La Cour constitutionnelle a consacré, comme à l’accoutumée, les élections législatives controversées et contestées du 20 décembre. Le 31 décembre, veille du nouvel an, Aboudou Assouma et les siens ont donné les résultats définitifs. L’arrangement entre le parti au pouvoir et ses ailes marchantes a été bien entretenu, mais a fâché aussi. Si l’Union des Forces de Changement (UFC) s’en est sorti avec un siège de plus pour se retrouver avec 7, c’est Messan Agbéyomé qui (pour avoir perdu dans le partage du butin un siège au profit du parti de Gilchrist Olympio) doit avoir « le temps de digérer » ce qu’il « n’a pas accepté ». Tout compte fait le vote des bêtes sauvages a eu lieu. Et le Rpt/Unir qui se maintient identique a récompensé ses partis adeptes dont il a financé la campagne électorale. Le pouvoir qui s’est servi de la caution morale de Paris et de la CEDEAO, a son Assemblée mouton pour faire passer sans bruits ses coups de force. Mais la ruse et les répressions peuvent étouffer les aspirations de tout un peuple ? En tout cas, tout ne semble pas finir. 2020, une année cruciale est l’horizon.
L’année prochaine, les Togolais seront de nouveau convoqués aux urnes pour élire non plus des députés, mais leur président. Mais comment et dans quelles conditions ? Les dernières législatives ont instruit plus d’un, même si elles ne présentaient pas un grand enjeu. Dans l’histoire politique du Togo, les scrutins présidentiels sont des périodes sensibles et toujours émaillés de violences. Avec la tension qui couve dans le pays depuis le 19 août 2017, il convient de craindre pour 2020.
2019 reste une année de tous les enjeux. Elle risque aussi d’être plus turbulente. Il faut faire des réformes avant la prochaine présidentielle. Le RPT/UNIR, peut-être, le fera à sa manière. Mais les aspirations du peuple restent telles. Sa détermination aussi. Depuis la mobilisation du 19 août 2017, les revendications restent les réformes, le retour à la Constitution originelle de 1994, le vote de la diaspora, l’assainissement du cadre électoral. En dehors de l’Assemblée nationale et de la CENI, la C14 qui dit aborder 2019 toute confiante, entend organiser sa résistance en intensifiant la mobilisation.
« Vous savez, les Togolais ne se sont réveillés un matin d’août 2017 pour aller se coucher un soir de décembre 2018 comme si rien ne s’était passé depuis plus d’un an. Ce régime sait que les Togolais attendent la première occasion pour lui rappeler que c’est eux qui vivent les conséquences de sa gouvernance économique et politique calamiteuse et c’est encore eux qui subiront les lois iniques de son Assemblée nationale monocolore où siégeront les 91 députés nommés.
Par contre, ce régime ignore toujours que ce n’est pas avec la ruse et la répression qu’on tue des idées et les aspirations profondes d’un peuple. Si tel était le cas, il n’aurait jamais connu un 5 octobre 1990 et encore moins un 19 août 2017. Pour notre part à la C14, il est certain que les Togolais sont fatigués de ce régime et ils le lui ont encore signifié ce 20 décembre 2018. Nous leur réitérons notre engagement et notre détermination à rester avec eux ; autrement dit, notre objectif reste le même et nous nous organisons pour résister, car la lutte d’un peuple est invincible », a confié Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, présidente de la C14, au confrère Afrika Stratégies France.
Source : L’Alternative
27Avril.com