«…Après avoir été installé et soutenu de bout en bout par la France depuis 60 ans de père en fils, vous découvrez que l’occident est paternaliste. En vérité vous voulez surfer sur le panafricanisme pour prolonger votre règne à la tête du Togo. Votre petit jeu est connu de tous, sauf des naïfs. Détrompez-vous. Certains comme nous sont prudents et distants de ce panafricanisme nouveau devenu le repère de tous les escrocs et manipulateurs. Et à juste titre. L’histoire est têtue et vous restera collée à la peau. L’Afrique est finalement malade de ses diplomates.» (Ferdinand Ayité, journaliste togolais en exil)
«L’Afrique est finalement malade de ses diplomates», ou plutôt de certains de ses intellectuels, ou supposés tels, pour faire allusion à la piètre prestation du ministre de la dictature togolaise à l’ONU. Une prestation qui n’est que la continuation des marques de mépris, de négation de la dignité et de la vie des citoyens togolais, dont s’illustre le régime Gnassingbé, de père en fils, depuis plus d’un demi-siècle. Un discours de la honte qui n’a pas fini de défrayer la chronique au Togo et au sein de la diaspora, tant l’indignation et la colère suscitées par une telle sortie du «grand diplomate», serviteur du mal dans notre pays, sont si grandes qu’on se croirait dans un mauvais film, et qu’on serait tenté de se demander si toutes ces femmes et tous ces hommes autour de Faure Gnassingbé sont encore de ce monde, ou s’ils vivent déjà sur une autre planète dépourvue du minimum de règles régissant la vie humaine sur terre.
Robert Dussey, le supposé ministre des Affaires Étrangères du Togo, ou plutôt de son chef Faure Gnassingbé, dont il se bat pour le maintien à vie au pouvoir, et à qui il rend compte, n’a fait qu’exprimer l’état d’esprit d’un autre âge du pouvoir de dictature togolais, malgré l’environnement politique régional et international qui s’y prête de moins en moins. Une affirmation selon laquelle le Togo serait un pays de paix qui n’aurait jamais fait la guerre à aucun de ses voisins, et que notre pays, sous l’instigation de ce régime politique de non-droit, serait le phare du panafricanisme, est fausse et est surtout un mépris et une insulte au peuple togolais et africain. Une telle insulte et un tel mépris du peuple togolais ne sont pas différents de ceux résultant d’une autre déclaration non moins stupide et surtout méchante d’un autre inconditionnel attitré du régime Gnassingbé, notre fameux ex-ambassadeur Monsieur Kéguéwé Sogoyou, selon lequel le Togo aurait une richesse illimitée qui serait ses supposées paix et liberté, alors que tout le monde, à commencer par l’intéressé lui-même, sait que notre pays vit une terrible crise politique depuis des décennies, justement à cause du refus de Faure Gnassingbé et ses soutiens, à l’intérieur comme à l’extérieur, de mettre de l’eau dans leur vin, et de respecter leurs adversaires politiques.
Le petit jeu malsain du régime Gnassingbé dont parle le journaliste Ferdinand Ayité en exil, qui consiste à essayer de se vendre à l’extérieur comme démocratique et surtout à se positionner comme l’un des pionniers du panafricanisme, est un manque criard de considération, une insulte, un grand mépris au peuple togolais qui ploie depuis plusieurs décennies sous les effets néfastes de la mauvaise gouvernance politique. Un régime de terreur qui héberge plusieurs dizaines de prisonniers politiques, qui contraint journalistes et hommes politiques critiques à l’exil, qui a fait de la corruption, des détournements des deniers publics presqu’à ciel ouvert, et du népotisme son mode d’opération en toute impunité, ne peut pas faire comme si de rien n’était sur le plan intérieur, et chercher par des subterfuges éhontés à s’éterniser au pouvoir. Cette politique qui consiste à jouer au supposé facilitateur ou médiateur chez les autres par Faure Gnassingbé, alors qu’il s’est montré incapable, ou plutôt involontaire à régler les nombreux problèmes dans son propre pays, dont il est en grande partie responsable, est un gros mensonge d’état, insultant pour les Togolais, que Robert Dussey répète aujourd’hui à la tribune des Nations Unies. Le comportement du président de fait du Togo, Faure Gnassingbé et de son coursier de ministre des affaires étrangères, vis-à-vis de la CEDEAO dans la crise nigérienne est révélateur du double jeu hypocrite du régime togolais, dont le but de toutes ces honteuses manigances n’aurait rien à voir avec une quelconque recherche de la paix.
Chercher à se présenter à l’extérieur comme l’agneau inoffensif, en proposant ses supposés bons offices, minimiser les effets dévastateurs de son règne dictatorial dont souffrent les Togolais qu’il considère d’ailleurs comme des moins que rien, pour pouvoir s’éterniser à la tête du pays; voilà le plan que Faure Gnassingbé a chargé l’un de ses complices, Robert Dussey, d’exécuter. Et c’est cette volonté de tricher par tous les moyens, pour ne jamais devoir rendre compte, une fois hors du pouvoir, qui a poussé le ministre des affaires étrangères du Togo, toute honte bue, sans aucune dignité, à proférer de tels mensonges qui inslutent le peuple togolais à la tribune de l’ONU. Il y a quelques semaines, le quotidien «Liberté» nous avait révélé l’intention du dictateur togolais de vouloir faire changer la constitution en introduisant le septennat et en remettant les compteurs à zéro pour ne jamais quitter le pouvoir.
Nous connaissons tous l’état de léthargie totale qui est aujourd’hui celle de l’opposition togolaise, dû au comportement tribaliste, à l’incompétence, à la recherche du gain facile et de l’intérêt personnel de plusieurs leaders de partis politiques, que beaucoup croyaient hier au dessus de la mêlée. Malgré toutes ces difficultés du moment, les Togolais laisseront-ils Faure Gnassingbé mûrir son plan et l’exécuter avec l’aide de certains intellectuels togolais du mal comme Robert Dussey à la tribune des Nations Unies?
Samari Tchadjobo
Allemagne
Source : 27Avril.com