Togo : « Protégé » avant les concours. Le Népotisme au service de l’Incompétence…

0
475

Togo : « Protégé » avant les concours. Le Népotisme au service de l’Incompétence…

Le Népotisme dans tous ses états, désigné au Togo comme le «Mèdèfrèrisme », représente aujourd’hui une tendance extrêmement lourde en Afrique de manière générale. Au Togo en particulier, il est flagrant par les temps qui courent. S’exprimant selon divers courants et territoires, on l’observe de plus en plus dans tous les domaines, et spécifiquement au plan des divers concours qui ont lieu.

Dernièrement, avec les concours lancés par le gouvernement dans les divers domaines (santé, éducation, administration), les diplômés ont ainsi vu une opportunité de sortir du chômage qui est un véritable problème au Togo. Mais force est de constater que les résultats de ces concours sont très souvent truqués. Nous l’avons constaté dernièrement avec les doublons retrouvés dans la liste des admis du concours passé de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration) ; un exemple parmi tant d’autres. Selon certaines indiscrétions, lorsque ces concours sont lancés, les ministres et les députés se retrouvent entre eux et chacun propose des noms de candidats qui se comptent parmi leurs enfants, frères, cousins, neveux, nièces ou protégés.

Et ces personnes, sans forcément avoir les compétences nécessaires, sont admises d’office avant même l’évaluation. Des pratiques souvent connues mais dont personne n’en parle. Conséquence : elles se pérennisent et cause du tort aux candidats n’ayant personne sur qui compter et affecte la qualité de l’administration et des services.

En effet, la sélection aux différents concours au Togo est très sujette à caution car étant l’illustration parfaite du pouvoir et de l’importance des affinités et des relations des candidats ou non, aux divers examens.

S’il est suffisant d’être le neveu du (ou de la) Ministre ou encore d’être dans ses bonnes grâces, ou être proche du parti au pouvoir, activiste ou proche d’un cadre du parti pour être de facto admis à un concours, dont on est parfois pas candidat; il y’a lieu de s’interroger sur le sort du fils de la ménagère ou de la fille du paysan. Ceux-ci ne jurent que par leurs compétences et leur foi, qui de surcroît font l’objet de tous les espoirs et de toutes les attentes ; mais qui bien souvent vont de déceptions en déceptions; désorientés après de multiples échecs immérités.

Lorsque le culte de l’excellence fait place à celui du népotisme, le »mérite » perd tout son sens et c’est le deuil des talents qui s’installe, tirant tout un pays et toute une génération vers le bas.

Là se trouve le réel défi auquel nous faisons face, à l’heure où notre pays clame avoir le vent en poupe et a le plus besoin de compétences capables de répondre efficacement aux défis de l’heure.

Il est bien connu pour avoir été brillamment démontré par des pays comme Singapour, Taiwan ou encore la Corée du Sud, que c’est en investissant massivement, avec vision et rigueur dans l’éducation et la formation, qu’un pays se développe.

Encore faut-il garder à l’esprit, qu’il est totalement incongru de prétendre à une éducation de qualité lorsque la chance du méritant est constamment sabrée.

Diane Olobi

Source : L’Indépendant Express

27Avril.com