de la chaîne du livre en accompagnant la structuration de la filière au niveau local et de mettre en place des actions de sensibilisation et de médiation permettant de faire évoluer la perception et l’usage du livre.

L’utilisation des ressources éducatives matérielles et numériques sera fortement encouragée comme il se fera dans 15 autres pays d’Afrique subsaharienne francophone. Il n’en fallait pas davantage pour faire dire au ministre délégué à l’Enseignement technique Kokou Hodin, que le Togo « s’est engagé sur la voie de la modernisation de son système éducatif, à travers un vaste chantier de réformes». Par réformes, ce dernier veut, à n’en point douter, parler de l’amélioration des capacités d’accueil, du renforcement des équipements pédagogiques, de la promotion des ressources éducatives dans les établissements primaires et secondaires du Togo. Jusque-là tout va bien. Le couac est que cette armada de poncifs, qui tablent sur l’amélioration des résultats d’apprentissage des élèves scolarisés, grâce à l’utilisation des ressources éducatives matérielles et numériques, ne seront qu’une leurre de plus, à voir l’état dans lequel pataugent les salles de classes des établissements scolaires situés à l’intérieur du pays.

Parler d’amélioration des résultats d’apprentissage des élèves ne se décrète pas, loin s’en faut, et il y a loin de l’idée de la modernisation du système éducatif à sa réalisation. Car il faut déjà que des infrastructures scolaires acquièrent leurs lettres de noblesse avant toute mise en place de quelque projet que ce soit. Si la cible doit être des élèves qui voient leurs bâtiments scolaires démolis sous l’effet d’un simple coup de vent, l’UNESCO et l’AFD peuvent se sentir fiers d’accompagner un système scolaire aussi avachi que celui togolais.

Le drame ayant occasionné le 31 mai dernier des pertes en vies humaines et des blessés dans le Lycée de Sessaro, (situé à 42 km au nord-est de la ville de Sotouboua), est encore dans toutes les têtes. S’il faut qu’il y ait mort d’homme avant que des autorités prennent « des dispositions urgentes pour la rénovation immédiate des infrastructures du Lycée », comme en a fait état le communiqué de Komla Dodzi Kokoroko (ministre des Enseignements primaire, secondaire, de la formation professionnelle et de l’artisanat), c’est qu’ il y a bien péril en la demeure. Des dégâts matériels, des blessés au nombre de 33 (trente-trois) et 3 (trois) décès, dont 2 (deux) sur les lieux du drame et 1 (un) au CHR de Sokodé, c’est beaucoup pour un monde scolaire. Ce drame n’est que l’arbre qui cache une forêt dense des problèmes liés aux infrastructures qui n’ont d’infrastructures que l’appellation au pays des Gnassingbé. Faire la réclame d’on ne sait quelles “Ressources Éducatives », c’est bien, mener une vraie politique éducative en est une autre.

Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com