L’avant-projet de loi instituant l’Assurance maladie universelle au Togo, récemment mis sur le tapis le 9 septembre en Conseil des ministres, a été adopté à l’unanimité le 12 octobre dernier à l’Assemblée nationale. Les autorités ne se sont pas arrêtées là, puisque la création d’une Agence nationale devant assurer la gestion de ce projet est en bonne voie.
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En juin de cette année déjà, la cheffe du gouvernement, Victoire Tomegah-Dogbé avait annoncé la couleur quant au comité chargé de l’exécution de ce projet censé renforcer les services essentiels de la santé et la couverture sanitaire universelle pour les Togolais. Dr Mamessilé Agba-Assih, la ministre déléguée chargée de l’Accès universel aux soins avait alors souligné qu’il « s’agira principalement d’augmenter les centres de santé sur le territoire national, de mieux les équiper, de recruter des ressources humaines en santé et réduire l’effort financier à l’accès aux services de santé de base en permettant à ces populations vulnérables de bénéficier d’une assurance maladie ». Un discours qui fait écho à celui de la présidente de l’Assemblée nationale Yawa Djigbodi Tsegan, pour qui « l’instauration d’une couverture maladie universelle doit permettre de passer du droit à la santé, juridiquement affirmé, au droit, réellement exercé, de se soigner. Elle permettra à la population togolaise de bénéficier désormais de soins de santé de qualité à un coût abordable ». On le voit bien, le gouvernement Dogbé dégouline de bonnes intentions ; il semble s’attacher à rendre meilleur qu’il n’a jamais été un système sanitaire togolais acéphale. Mais doit-on accorder de créance à ces propos qui fleurent bon leur littérature, leur futilité et leur propagande ?
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Doit-on faire confiance à des dirigeants qui se sont montrés insensibles aux cris de détresse des populations sans cesse en butte au manque de soins de qualité qui ont de toute éternité caractérisé le mode de gouvernance des Gnassingbé ? Depuis 2005, après que des milliers de citoyens ont perdu la vie faute de scanner, voilà que Faure et sa clique pensent à l’instauration d’une couverture maladie universelle. La semaine passée encore, nous apprenions la mort d’une jeune fille qui aurait trouvé la mort en tombant du lit d’hôpital dans une salle d’accouchement, le ventre contre le sol. Elle et son enfant sont morts et sont passés de vie à trépas. Où est le rapport ? se demanderaient d’aucuns. Tout est dans le matériel. Le lit serait en bon état, que cette dame n’en tomberait point. S’il est une chose qui doive être la priorité d’une classe dirigeante qui se respecte, ce doit être avant tout la santé. Mais à trop voir comment l’Etat a perdu son temps à des futilités et des projets empreints de propagande et sans impact aucun sur le vécu des populations, il y a de quoi ne pas s’enthousiasmer pour cette Assurance maladie universelle dont on ignore encore l’avenir. Une revue horticole nous apprend que c’est à ses bordures que l’on juge de la qualité d’une pelouse. Si les autorités n’ont pas essayé de donner sa gloire au secteur de la santé confié à leurs soins depuis 16 ans, ce ne sera pas maintenant qu’elles vont s’y mettre.
La caque sent toujours le hareng.
Le Correcteur / lecorrecteur.info
Source : Togoweb.net