Il a fallu que le Ministre Pasteur Pius Agbetomey porte plainte contre nos confrères Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou et Joël Egah pour l’avoir critiqué dans une émission pour qu’on apprenne des choses sur son passé pas très joyeux.
On apprend par exemple qu’il a été -et est toujours- du mauvais côté de l’histoire. Il a été à l’origine du Mouvement du 5 octobre 1990 pour avoir prononcé la condamnation des étudiants, Hilaire Dossouvi Logo et Tino Doglo Agbélenko, notamment pour distribution de tracts séditieux, ce qui avait mis le feu aux poudres.
Révoltés,les jeunes Togolais s’en étaient pris aux symboles du pouvoir. Démarré au palais de justice de Lomé, les mouvements de contestation du 5 octobre, comme un effet boule de neige, s’étaient répandus à travers tout le pays.
« Pius Agbétomey était le magistrat qui, en dépit des conseils de prudence, a prononcé la condamnation des étudiants dans l’affaire de distribution de tracts, déclenchant la révolte du 5 octobre 1990 », révèle Me François Boko.
Le comble de l’ignominie, il se serait plaint de n’avoir pas été récompensé à la mesure des services rendus.« Il se plaindra par la suite de ne pas avoir été assez récompensé ».
Aujourd’hui, c’est encore le même personnage qui sème les germes d’une révolution dans le pays pour avoir fait embastiller deux journalistes. Pourtant, sa position ne le lui permet pas. Mais le bon Pasteur et ministre de la Justice de surcroît, a décidé d’aller contre le bons sens, contre les valeurs et principes qu’il prône en tant qu’homme de droit et homme de Dieu.
Comme quoi au Togo, on fonctionne à l’envers. « Ministres pasteurs prêchant dans leurs églises le pardon, la tolérance, la justice, mais qui instrumentalisent le service public de justice pour régler des comptes personnels, le Togo de Faure Gnassingbé n’est pas à une contradiction près », étrille François Boko.
Véritablement, le pays a touché le fond et même le tréfonds. Le ministre pasteur à la barbichette va-t-il pousser à nouveau les Togolais à la révolte ? Les frustrations, les rancœurs, les injustices sont telles que leur « PAIY » si chère à eux ne tient qu’à un fil…
Liberté N°3532
Source : icilome.com